lundi 15 avril 2019

Lundi 15 avril 2019. Je n'avais pas prévu d'écrire ce billet

Chers lecteurs,


Je n'avais pas prévu d'écrire ce billet. J'ai complètement changé la teneur de ce que je désirais vous dire ce soir, lorsque j'ai appris que la cathédrale Notre Dame était en feu.
Je suis très sensible aux aspects symboliques des événements. Il me semble que cet incendie vient sanctionner l'apostasie de notre patrie, mais qu'il est aussi le point de départ d'une profonde prise de conscience et d'un renouveau. Combien de Parisiens qui ne sont pas des piliers de sacristie, en regardant flamber la charpente de la nef, ont ressenti au fond d'eux-mêmes comme un arrachement, une blessure insupportable ? C'est que la figure douce et maternelle de Marie veillait sur eux. "Puisque vous n'avez pas voulu de moi depuis des décennies, je vous quitte, jusqu'à ce que, rentrant en vous-mêmes, vous vous tourniez de nouveau vers mon Fils et vers votre mère, votre protectrice de toujours. Ah, chère France, avec ton blanc manteau d'églises qui faisaient la fierté de tes campagnes, quand reviendras-tu à tes premières amours ? Et vous les Parisiens qui aimez badauder, brocarder l'Eglise, traiter les cathos de ringards,  en voyant votre  cathédrale brûler (car elle est votre cathédrale), y reviendrez-vous quand elle sera restaurée ?"
Il y a aussi un deuxième sens symbolique à cet événement. Il vient occulter complètement un événement politique qui aurait dû être de première importance, l'allocution télévisée du Président de la République. En l'annulant, ce dernier a eu raison ; il a fait preuve d'intelligence et de coeur, et en même temps, il nous permet de hiérarchiser l'urgence et l'importance des événements ; c'est ce qu'il a fait ; c'est à son honneur et à son crédit.
Hélas, je n'ai point la plume de PEGUY pour parler de celle dont on nous a dit (au dimanche des Rameaux) et nous dira (au vendredi saint), qu'elle se tenait au pied de la Croix sur laquelle son fils, pantelant et presque vidé de son sang, allait mourir. Voir Notre-Dame brûler, n'est-ce pas être comme Marie au pied de la Croix ?
Je résume :
Prenons conscience de notre apostasie !
Dieu doit être le premier servi, avant César, avant Jupiter !
Après la mort, il y a la résurrection.
J'ai bien conscience que l'émotion de donne pas à mes propos le relief que j'aurais aimé leur donner. Mais je ne suis pas là pour gémir (car le gémissement n'est pas un don du saint Esprit), je suis là pour espérer.

1 commentaire:

Rémy a dit…

bonjour et merci Philippe pour ce beau billet. J'espère deux choses :

- que ce n'est pas un attentat ( cette hypothèse me hante )

- qu'il n'y a pas eu de faute professionnelle d'un technicien. J'entendais ce matin une source bien informée sur France Info dire qu'un début d'incendie a été éteint il y a une semaine et regretter le manque de moyens.

Je n'ignore pas, qu'au-delà de l'unanimité que provoque ce drame pour quelques jours, Notre Dame de Paris comme Notre Dame de Strasbourg par exemple, ne sont plus que des musées gratuits qu'on visite. Nous y sommes passés l'année dernière ( à Notre Dame de Paris ) et j'étais sidéré du flot de visiteurs ( je crois 14000 personnes par jour ).

Fraternellement et encore merci pour ce que tu as écrrit.

Rémy