Nous devons tous réagir vigoureusement à une initiative absolument incompréhensible de notre Président. J'ai défendu, souvent, nombre de ses initiatives quand elles me paraissaient bonnes mais je garde le droit de critiquer celles qui sont néfastes. Le travail du dimanche est une fausse bonne idée. On voit bien que celle-ci est supposée permettre, moyennant un meilleur salaire, d'augmenter les revenus. Mais rabaisser l'homme à une machine à consommer est réducteur. Admettons que seuls les employés volontaires aillent travailler ce premier jour de la semaine (et non le dernier comme on le dit à tort). Ils y perdaient de la dignité, de la liberté, et des possibilités de grandir en se consacrant à leur famille, à leurs amis, à la culture, au sport, à des responsabilités associatives. Il est absolument indispensable que nous comprenions l'importance de la gratuité, de la relation, de la vie intérieure, de la vie de l'esprit.
Bien entendu, s'opposer au travail du dimanche ne résout pas la question dite "du pouvoir d'achat". Qui ne voit que cette question relève du même ordre de conception de l'homme que celle qui motive le travail dominical ? Une machine à consommer, à acheter, à s'amuser. Mais l'homme est aussi fait pour réfléchir et penser. Les changements économiques profonds qui s'annoncent, la concurrence et l'émergence des grands pays d'Asie ou d'Amérique latine, vont nous mettre au pied du mur. Depuis des années, et notamment depuis la sinistre farce des 35 heures qui a désorganisé la vie des entreprises, des hôpitaux, des administrations, le travail est perçu au mieux comme un moyen de gagner sa vie, au pire comme une malédiction. Alors qu'il est profondément inscrit dans le désir que tout être humain a de participer à la vie de la société, d'être reconnu dans ses compétences, de trouver du sens dans l'action quotidienne. Tout est faux dans ce que nous proposent les hommes politiques : ceux de gauche qui croient qu'il suffit de redistribuer pour assurer l'équité sociale sans voir qu'il est impossible de partager des richesses qui n'ont pas été produites, et ceux de la droite néo-libérale qui ne croient qu'au marché, aux échanges commerciaux, et renvoient à la seul sphère privée les aspirations les plus hautes de tout être humain. L'homme ne vit pas seulement que de pain.
Non au travail du dimanche, non au matérialisme simpliste, oui à une haute conception de ce qu'est l'être humain.
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