Autant le confesser ici. J'ai une grande allergie - à quelques exceptions près - à toute musique née après 1750 (grosso modo) ; je déteste les épanchements lacrymeux des romantiques ; j'avoue toutefois une plus grande amitié pour la musique moderne, et parfois même contemporaine. Mais rien ne vaut les motets sublimes de CHARPENTIER, de DESMARETS ou de CAMPRA ; de VIVALDI ou de MARCELLO ; les concertos d'ALBINONI ; les mélodies de PURCELL ; les oratorios de HAENDEL. Je ne peux pas les citer tous. Mais je les aime tous, sans hiérarchie, sans comparaison. Ma dilection pour eux est universelle ; chacun, avec son génie particulier, célèbre la beauté.
Hier, j'ai ré-écouté un disque que j'avais délaissé depuis plusieurs années : Vespro per lo Stellario della Beata Vergine joués pour la première fois à PALERME en 1644. C'est une oeuvre gigantesque qui utilise 12 choeurs vocaux et instrumentaux disposés en divers points de la cathédrale ou de la basilique qui servent d'écrin à ces célestes chants.
A l'époque de Bonaventura RUBINO, le génial compositeur de ces Vêpres, PALERME organisait tous les ans le Stellario en l'honneur des 12 privilège accordés à Marie dans sa conception immaculée. Les masses instrumentales et vocales disposés dans le choeur, à la tribune, sur les bas côté, voire au beau milieu de la nef, se répondaient, et se répondent dans ces vêpres, avec une vivacité, une ferveur indicibles. La partie la plus touchante, que dis-je, la plus transperçante est le Lauda Ierusalem à 5 voix (deux sopranos, un alto, une basse, un ténor). Comment rendre l'impression d'exultation. Tour à tour, les voix reprennent en sostenuto ou en vocalise le verset Lauda Ierusalem tandis que les voix inoccupées à cette louange chantent les versets du psaume. L'effet est prodigieux. On imagine la foule des élus, des martyrs, des confesseurs qui, les palmes à la main, gravissent la montagne sainte. Et tout le peuple en fête qui acclame le Tout-Puissant. Que l'on soit ou non croyant, on ne peut être que saisi par cette insistance à la louange. Je ne pouvais pas ne pas vous livrer cette impression extraordinaire faite en moi par cette musique.
Le disque est édité par K617 (K617050 M7 876). On ne le trouvera plus que d'occasion. Mais on n'hésitera pas, surtout pas à se le procurer si d'aventure on le trouve dans le bac d'un disquaire.
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