lundi 20 septembre 2010

Bon à prendre et à écouter

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Paul de TARSE, autrement dit saint PAUL, était en prison à ROME, dans l'attente de son jugement. Il écrivait beaucoup. Aux Eglises qu'il avait fondées, mais aussi à des proches qu'il aimait particulièrement. Le temps n'a pas eu raison de deux des lettres qu'il a envoyées à son disciple TIMOTHEE. Au chapitre 2, verset 1 et 8 de la première d'entre elle, on trouve ceci, qui justifie l'existence de ce Blog.
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"J'insiste avant tout pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce, pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et tous ceux qui ont des responsabilités, afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité, en vrai homme religieux et sérieux. [....] Je voudrais donc qu'en tout lieu les hommes prient en levant les mains vers le ciel, saintement, sans colère ni mauvaises intentions."
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Avant la séparation de l'Église et de l'État, on faisait une prière publique pour les gouvernants et la France, tous les dimanches, à la fin de chaque messe. J'ai connu cette pratique, devenue facultative, dans la paroisse de l'ouest parisien que je fréquentais quand j'étais adolescent. Elle ne s'est conservée qu'en Alsace-Moselle, en vertu du droit local.
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Je trouve beau le texte de saint Paul. Il ne néglige aucun des aspects de la prière : demande (un homme politique peut avoir des choix difficile à faire), intercession (pour qu'une mesure douloureuse mais d'intérêt public puisse être prise sans susciter de violence), action de grâce (pour bénir le succès et les fruits d'une décision). Mais sa prière est universelle ; il inclut tous les hommes, les chefs d'État, et tous ceux qui exercent des responsabilités. Nos concitoyens, les habitants de notre continent et de tous les continents, les responsables des partis politiques, des syndicats ouvriers et patronaux, les présidents des chambres consulaires, les magistrats, les militaires et tant d'autres ont droit, un droit absolu à la prière de tous ceux qui se réclament de Jésus.
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Alors parfois comme aujourd'hui, je m'en veux d'avoir la dent trop dure. Mais j'ai aussi une liberté, et comme tout homme, je pense et je juge. Le tout est donc de le faire dans la mesure, la justice, et la raison. Si on peut y mettre la charité, c'est encore mieux. La difficulté vient de ce que tous les responsables évoqués par Paul ne partagent pas ce point de vue. Et, malheureusement, non seulement ils ne prient pas, ne lèvent pas les mains vers le ciel, saintement, sans colère ni mauvaises intentions, mais fomentent en leurs conseils, les actions, les paroles, et les programmes qui leur assureront le triomphe sur l'AUTRE, par d'autres moyens que ceux de la discussion, de la conciliation et du compromis.
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5 commentaires:

potomac a dit…

Je pense que Jésus n'a jamais dit "pense et juge" donc l'interprétation que vous faites dire à Paul ne me semble pas exacte sur le fond. Peut-être pourriez-vous dire: je pense et je donne mon avis, ou bien je pense et je propose. Qui vous donne le droit de juger?

sylfe a dit…

Tout le monde a le droit de juger et c'est ce que tout le monde fait.

Philippe POINDRON a dit…

Je réponds à mes deux commentateurs. Il y a deux sortes de jugement : le jugement moral sur les personnes, et ce jugement là est proscrit par Jésus, absolument et formellement (Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé) ; et le jugement de valeur qui porte sur les actes. Refusez de juger en ce sens, c'est admettre les crimes abominables, ceux des nazis, comme ceux de staline, comme ceux de Pol Pot. Il me semble qu'en raison, comme en droit, on peut juger que ces actes sont affreux et inhumains. Je n'ai jamais jugé moralement qui que ce soit. Plus je fréquente les accueillis séropositifs de Tibériade et moins je les juge, eux que la société, quoi qu'en disent les médias, stigmatisent et désignent du doigt. Saint Paul dit très clairement que la prière doit être exempte de ces sentiments négatifs, (la colère ou les mauvaises intentions). Paul connaît l'âme humaine et sa promptitude à condamner. C'est exactement ce que j'ai dit dans mon billet quand je fais allusion à ma dent dure, et à cette liberté humaine qui nous fait penser, et juger dans le sens que je viens de dire.
A tous les deux amitiés.

potomac a dit…

On peut ,éventuellement, entendre cela. N'emp^che que la Bible parle de deux jugements: celui de Dieu et celui des hommes. Pas d'un homme, my dear sir.
Donc, donnez votre avis, votre position... ensuite portez plainte p^pour que la justice des hommes passe.

Philippe POINDRON a dit…

J'avoue, cher POTOMAC, ne pas bien comprendre votre remarque. Je ne dis pas que le juigement humain est légitime, je dis qu'il existe, et je m'en veux d'avoir parfois la dent dure. Je mesure donc tout à fait que le jugement humain est du côté de ce que saint Paul appelle "la chair", s'il n'est pas éclairé d'en haut ("Que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes", dit saint Jude [je crois] dans son épître). Il n'empêche. Le premier acte de jugement que nous faisons est celui que nous portons sur nous-même. Il y a des regard de culpabilité et des jugements de culpabilité ; il y a des jugements de contrition ("Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils" projette de direr à son père le fils prodigue que le père embrassera avant même qu'il ait eu le temps de débiter son discours préparé) ; il y a des jugments de discernement qui permettent d'éclairer nos choix de vie. Juger c'est classer sur une échelle de valeurs. Et c'est une activité essentielle qui, si elle n'est pas exercée, ne laisse l'homme que dans le relativisme le plus total. Le jugement, c'est ce qui nous permet de dire : "Non, tout ne se vaut pas ; tout n'a pas la même valeur". Et c'est pour cela que les chrétiens demandent l'assistance de l'Esprit Saint pour discerner. En somme, vous me faites dire exactement le contraire de ce que j'ai essayé d'expliquer, car vous croyez que je me place en juge des personnes, alors que j'essaye simplement de faire des choix moraux.
Je ne sais pas si j'ai répondu.
Mais voyez le billet que je vais écrire dans un instant.
Amicalement.