La télévision est un excellent révélateur de l'esprit du temps. Hier soir, nous avons entendu au journal télévisé que monsieur Daniel GUICHARD, un chanteur, a protesté contre l'intervention de la gendarmerie aux portes de l'établissement fréquenté par sa fille ; un établissement du midi de la France : il s'agissait de contrôler que les collégiens ne transportaient pas de drogue dans leur cartable ou sur eux. Ils ont donc été alignés contre le mur ; on leur a demandé de déposer leurs affaires par terre, et des chiens spécialement dressés pour détecter la drogue ont été chargé de vérifier qu'elles n'en contenaient pas. Le proviseur était prévenu de l'opération ; celle-ci s'est déroulée selon les procédures en vigueur. Il n'y a pas eu de violences, d'injures ou de menaces (ce serait mal connaître la gendarmerie qui, en France, reste un bastion de la courtoisie militaire). Non ! Rien de tout cela ! Mais monsieur GUICHARD s'indigne. Comment, faire ça à ma fille ? En vérité, il n'utilise pas ces mots. Mais si sa fille n'avait pas été impliquée dans la vérification, il n'aurait sans doute pas réagi. Je n'ai pas gardé en tête les statistiques, mais je crois me souvenir qu'un lycéen sur deux, en classe de première, confesse avoir déjà goûté au moins une fois au cannabis. Pour des raisons que je n'ai pas à dévoiler ici, tenu que je suis par le secret professionnel, je puis vous confirmer que l'usage de la drogue, douce ou dure, est très répandu dans la jeunesse et qu'elle y fait des ravages. Monsieur GUICHARD le sait-il ? Peut-il comprendre que l'on cherche à protéger la jeunesse, quitte à faire peur à sa fille ? Il aurait dû, ce soir là, regarder, toujours au journal télévisé, le court reportage consacré aux îles Maldives. Dans ce pays à 100 % musulman, un enfant de moins de 15 ans sur 5 est déjà dépendant de l'héroïne. Il fallait voir ce jeune au visage émacié, mains tremblantes, yeux mangés par la fièvre, se préparer une dose devant la caméra (à mon avis indiscrète et inutilement voyeuse). La drogue vient d'Afghanistan, produites et exportées clandestinement par des filières dépendantes des taliban (pas de s à taliban qui est déjà un pluriel de taleb). Il fallait à monsieur GUICHARD du recul et de l'information pour adapter sa réaction à la réalité du monde. Il lui fallait dépasser l'horizon nombrilique de sa famille et considérer que le rôle du politique est de protéger la société de ce qui risque de la détruire. Le procédé de la gendarmerie est expéditif ? Comment faire autrement ? S'il a des idées, monsieur GUICHARD, qu'il les dise. Pour l'instant, c'est un contrôle qui révèle une certaine efficacité.
mercredi 24 décembre 2008
Le temps comme il va
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