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NEWMAN,
SANS LE SAVOIR DÉPEINT, QUELQUES CARACTÈRES CONTEMPORAINS !
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"[…].
Est-il rien de plus courant que le spectacle d’adultes discutant de politique,
de morale, de religion, de cette manière désinvolte, futile, que nous
qualifions d’irréelle. Toute personne sensée qui les écoute pense à part soi,
spontanément, qu’ils «ne savent pas de quoi ils parlent ». Des gens de
cette espèce n’éprouvent, en conséquence, aucune difficulté à se contredire
d’une phrase à l’autre ; ils ne s’en rendent d’ailleurs même pas compte.
D’autres, par contre, ont une formation intellectuelle dont les carences sont
plus difficilement percevables : ils affichent les plus malencontreuses
lubies, comme on dit ; ou bien, ils ont des toquades qui leur font perdre
toute l’autorité que leur conféreraient d’autres estimables qualités. D’aucuns
ne peuvent jamais regarder droit devant eux ; ne saisissent pas le
point ; n’éprouvent même pas le sentiment au milieu des grandes
difficultés, qu’il existe des difficultés. Certains sont désespérément obstinés
et prévenus ; vous les délogez de leurs positions et ils y reviennent
l’instant d’après sans d’ailleurs se mettre en peine d’expliquer pourquoi.
D’autres sont si extrémistes, si intraitables, que de tomber entre leurs mains
est ce qui peut arriver de pire à la meilleure des causes. Le simple relevé des
traits ici mentionnés prouve à l’évidence qu’une vue à vol d’oiseau sur
l’humanité entière m’a fourni la liste des déficiences que je viens de
signaler. Les Catholiques n’étaient pas les seuls visés. Dans n’importe quel
wagon de chemin de fer, n’importe quel café, à la table d’hôte, partout où les
gens de toute condition se rencontre, le mal que j’ai décrit s’impose à
l’attention. Les Catholiques toutefois n’y sont pas moins exposés que le reste
de l’humanité."
In
John Henry NEWMAN.
L’idée d’université, définie et expliquée.
Les discours de 1852. Traduction de Edmond ROBILLARD et Maurice LABELLE.
Introduction et notes de Edmond ROBILLARD.
Ad
Solem [Écrits newmaniens], Genève, 2007. (Page 44.)
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COMMENTAIRES.
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Je
n’aurai garde de me mettre dans la catégorie des personnes sensées, dont le
génial cardinal, converti de l’anglicanisme au catholicisme, reconnaît l’existence.
Du moins m’efforcé-je de m’en tenir aux faits, y compris quand ils sont
rapportés de manière différente par les médias, les seules sources hélas dont
nous disposons pour accéder quelque peu à la connaissance (très imparfaite) des événements. J’ai
par ailleurs toujours pensé qu’il est impossible d’enfermer un homme dans un
acte ou une parole, parce que c’est tout simplement nier qu’il puisse changer,
et, si c’est un criminel ou un grand pécheur, qu’il puisse être sauvé. Mais je
ne m’interdis pas de commenter les propos et les articles des uns et des
autres. Tout le problème consiste à ne pas tomber dans l’un des travers des grands et des moins grands, si bien
décrits par NEWMAN. Si vous suivez les billets que j’intitule « Mes Chroniques »
vous verrez par exemple que j’ai donné les liens de nombreux articles contradictoires sur les causes
possibles de l’incendie de Notre-Dame.
Parlons-en
justement de Notre-Dame. Tout ce que l’on en dit doit être passé au crible de
NEWMAN, et, comme on peut le constater, tombe sous l’un des couperets si
joliment affûtés par lui.
Dans
l’article dont je donne le lien ci-après, François BILLOT de LOCHNER fait une
synthèse assez percutante de la
catastrophe de l’incendie ; il constate qu’il prend place dans un
climat de profanation et de dégradation quasi quotidienne d’églises et il voit
dans l’embrasement de notre joyau national une incitation à renouer avec la foi
de nos pères. Il y a là des faits, et une exhortation.
D’autres
journalistes remarquent que ceux qui se moquaient des culs bénis sont tout de
même un peu touchés par le drame.
Ils
n’en voulaient plus, et ils versent maintenant des larmes de crocodiles :
Cette
vidéo nous rappelle que la France n’est pas né en 1789.
Il
y là une condamnation sans appel des changements subits d’opinion.
Et
ce très bref entrefilet ne laisse pas de nous interroger. Mais le titre en est
trompeur. Il n’y a pas interdiction, mais filtrage des informations à diffuser
de la part des architectes des monuments historiques.
C’est
que les pouvoir publics ne voient pas le point, l’essentiel.
Dans
cette vidéo, un pan de la vérité sur la probité des médias est levé par
Frédéric TADDEI.
Je
trouve très juste que NEWMAN souligne l’universalité des travers qu’il dénonce avec
tant de précision. Les catholiques y tombent aussi. Raison de plus pour peser
ses propos, et reconnaître que l’on peut se tromper. Il y a des efforts à
faire, y compris de ma part. Je vais m’y mettre.
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