Dans mon billet d'hier, je faisais allusion aux chrétiens d'Algérie persécutés par le pouvoir en raison de leur conversion. J'ai recueilli aujourd'hui quelques précisions là-dessus, dans un article publié par le journal gratuit 20 minutes, curieusement le seul du jour à développer ce sujet.
Habiba KOUIDER a été arrêtée le 29 mars dernier dans un bus. Son crime ? Avoir en sa possession une dizaines d'exemplaires de la Bible. Le Procureur de TIARET a requis contre elle trois ans de prison. Vous imaginez chez nous un Procureur requérant trois ans de prisons contre un musulman pris en flagrant délit de possession de plusieurs corans, ce musulman fût-il un français converti ?
En Algérie,on observe depuis quelques années des mouvements de conversion massifs de musulmans au christianisme, tout spécialement en Kabylie. J'ai moi-même rencontré récemment un Kabyle converti au catholicisme qui m'a dit qu'il n'avait fait que retrouver ses racines, celles de saint Augustin, l'évêque d'Hippone, un génie, il faut le dire et le crier. Monsieur Bouabdallah GHOLAMALLAH, ministre algérien des Affaires Religieuses, combat, lui, le "prosélytisme chrétien". Il estime à 11.500 le nombre d'Algériens devenus chrétiens (essentiellement des Évangélistes). En vertu des recommandations du ministre, le même Procureur de TIARET a requis deux ans de prison ferme et 5.000 euros d'amende à l'encontre de six (et non pas cinq comme je le disais hier) Algériens convertis, arrêtés pour avoir assisté à une messe "sans autorisation", car, voyez-vous, en vertu d'une loi votée en 2006, l'exercice des cultes non musulmans est sévèrement réglementé par la loi, et le texte vise surtout les chrétiens. Nous n'aurions pas chez nous assez de place dans nos prisons pour loger tous les musulmans, si nous avions adopté à leur égard de telles mesures. Nous ? On subventionne la construction des mosquées, et l'on étrangle tout ce qui de près ou de loin se réclame du Christ. Folie furieuse et totale inconséquence.
J'en reviens à ce que disais hier. Nos racines sont chrétiennes. Nous avons le droit et le devoir de les protéger. Elles font partie de notre bien commun. Elles caractérisent notre nation. Il est tout à fait possible, selon moi, de respecter les musulmans et de reconnaître ce que nous sommes. J'ai eu beaucoup d'élèves musulmans, des croyants profonds, des hommes et des femmes remarquables. Certes, ils étaient l'élite de leur patrie (Tunisie, Syrie, Maroc, Liban), mais ils comprenaient très bien le point de vue que je viens d'exposer, et manifestaient beaucoup d'étonnement devant le vide spirituel de la vie de tant de Français. En quelque sorte, ils nous donnaient une leçon de tolérance ET de foi.
J'attends toujours que le Réseau Éducation Sans Frontières, les socialistes, les communistes, les verts, les belles consciences de gôôôôche, les Collectifs de tous poils, Droit au Logement, les nouveaux socialistes, Ségolène, Bertrand, Arnaud, Laurent, Martine, etc. etc., si promptes à dénoncer le racisme qui flamberait chez nous, émettent une protestation indignée devant la violation de ce droit le plus élémentaire de tout être humain : celui de croire et de pratiquer sa religion sans être inquiété. En somme, ils défendent, ils revendiquent la différence avec la volonté de nous l'imposer, mais ils ne sont pas fichus de protéger ceux qui ailleurs, souffrent des maux qu'ils prétendent combattre chez nous.
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