Je suis tombé tout à fait par hasard sur cette parole de MENCIUS, un philosophe chinois de l'école de CONFUCIUS.
Un état sans familles prêtes à respecter la Loi, ni gentilshommes dignes de confiance d'un côté, et d'un autre côté, la menace permanente d'une agression extérieure, est destiné à périr.
Voilà un aphorisme qui prête à réfléchir. Il me semble plein de bon sens et de vérité. En matière de respect de la Loi, nous pourrions tous nous interroger sur les (mauvais) exemples qu'à cet égard nous donnons à nos enfants : stationnement invraisemblable, excès de vitesse, resquillage de tickets de métro, fraude dans les déclarations d'impôts, nous, ou nos voisins, ne donnons pas l'image d'une imputrescible vertu. Le grand délabrement des familles, la démission de nombreux parents, l'assassinat symbolique du père, je dirais même du mâle, représentant de la loi, tout cela forme un curieux mélange toxique. Le pire - et c'est un de mes lecteurs, un très proche, qui me le signale en réaction à mon billet sur la grève de lycéens - c'est que nous ne savons plus donner à nos enfants des raisons de vivre. Nous vivons dans la mort du sens, et pour une fois, ce n'est pas l'idéologie socialiste qui en est responsable, c'est l'idéologie libérale et consumériste. J'assimile les gentilshommes aux élites. Il y aurait beaucoup à dire sur elles, qui accumulent beaucoup de privilèges, et ne s'acquittent pas forcément des dévoirs qui les justifient. La crise de confiance qu'elles suscitent n'est pas justifiée, mais il suffit de quelques exemples emblématiques de leurs abus ou de leurs faiblesses pour les disqualifier toutes.
Quant à la menace extérieure, nous la vivons tous les jours ; elle est souvent purement imaginaire, bien sûr, et prend la figure de l'immigration prétendue incontrôlée (je ne parle pas ici des clandestins, des profiteurs et des pique-assiettes, mais de l'étranger qui vit et travaille sur notre sol, dans le respect et de nos lois, et de ses propres origines), ou celle de la mondialisation (qui induit le repli sur soi, la mesquinerie des perspectives, la peur de l'émulation, le ratatinement mortifère).
Oui, nous avons beaucoup à apprendre des autres cultures ; et plutôt que de vouloir imposer la nôtre en la déclarant la meilleure qui se pût être (Ah ! l'arrogance des Lumières), nous ferions mieux de réfléchir et à ses limites et à ses beautés, confesser les premières et diffuser les secondes.
Tout un programme.
Bonne journée.
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