Voici le commentaire qu'a fait l'un de mes lecteurs, au billet intitulé "à l'intention d'Eugénie". Je trouve cette contribution fort intéressante.
Né en 1949, Alain Finkielkraut est le fils unique d'un maroquinier juif polonais déporté à Auschwitz. En 1987, La défaite de la pensée marque le début de sa critique de la « barbarie moderne », se déployant volontiers dans l'horizon de pensée d'Hannah Arendt. Pour reprendre le qualificatif que Péguy s'attribuait à lui-même, Finkielkraut est un « mécontemporain », ne pensant que contre l'air du temps. Dans cet ouvrage, le philosophe s'attache à montrer comment le mot « culture », entendu comme l'activité spirituelle et créatrice de l'Homme a cédé devant le relativisme culturel qui désormais nivelle tous les modes d'expression humaine en les valorisant pareillement. L'abandon du caractère universel de la Culture, que préconisait les philosophes des Lumières, telle est cette « défaite de la pensée » qui s'est effectuée en deux temps. Il s'agit pour le philosophe d'analyser le malaise dans la culture, qui va grandissant « car la culture, c'est la vie associée à la pensée. Mais aujourd'hui il est courant de nommer culturelles des activités d'où la pensée est absente ». L'auteur se demande comment on en est arrivé là. Il dénonce l'impasse du « tout culturel » qui confond selon lui toute activité avec un fait de culture et la politique du « tout culturel » du Ministre de la culture de l'époque (Jack Lang).
Bien évidemment, j'adhère en totalité à ces propos. La culture ne se consomme pas. La culture est une activité de pensée. La culture requiert un effort. Et, n'en déplaise aux relativistes de tous poils, la culture est universelle comme l'est la pensée qui la sert. Merci à ce lecteur qui répond au joli pseudonyme de Fourmi pour ces propos marqués au coin du bon sens philosophique.
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