La loi, la conscience morale et la culture, dans son aspect diachronique (la tradition) et synchronique (la mode), sont les trois régulateurs des comportements humains. Il m'apparaît qu'aucune société politique ne peut se développer harmonieusement sans mettre en accord ces trois éléments. Et je pense qu'un des facteurs principaux de notre apparente décomposition sociale vient justement de cette absence d'harmonie entre ces facteurs de régulation.
Quand la loi va à l'encontre d'une très longue tradition occidentale, la transmission patrilinéaire du nom de famille par exemple, elle introduit une rupture culturelle très importante. Depuis des siècles les enfants portent en France le nom de leur père. Mais nos Diafoirus de la modernité et de la prétendue parité autorise aujourd'hui un enfant à choisir soit le nom de son père soit celui de sa mère soit les deux (dans l'ordre qui lui convient), sans se soucier des effets de ce changement sur les générations à venir. Cette innovation qui améliore certainement le sort des chômeurs, augmente la compétitivité de la France, suscite l'innovation et le risque d'entreprendre, a été introduite sous la pression de quelques viragos qui détestent les hommes mais ne dédaignent pas de les exploiter quand il s'agit d'obtenir une prestation compensatoire lors d'un divorce : là, les susdites viragos savent mettre en avant leur "féminité", l'immense dévouement dont elles ont fait preuve en élevant leurs enfants etc. En vérité, elles baignent dans l'idéologie la plus pure et pensent révolutionner la société dans le sens qui leur convient, alors qu'elles ne cherchent qu'à assouvir leur volonté de puissance, et très probablement aussi, à se venger de leurs échecs sentimentaux.
Quand la loi va à l'encontre de la plus constante tradition morale (au sens de ce qui nous est livré par les générations passées, après le sévère criblage de l'expérience historique et le témoignage des saints) en autorisant le PACS entre personnes du même sexe, elle blesse la conscience de nombreux français. Certes chacun est libre de son orientation sexuelle, et nul ne doit juger du choix de ses semblables en de telles matières. Mais pourquoi la loi imposerait-elle dans l'espace public de ne point discuter de ce qui relève du comportement privé ? Depuis des siècles, les enfants de la fille aînée de l'Eglise entendent les imprécations de Paul de Tarse : "Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, adoré et servi la créature de préférence au Créateur, qui est béni éternellement ! Amen. [...] Leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; pareillement les hommes, délaissant l'usage naturel de la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétuant l'infâmie d'homme à homme et recevant en leurs personnes l'inévitable salaire de leur égarement" (Romains, 1, 25-26) Et il leur paraît que cette parole relève du bon sens le plus élémentaire. Eh bien savez-vous que si Paul écrivait cela aujourd'hui, il serait passible des tribunaux ? En ôtant à chaque conscience le droit imprescriptible de juger, la loi détruit le sens moral, et donne à penser qu'elle est le maître du bien et du mal ; la loi se détruit elle-même. Je me sens tout à fait le droit de lui désobéir, car "il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes." Et la vraie raison de l'anticléricalisme, c'est l'antichristianisme dont le seul objet est de détruire tout référent extérieur à la pensée pour permettre à chacun de "faire ce qui lui plaît" dans tous les domaines (excepté, curieusement, en matière d'impôts !)
Ces "innovations" promues par un courant de pensée moderniste, pas exclusivement socialiste, mais majoritairement de cette école de pensée, nous poussent droit dans le mur et accroissent la fracture entre le citoyens. Il est grand temps de réintroduire dans la vie intellectuelle de notre pays ce que les philosophes médiévaux appellent la pensée spéculative, et qui nous permet d'appeler un chat un chat, et Montebourg un furieux.
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