Un correspondant m'invite à versifier la méditation sur la nuit de la nativité. Je m'y suis essayé, et livre à mes lecteurs ce pauvre essai.
Plus jamais les nuées aux bords de l'horizon,
N'essuieront leurs larmes. A l'Orient s'est levé
Une grande Lumière. Ce n'est plus la saison
Des prophètes. Un petit, un grain de sénevé
Le Fils, l'Enfant-Dieu, efface les étoiles
Qui cloutaient d'or le ciel, le ciel profond et noir.
La Terre dormait en paix. Puis brusquement le voile
Se déchire à leurs yeux et les bergers vont voir.
Habitués dès l'enfance à quémander l'aurore,
Ils sont saisis de crainte. Qu'est donc cette lumière
Au milieu de la nuit ? Le temps n'est pas encore
Où du haut de l'Hermon doit surgir l'aube altière.
Et que veulent dire ces bruits ? Ces éclats de trompette ?
Et cet hymne suave et ces chants de louange ?
"Honneur et gloire à Dieu ! Que vos coeurs soient en fête !"
Laissons là nos manteaux. C'est bien le choeur des anges
Qui descendu des cieux nous invite à courir
Adorer l'enfançon. Qu'importe la morsure
Du froid sur nos épaules. Il nous faut obéir
A l'Esprit qui nous pousse. Et cette laine dure
Dont sont faits les manteaux fait une vieille peau,
Un obstacle, une entrave. Dieu veut une tunique,
L'habit de noce enfin et non des oripeaux,
Un tissu de lin fin. Au sang du Fils unique
Il sera purifié, ô mes humbles bergers,
Depuis longtemps choisis ! Mes justes ! Mes enfants !
Accourez à la grotte ! Vos pas seront légers.
Ils y sont. Se prosternent. Jésus dort tout souriant
Marie les yeux clos rend grâce à son Seigneur,
Joseph les mains calées sur un bâton noueux
Veille sur le petit. Il sait qu'est venue l'heure
Où pour l'homme de paix sont entrouverts les cieux.
Pour que la métrique soit sauve, il faut respecter les diérèses suivantes : essu/i/ront ; le Fils, l'enfant Di/eu ; Marie, les y/eux.
Pardonnez, je vous en prie, ces vers de mirlitons. J'y ai mis tout mon coeur.
2 commentaires:
Merci à "Hiver" d'avoir lancé son souhait comme une bouteille à la mer!Un cadeau de Noël à partager.
Merci au poète!
Malgré tout j'ai une préférence pour le poème en prose de départ qui m'envoûte.
Un autre désir : ne serait-ce pas possible, de temps à autre, au milieu des remous de l'actualité, de livrer " un pas du vent qui passe" de cette manière?
Avec « fourmi » je boirai bien un verre
S’il n’avait jeté trop tôt la bouteille à la mer
A l’exercice des vers je ne suis point expert
Mais les lire n’est point pour me déplaire
Aussi suis-je un peu gêné de faire un commentaire
Car le propos est beau c’est vraiment bien clair
Les rimes sont parfaites et le fond poétique
La seule remarque négative concerne la musique
Car les phrases sont souvent coupées,
Pour être sur un autre ver, terminées…
Je dois cependant à la vérité avouer
Que transformer un texte, en prose rédigé,
En une suite de vers ce n’est pas très aisé
Je le confesse pour l’avoir moi-même essayé
Surtout quand l’original de poésie est gavé
Alors vraiment il faut ici le redire
Au risque de, l’auteur, déclancher l’ire
La première méditation avait mon admiration
Alors bravo, mon frère, pour ces productions
Qui reflète la paix et la grandeur de cet événement
Mais aussi l’espoir pour les hommes de tous les temps
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