Madame ROYAL a donc déclaré que "le SMIC à 1500 euros et la généralisation des 35 heures n'étaient pas crédibles", mais "qu'elle avait dû les reprendre dans son pacte présidentiel". Le sénateur MELANCHON crie à la duplicité ; plus réaliste, ou plus modéré, monsieur MOSCOVICI, sur les antennes de RTL, se déclare "perplexe" après cette déclaration tonitruante, mais laisse entendre, que dis-je fait entendre, qu'il est d'accord sur le fond avec madame ROYAL ; il crédite monsieur SARKOZY d'une action de rupture d'avec le passé, rupture qu'il juge "illusoire" (c'est son droit) et "mensongère" (il franchit indûment la ligne jaune, car il fait un jugement a priori sur la bonne foi du Président). Personnellement, je ne me serais pas avancé sur le terrain du mensonge, car en cette matière la candidate socialiste, de son propre aveu, a quelques longueurs d'avance.
Le PS traverse une crise majeure. Il est coincé entre les pressions qu'impose la réalité du monde actuel, et les pressions d'un électorat qu'il a constamment carressé dans le sens du poil, pour en piper les voix, tout en sachant qu'il ne pourrait pas tenir ses promesses (lesquelles, c'est bien connu, n'engagent que ceux à qui elles s'adressent). Je tiens pour nécessaire l'existence d'une opposition forte. Mais je dis bien "forte", (pas de carton pâte), et nantie de propositions réalistes et alternatives, qui offrent un vrai choix aux Français. Les Français sont majeurs. On leur doit la vérité, fût-elle douloureuse. Vite, vite l'aggiornamento au PS. Il n'y a pas trente-six solutions : création d'un parti social-démocrate (ce qui suppose l'éclatement de l'actuel PS), accord de gouvernement avec le MoDem : adieu monsieur FABIUS (à gauche toute), adieu monsieur MONTEBOURG, adieu tous les furieux de l'idéologie. Nous rentrerons enfin dans un système politique moderne, libéré des fumées des Lumières et des miasmes de la Révolution, sans doute au prix d'une remontée de monsieur BESANCENOT.
L'avenir dira si les choix du Président sont les bons. En tout cas, et monsieur MOSCOVICI l'a bien reconnu en regrettant que son parti ne l'ait pas imité, monsieur SARKOZY fait ce qu'il a dit et dit ce qu'il fera. Voilà qui nous change des manières du président florentin, et des valses-hésitations du président corrézien.
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