Il paraîtrait donc que madame DATI a fait une bourde en qualifiant de mesure de bon sens, la décision d'infliger de la prison à des enfants de 12 ans coupables de crime. Toute la gauche, toute la vertueuse magistrature, tous les "éducateurs", se lèvent et contre la mesure, et contre le propos. Eh bien, je dois dire ici que je partage pas leur indignation. Voici pourquoi. (a) Les dispositions datant de 1945 prévoient qu'il est possible d'emprisonner des adolescents à partir de 13 ans. Treize ans, c'est bien jeune, il n'y a guère de différence d'avec 12 et s'il y en a, il faudrait que les indignés les précisassent, ou alors qu'il s'insurgeassent - ce qu'ils n'ont jamais fait - contre la mesure applicable à ces jeunes âgés de 13 ans. (b) Cette mesure ne s'appliquera - j'emploie à dessein un futur, car j'espère que le Garde des Sceaux campera avec courage sur sa position - qu'à des préadolescents coupables de crimes, tels que les définit le code pénal. Si l'on admet que l'âge de raison est atteint à 7 ans, on peut conclure que - sauf aliénation mentale - le crime commis par un adolescent de 12 ans, l'est d'une manière qui interroge nécessairement sa conscience et sa responsabilité. Qu'il y ait des degrés dans la responsabilité, il faut bien l'admettre, et le juge est là justement pour les apprécier. Il faut accepter l'idée que des adolescents de 12 ans peuvent être des criminels endurcis et responsables. La mesure peut frapper entre 5 et 12 jeunes chaque année. Faut-il mobiliser la télévision, les médias, les syndicats, les belles consciences pour cela ? On voit bien pourquoi il en va ainsi : toujours le fameux rousseauisme et la croyance que la société est responsable des comportements humains déviants, puisqu'à l'état de nature, toujours selon Jean-Jacques, l'homme est bon. Mythe du bon sauvage pas mort. Voilà un fonctionnement mental parfaitement idéologique. (c) La protestation des éducateurs est cocasse, c'est le moins que l'on puisse dire. J'ai personnellement entendu des responsables de collège se plaindre de nombre d'entre eux qui refusent de collaborer avec l'institution scolaire comme avec la famille. Il me semble qu'il serait bon d'évaluer l'impact réelle de l'action de ces éducateurs. Je modulerais toutefois l'opinion des enseignants ; j'ai rencontré des éducateurs tout à fait compétents et collaboratifs. (d) Dans un billet ancien, j'avais indiqué que l'opposition concentrerait ses tirs sur madame DATI. C'était prophétique. Femme de caractère et de courage, elle ne peut qu'attirer les foudres de ces médiocres opposants qui ont dépensé ou fait dépenser des sommes considérables pour la prévention de la délinquance (ce qui est louable) mais n'ont jamais envisagé qu'il était nécessaire de sanctionner les coupables (j'ai bien dit sanctionner, et non punir).
Un souverain exemplaire.
Le Grand-Duc de LUXEMBOURG refuse de signer la Loi relative au droit à l'euthanasie. Or sa signature est nécessaire pour que la Loi, régulièrement votée, s'applique. C'est une prérogative constitutionnelle de ce souverain. Imitant le Roi des BELGES, BEAUDOUIN, qui préféra démissionner pour 24 heures pour ne pas avoir à signer la Loi autorisant l'avortement, le Grand-Duc donne l'exemple d'une conscience éclairée. Il place les droits de cette conscience au-dessus de la Loi de la démocratie. Il préfère la défense de la vie à la promotion des actions de mort. Qu'à cela ne tienne. Monsieur JUNCKER a déclaré qu'il allait faire procéder à une modification de la Constitution qui réduira les déjà minces pouvoirs du Grand-Duc. J'ai toujours dit dans mes billets précédents que l'application de la Loi, tant qu'elle ne blesse pas les consciences, s'impose à tous, citoyens, juges, hommes politiques. Or cette Loi blesse les consciences de ceux qui croient en la vie. Comment aurait-évolué la médecine, si les médecins ne s'étaient pas acharné contre les puissances destructrices de la maladie ? Il y a fort à parier que plein d'hommes de gauche vont condamner la position du Grand-Duc, un peu comme l'a fait monsieur JUNCKER. Ça leur va bien, eux qui déclarent ne pas pouvoir appliquer la Loi sur le Service Minimum. Celle-là, elle ne blesse aucune conscience ; elle dérange les plans des grévistes qui veulent enquiquiner un maximum de monde ; elle est l'occasion pour l'opposition d'exister un peu. Qu'ils se méfient, tous ces apprentis sorciers. S'ils reviennent au pouvoir, il ne faudra pas qu'ils s'étonnent de voir se lever un mouvement de désobéissance aux mesures qu'ils sont en train de concocter dans leurs petits cénacles.
1 commentaire:
Je n'ai pas compris quelle différence il y a entre "sanctionner" et "punir" pour vous. Est-ce une nuance juridique?
Bien cordialement,
E. D.
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