Les députés de l'opposition sont ridicules. Pendant le débat sur les retraites, ils brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire : "Taxer (sic) le capital" ou "Retraite : départ à 60 ans". J'attends encore qu'ils fassent des propositions. Il en est une qui serait très symbolique et de grande valeur s'ils l'explicitaient. Elle consisterait à renoncer aux avantages que les députés de la précédente législature, en fin de mandat et à l'instigation du Président de l'Assemblée d'alors, se sont accordés en matière de retraite, à l'unanimité. Quand on prétend défendre la vertu, on la met en pratique.
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Qu'ils continuent ainsi, et ils vont achever de ruiner notre pays. Car ils le savent aussi bien que les actuels gouvernants. Il est impossible de financer les retraites sans avoir recours à l'emprunt sur les marchés internationaux, à un taux très élevé. Ils devraient tout de même rappeler à leurs électeurs :
(a) que ce sont les actifs qui financent les pensions des retraités.
(b) que le système des retraites est fondé sur la répartition ; alors répartissons ce qu'il y a dans les caisses. S'il n'y en a pas assez, il n'y a que trois solutions, augmenter les cotisations sociales tant patronales qu'ouvrières, diminuer le montant des pensions, diminuer le nombre des pensionnés en retardant l'âge légal de la retraite. Taxer le capital est une aimable plaisanterie. Il l'est déjà, par le biais de l'impôt de solidarité sur la fortune, et l'imposition (à 21 %, me semble-t-il) des plus-values boursières, pour ceux qui ne sont pas assujettis à l'ISF. Et si l'on tient à faire fuir à l'étranger ce qui reste de fortunes en France, il n'y a qu'à prendre cette mesure.
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Pour vous donner une idée de la morosité des entrepreneurs, je pourrais vous confier que Laurent, le jeune restaurateur dont je parlais il y a un peu plus d'une semaine, m'a dit hier : "j'envisage de partir à l'étranger ; ici, ce n'est plus possible. J'enseignais la (haute) cuisine, j'irai apprendre à des anglais ou des américains ou des japonais", et il révélera les secrets que nos traditions avaient pieusement conservés, tout ce qui fait notre patrimoine.
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Ainsi sera respecté le principe d'égalité. On sera tous pareils, on aura tous les mêmes revenus, la même manière de vivre, la même culture, les mêmes envies, les mêmes désirs, la même bouffe, la même bagnole. Mais gare à celui qui aurait un peu plus que les autres ; je ne donnerais pas cher de sa peau. Nous irons ainsi - comme l'a montré si bien René GIRARD - vers la plus grande violence, et peut-être même la guerre civile.
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Ces gens-là sont aveugles, injustes, et d'une rare inconséquence.
5 commentaires:
Mais monsieur Poindron, lisez d'abord le livre que je vous ai indiqué la semaine dernière et,je pense que votre opinion sur les retraites devrait évoluer...
Par rapport au référendum turc, vous êtes toujours en train de l'analyser?
A bientôt
Je répondrai sur le référendum turc. C'est promis. Pour ce qui est des retraites, je vais donc lire le livre de FRIOT. Et je vous promets d'en parler. Mais je ne vois pas comment on peut régler ce problème en agitant des pancartes.
on est d'accord pour les pancartes.
C'est parce qu'il n'y a pas 36 solutions que l'opposition ne peut faire que de l'opposition avec ou sans pancarte..C'est quand même dommage que sur ce sujet qui est sociétal et vital pour l'avenir du pays, personne ne soit capable de faire de la pédagogie ni à droite ni à gauche. Cela semble signifier que beaucoup ont renoncé à faire comprendre à un peuple qui ne réagit qu'à des sentiments de défense par rapport à une gestion qu'ils ne comprennent que comme une agression. On n'y arrivera jamais en continuant ainsi.Si les députés avaient utilisé leur temps de parole pour faire comprendre les données du problème, les conséquences des diverses solutions, le peuple serait peut-être capable de choisir,puis de voter non pas par opposition mais par adhésion. Et les journalistes feraient bien de s'y mettre aussi au lieu de consommer autant de papier ou d'heure d'antenne pour rapporter...comme à l'école. A quand une page avec un tableau sur les avantages et les inconvénients des propositions?
Cher Claude Bernard, vous parlez comme saint Jean Chrysostome... Comme vous avez raison. Mais qui se soucie aujourd'hui de stimuler la pensée. On préfère exciter les
grands reflexes conditionnés de l'idéologie, des "y-a-qu'à", des "faut qu'on". Misère. Bien amicalement.
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