Grâce
au concours conjugué de quelques membres de sa famille, du dévoiement de la
médecine, de l’inhumanité de la justice (pour reprendre un bon mot de
VOLTAIRE, monsieur MOLINS doit faire attention ; son cœur lui étant tombé
dans la vessie, il se pourrait qu’il y accumulât quelques cailloux), grâce
encore aux pressions de la franc-maçonnerie, Vincent LAMBERT vit ses dernières
heures. Tous ces responsables auront à répondre au tribunal de Dieu, de leurs
actes homicides.
Je
vous livre un extrait de la Préface, situé page 5, d’un ouvrage dont je vous ai
déjà parlé et dont voici la référence exacte :
de
BONNALD [vicomte Louis].
Œuvres
de M. de Bonald. Tome XII.
Démonstration
philosophique du principe constitutif de la société, suivie de Méditations
politiques tirées de l’Évangile.
Librairie
d’Ad[rien] Le Clère et Cie, Paris, 1830.
"Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur cette
doctrine abjecte [le sensualisme ou matérialisme], réfutée dans nos Recherches philosophiques, etc., et M.
DAMIRON l’a remarqué : elle animalise l’homme, en n’offrant à ses désirs
et à son activité que des jouissances matérielles ; elle laisse la vertu
souffrante sans récompenses, le crime heureux, sans châtiment, la conscience
sans remords, l’homme sans avenir et sans consolation ; et comme elle ne
voit d’autre bonheur que la vigueur corporelle, et nie tout autre devoir que
celui de la conserver, elle semble imaginée tout exprès pour les méchans (sic), que HOBBES appelle des enfans (sic) robustes."
J’ai
respecté l’orthographe de cet ouvrage, paru avant la réforme qui eut lieu vers
le milieu du XIXe siècle.
Notez
bien chaque terme :
La
vertu souffrante sans récompense : c’est bien le cas des parents de
Vincent qui souffrent de voir leur fils handicapé et avaient accepté cette
situation en la prenant en charge. L’insinuation de la presse qui en fait des
catholiques intégristes est insupportable et honteuse ; elle impute à
leur foi ce qu’ils appellent faussement un acharnement thérapeutique, moyen commode
s’il en est de noyer le poisson et d’éviter une réflexion philosophique en
profondeur sur ce qu’est la vie, et un travail scientifique non moins profond sur les lésions
cérébrales. Moyen imparable de disqualifier davantage encore l’Église
catholique. Conspiration accusatrice des imbéciles du type si bien décrit par
BERNANOS. Ces gens m'inspirent à la fois du mépris et de la pitié.
Le
crime heureux, sans châtiment, la conscience sans remords : il se semble
pas que monsieur SANCHEZ, monsieur MOLINS, madame Rachel LAMBERT, sans compter
PONCEFRELU-PILATOQUET aient à craindre la moindre sanction pour avoir accepté
de mettre en œuvre un assassinat légal. Quant aux remords, on attend toujours…
L’homme
sans avenir et sans consolation : comment ces acteurs du crime légal
pourraient-ils croire à quoi que ce soit de consolant dans la vie humaine, eux qui ne croient qu’à
la jouissance matérielle, et certes pas à la vie éternelle.
N’épiloguons
pas sur le bonheur qui résiderait dans la seule vigueur corporelle. Faute de
pouvoir l'améliorer, car conserver la vigueur résiduelle de Vincent, "ILS" le pouvaient, "ILS" ont préféré ôter de leur vue, de leurs
soucis, de leur conscience, un être humain sans défense. Décidément, cette
philosophie politique est bien faite « pour les méchans ».
Louis
de BONALD est né et est mort à MILLAU. Il écrit admirablement bien. Et sous
prétexte qu’il était catholique, royaliste et ultramontain, on a dédaigné de l’honorer
en cette ville en donnant son nom à une rue, une avenue ou un boulevard. Pire, là comme ailleurs, on a ignoré sa pensée philosophique. Or elle mérite d’être examinée
objectivement, sans cette stupide prévention qui rejette dans les ténèbres de
la République, tous les penseurs qui n’ont pas adhéré à la totalité de ses
utopies, sans parler de ses erreurs. Les gens de CLERMONT-FERRAND n'ont pas eu ces scrupules, eux qui ont édifié un centre en l'honneur de Georges COUTHON, un sanguinaire révolutionnaire des plus résolus, qui fut initié à la franc-maçonnerie en cette ville. On a les références qu'on mérité !
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