Je n'y peux rien ! Tous les jours je suis ramené à l'essentiel qu'exprime cette devise. Je ne me lasserai donc point de vous la rappeler :
-
Non, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche d'être vrai, c'est la lâcheté.
-1. La citation du jour.
-
Nous l'emprunterons à un très grand philosophe, malheureusement trop ignoré des "philosophes" qui occupent les chaires universitaires et qui n'ont à la bouche que DELEUZE, FOUCAULT ou DERRIDA. Il s'agit de Louis LAVELLE.
En rangeant ma bibliothèque qui est encore passablement en désordre, je suis tombé il y a peu de temps sur un de ses ouvrages, intitulé : La parole et l'écriture (19e édition). L'Artisan du Livre, Paris, 1954. La première parution de cette réflexion a eu lieu en 1942. Voici un tout petit paragraphe de ce livre exceptionnel.
"La corruption de la parole et de l'écriture est la marque de toutes les autres corruptions : elle en est à la fois l'effet et la cause. Et l'on ne peut songer à purifier l'une ou l'autre sans purifier son âme elle-même. La période où nous vivons [rappel : 1942 !] est à cet égard plein de péril : il faut veiller [vous avez bien lu : VEILLER ; c'est ce que font les VEILLEURS] pour les conjurer."
-2. Commentaires.
-
Vous avez remarqué que depuis plusieurs billets, je m'intéresse énormément aux questions de langage et de parole. J'ai en effet la conviction que nous vivons une tentative (vouée à l'échec) de subversion de la langue, conduite par ces fameux "intellectuels" qui, faute de produire une oeuvre issue de leur pensée, leur penser et leurs pensées, compensent leur impuissance avec la petite satisfaction de se voir convoqués par les médias afin de débiter leurs sornettes. Vous me direz que je ne suis guère gentil. Mais plus qu'à leur personne, c'est au système dans lequel ils se sont laisser engluer que je m'en prends. Où a-t-on jamais vu qu'il suffit d'écrire une chronique hebdomadaire ou quotidienne dans un journal, faire semblant d'y proférer de prophétiques paroles, de profondes remarques, pour faire une oeuvre ? Il y a bien quelques cas qui échappent à cette critique, comme celui de MAURIAC et de son fameux Bloc-note. Mais ils sont rares. De plus MAURIAC n'a pas fait que ça.
Nous vivons dans un monde bizarre, un monde dans lequel les systèmes d'idées toutes faites remplacent la réflexion, le recul, la concertation, l'accueil de ce que la parole de l'autre peut avoir de positif. Ni monsieur MELENCHON, ni Marine LE PEN, ni monsieur VALLS, ni monsieur COPE n'ont entièrement tort dans ce qu'ils disent, car parler c'est toujours énoncer une certaine vérité (quand on ne ment pas sciemment), mais d'un certain point de vue. Qui ne connaît la fameuse définition de mots croisés "Point de vue" ? Elle désigne la cécité !
Pour que vérité de la parole de l'autre soit admise ils faut s'accorder sur le sens des mots que l'on emploie : non, aimer sa patrie, ce n'est pas être fasciste ; non, vouloir le bien-être des moins bien lotis, ce n'est pas être communiste ; non, donner de la liberté aux acteurs économiques, ce n'est pas être un honteux capitaliste ; non, vouloir répartir avec justice les richesses, ce n'est pas relever d'un ignoble socialisme. Tous ces buts sont bons. Pourquoi faut-il qu'ils s'excluent les uns des autres ? Pour des raisons de parole, comme je viens de tenter de vous le montrer. Il suffirait de remplacer tous ces mots en "isme" par les fins qu'ils sont censés poursuivre pour qu'on y voit plus clair. Le problème est qu'alors il n'est plus possible, à quelque clan que ce soit, de prendre le pouvoir et de s'en servir à son seul profit. L'idéologie prend le pas sur la réalité, les idées sur la pensée, et la guerre civile sèche sur la recherche du bien commun.
-
3. Quelques informations.-
La Menace Sentinelles/Veilleurs debout (photo et commentaire via le Salon beige).
-
Une autre photo des Sentinelles/Veilleurs debout de la Place Vendôme (Site de Liberté Politique).
Extrait de l'article de Diego de la VEGA accompagnant cette photo et analysant le pauvre article publié dans Libération par Bernadette SAUVAGET :
"La jeunesse dans son immense majorité est en train de rejeter catégoriquement les mœurs perverses et scatologiques en usage dans ces maisons de vieux qui tournent mal. Les clubs échangistes ou les black room attirent des ministres, leurs compagnes ou leurs compagnons, ils dégoûtent au plus profond de leur être une enfance qui aspire à l’air pur. Que DSK soit un compulsif, qu’Hollande change de maîtresse comme de kleenex, que NVB présente le droit à l’avortement comme le point suprême de la libération, que NKM dégage de ses listes une jeune chef de file convaincue de l’altérité homme-femme et la jeunesse de les sanctionner très vite, très fortement sans méchanceté mais sans concession !
Jeunesse qui a opté massivement pour l’extrême dignité d’un pape humble et prodigieusement intelligent et pour un autre qui parle ouvertement d’héroïsme et de la perversité du diable. Rome n’a jamais vu une telle croissance lors des audiences publiques. Ces pontifes, souverains, révèlent par la cohérence de leur vie et le don de leur existence combien leur parole exprime ce qu’ils sont.
Les hommes politiques qui ne l’ont pas compris sont condamnés. Une véritable révolution se déroule sous nos yeux.
Pour tenter de faire exister leurs âmes mortes, les tenants des pouvoirs de ce monde condamné accusent la jeunesse saine de refuser l’univers sordide et désespéré où ils s’enfoncent. Leur désespoir les rend acariâtres contre les enfants que leur égoïsme leur a refusés. D’où leur violence.
… ou l’anathème des pharisiens
L’article de Libération est intéressant sur un plan anthropologique. Il confronte une génération qui a tout échoué au sévère jugement de leurs enfants. La jeunesse n’est plus sensible aux discours et aux anathèmes des pharisiens dont l’intégrisme laïque devient caricatural. En appeler à la brutalité de la police contre des innocents accusés de blasphème quand ils réclament le débat est complètement nouveau dans la patrie des droits de l’homme ! Les « jeunes cathos » jugent sans violence mais catégoriquement cette génération de l’invective et des tribunaux dont le mode de vie révulse les esprits naturellement sains.
On le sait, le regard des innocents exaspère ces vieillards qui usent des forces de l’ordre ou d’une justice partisane pour perdurer. Leur survie est liée à une police religieuse aussi efficace que celle des mollahs iraniens. Comme leur presse, ils se savent sous perfusion.
Malgré sa tentative pathétique de politiser la lecture d’une jeunesse qui lui échappe complètement, l’aveu de cette journaliste de Libé est flagrant : son journal en réanimation ne rend que plus pathétique le cri désespéré d’une génération euthanasiée.
Si elle veut être heureuse — car elle est appelée comme nous tous, à la résurrection — qu’elle vienne chanter un soir avec les Veilleurs le chant de l’Espérance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire