dimanche 24 juin 2007

Miscellanées

Interrogé par un journaliste de TF1, monsieur MOSCOVICI, ancien ministre des affaires européennes, a reconnu au Président SARKOZY une certaine tenacité européenne, mais conclut que le traité n'a ni souffle, ni ambition. Au lieu de se réjouir de ce retour de sa patrie sur la scène européenne, il fait la fine bouche. Car lui, Pierre MOSCOVICI, il eût certainement entraîné l'adhésion de ce têtu de polonais, là où les efforts conjugués de messieurs BLAIR, SARKOZY, JUNKER, ZAPATERO, BARROSO, et de madame MERKEL n'ont obtenu que ce piètre résultat. J'aurais aimé que l'on interrogeât aussi monsieur FABIUS, l'un des grands responsables de l'échec du référendum. A-t-il la même opinion que monsieur MOSCOVICI ? Il trouve peut-être que c'est encore trop. Incidemment, personne n'a relevé ou presque l'exploit diplomatique du Président et du Ministre des Affaires Etrangères qui ont réussi à faire supprimer dans le nouveau texte la référence à la "concurrence libre et non faussée" que portait le projet avorté de Constitution Européenne. On peut discuter de la pertinence de cette suppression, mais pas de l'exploit quand on connaît l'acharnement des anglais à défendre ce concept.
Je ne puis que citer ici - que certains de mes lecteurs me pardonnent cette redondance avec la Citation du mois - un texte remarquable de LANZA del VASTO sur l'esprit de corps. Il va comme un gant à monsieur MOSCOVICI :
"Cet oubli de leurs propres intérêts, ce renoncement à leur repos et à leur sécurité, ainsi qu'à leurs affections personnelles et à leurs rancunes particulières, à leurs plaisirs et à leur liberté, cette soumission à l'ingrate discipline, cet attachement à des chefs qu'ils n'ont pas choisis, et qui ne leur veulent aucun bien, la fierté qu'ils éprouvent de produire ensemble un si grand dégât, l'étonnant pouvoir qui se révèle en eux de haïr soudain tout une catégorie d'hommes, des peuples entiers, de les haïr de confiance sans les avoir auparavant connus ni rencontrés, la différence absolue qu'ils parviennent à établir entre des êtres portant la même apparence humaine et se livrant à des actes pareils, entre eux-mêmes et ceux d'en face, ce renversement des instincts naturels, des sentiments humains, du jugement, sont dus à une forte passion qui ressemble autant à l'amour qu'au contraire de l'amour, et qui s'appelle l'Esprit de Corps." (LANZA del VASTO. Les quatre fléaux, Editions du Rocher, Monaco, 1993.)
Autre chose maintenant. Une dépêche de l'AFP titre : "La Communauté Unversitaire rejette le projet de l'oi sur l'autonomie de l'Université". Curieusement, ce terme est repris par Claire CHAZAL dans le Journal Télévisé d'hier soir. Il eût été plus honnête, et surtout conforme à la vérité de titrer : "Le CNESER rejette à une faible majorité le projet de loi sur l'autonomie des Unversités". Ce projet, en effet, a été rejetté par 19 voix contre, 13 voix pour, et 4 abstentions. Je dénonce encore une fois la manipulation rhétorique imposée aux faits par des journalistes peu scrupuleux. J'ai été vice-président d'une très grande université. Je sais comment les syndicats et les partis de gauche investissent les Comités et Commissions Hippolyte et Théodule, pour y trouver une caisse de résonnance à leur système. Et je puis vous dire, ayant enseigné pendant 33 ans dans cette Université, que les enseignants n'aspirent qu'à une chose : l'autonomie, la liberté pédagogique : songez qu'il fut un temps où une Université n'avait pas le droit d'acheter pour son imprimerie une machine spécifique sans l'autorisation du Ministère. Du reste, avec le système des marchés, il en va de même.
Enfin, dernier petit point. Philippe SEGUIN a présenté le rapport de la Cours des Comptes. Il note que l'Etat doit 1 milliard d'euros à la Sécurité Sociale. Savez-vous pourquoi ? Il s'agit tout simplement du coût des actes médicaux et chirurgicaux réalisés en faveur des immigrés clandestins. Nous avons le devoir de les soigner. Cela je ne discute pas. Mais nous avons le devoir de reconnaître que cette générosité à un coût. Il faudra bien prendre des mesures pour le limiter. Et sans doute trouver des moyens efficaces pour faire reculer la pauvreté et l'oppression politique dans des pays qui passent leur temps à critiquer l'Occident. Monsieur MUGABE est, à cet égard, l'un des tyrans les plus typiques de cette posture.

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