dimanche 21 décembre 2008

Aux lycéens de l'Institut saint Martin d'Angers

Vous étiez quelques uns faire le pied de grue devant la grille de votre lycée, l'Institution saint Martin d'Angers. Vous aviez amoncelé, devant l'entrée, des poubelles pour être bien sûr que personne n'aurait l'audace de transgresser l'interdiction par vous faite à tous ceux de vos vos condisciples que ne tentaient pas la grève.
Je me suis arrêté et j'ai discuté avec vous pour essayer de comprendre les motifs de votre irritation. "C'est à cause de la Réforme des secondes", disiez-vous. "Mais elle ne sera pas appliquée cette année" répondais-je. "Oui, mais on ne pourra pas proposer toutes les options dans tous les Lycées. C'est injuste. Et puis 'ils' suppriment des postes". J'ai eu beau expliquer que la démographie lycéenne était en baisse, que les pouvoirs publics avaient très largement augmenté les budgets de l'Education Nationale depuis 8 ans, que 32.000 enseignants étaient payés par le contribuable bien qu'ils n'aient aucun élève. Non. Ils répétaient avec entêtement, doucement : 'ils' suppriment des postes ; on ne peut pas bien enseigner dans une classe de 35 élèves, 'ils' ont supprimé les RASED, etc. Bref ces jeunes, au demeurant fort sympathiques, répétaient comme des perroquets, les arguments souvent mensongers, faux, ou tordus, que les syndicats faisaient diffuser par leurs membres les plus actifs et leurs affidés les plus revendicatifs, mais pas forcément les plus généreux.
Finalement, j'ai réussi à vous montrer, chers lycéens, que le malaise n'était pas d'ordre quantitatif ; aucun crédit, aucun moyen matériel, ne modifieront la lourdeur de la machine éducation nationale, héritée directement des vues napoléoniennes. C'est à une révolution du sens qu'il faut procéder. Je vois tout l'intérêt qu'il y aurait à promouvoir la pédagogie du projet personnel à partir de la seconde. Mais cela heurte le sens parfaitement abstrait et vide de contenu de "l'égalité". C'est sans doute ce que les autorités n'ont pas su expliquer mais qu'elles visaient à instaurer. Plus de choix dans l'établissement où vous désirez apprendre, ce qui, joint à la mutualisation des enseignants en disciplines rares, permettrait à chaque lycéen de choisir son Lycée en fonction de ses goûts et aptitudes, suppression des délégations syndicales qui exonèrent d'enseignement des professionnels de la contestation, ce qui pallierait les problèmes, parfois réels, engendrés par de trop hâtives ou trop arbitraires suppression de postes, évaluation périodique, au moyen de critères objectifs et prédéfinis d'un commun accord entre tous les partenaires du système éducatif, de la pertinence des mesures prises par les autorités, large autonomie accordée aux chefs d'établissement pour organiser les enseignements, droit d'initiative pédagogique laissé au corps enseignant de chaque établissement ou groupe d'établissements. Bref, il est terrible de voir tant de talents et de bonne volonté gâchés par les systèmes de pouvoir. Je vais même plus loin. On sait comment monsieur DRAY a infiltré, créé, inspiré le syndicat lycéen FIDL, avec pour seul motif de faire triompher ses idées, son système, son ego. Il continue à le faire et avec lui le parti socialiste, la gauche extrême, et tous ces courants de pensée contestataire qui n'ont aucune idée, aucune proposition et ne se trouvent à l'aise que dans la minutieuse organisation de la pagaille, comme l'a justement dénoncé le Président de la République. Qu'ils y prennent garde, ces apprentis sorciers : s'ils reviennent au pouvoir, il n'est pas sûr que les troupes qu'ils sont su mobiliser pour arriver à leur fin veuillent mettre un terme à la joyeuse activité d'emmerdeurs patentés. C'est pour l'instant un jeu ; ce pourrait bien devenir une vocation.

1 commentaire:

fourmi a dit…

Joyeux Noel!
Malgré tout et tout et au travers de tout cela !

Quelle légèreté que de pouvoir lire régulièrement une pensée qui survole notre monde avec tant de profondeur et de justesse!

... Bien que je ne sois pas toujours d'accord.
Par ex, je reviendrai prochainement sur l'affaire du travail du dimanche qui commence par me "turlupiner" vraiment.