Monsieur Julien DRAY a la cheville fine et robuste. Candidat déclaré à la succession de François HOLLANDE, ne lui fait-on pas dire dans une interview donné au journal gratuit Direct Matin, "Avec moi, le PS va vivre" (titre de couverture) ? Diable (si je puis m'exprimer ainsi), monsieur DRAY est-il un thaumaturge capable de réveiller un mort ? A vrai dire, le journal déforme le propos de monsieur DRAY ; celui-ci affirme en réalité : "Les gens se disent qu'avec moi, on est sûr que le parti socialiste va vivre et qu'il ne sera pas au service de telle ou telle ambition personnelle". Ce qui n'est pas du tout la même chose. Du coup, j'ai lu avec plus d'attention les propos du député. Je me demande s'il n'a pas étudié (un peu) mon Blog. Il a le courage de proclamer fermement : "Je mets en garde le parti contre l'antisarkozysme stérile. A l'avenir nous serons jugés sur notre capacité à proposer. C'est ce travail qui doit former la colonne vertébrale du projet socialiste." J'ai suffisamment critiqué certains propos passés de monsieur DRAY pour approuver ses présents propos. Par conséquent, la cheville de Julien n'est pas si enflée que ça, même si le projet de rassemblement de toute la gauche, prôné par le candidat DRAY, et son clin d'oeil au MoDem, me semblent relever du grand écart. Attendons ses propositions et examinons-les sans faire de procès d'intention à celui qui les élaborera. En tout cas, monsieur DRAY a compris bien des choses (sauf l'importance du religieux pour l'Homme).
La moustache triomphante de monsieur MAMMERE, et "l'autocérébroscopie ", voire "l'auto-ombiloscopie" (petits néologismes qui désignent la propension à regarder dans son cerveau ou vers son nombril), auxquelles il se livre, méritent un commentaire ; je veux parler bien sûr de l'Afghanistan, et de l'influence française en ce pays que notre Noël ignore complètement (voir mon billet d'hier).
En 1921, le Roi Amanullah, qui a arraché chèrement aux anglais l'indépendance totale de son pays en 1919, donne à la France la quasi exclusivité des fouilles archéologiques en Afghanistan. En 1922, il est créé une Délégation Archéologique Française en Afghanistan (DAFA), qui restera, au moins jusqu'en 1950, la seule mission archéologique active dans cette région. Le premier Directeur de la DAFA est Alfred FOUCHER. Il se fera aider dans ses travaux par le géologue Jules BERTHOUX. Joseph HACKIN fait des découvertes fabuleuses, notamment celle du trésor de BEGRAM (disons plutôt que c'est sa femme RIA qui fait les premières découvertes, dont celles d'ivoires splendides). D'autres archéologues français prestigieux, Daniel SCHLUMBERGER (Directeur de la DAFA jusqu'en 1963), Jean-Marie CASAL, Paul BERNARD (le dernier Directeur de la DAFA, et qui cesse d'exercer ses fonctions en 1978, début des bouleversements politiques afghans) font des découvertes absolument fabuleuses. Peu nombreux, ces savants font honneur à notre pays ; ils sont connus, aimés et respectés des élites intellectuelles afghanes. Ils ont rendu leur passé aux Afghans. Rien que pour cela, il vaut la peine de défendre ceux-ci contre l'obscurantisme des Talibans. Si la moustache de Noël MAMMERE doit se lever à l'horizontale, c'est en mémoire de ces hommes désintéressés. Et souvenons-nous de ce que DALADIER, accueilli par les acclamations d'une foule mue par un lâche enthousiasme, à dit à son retour de MÜNICH : "Ah, les c..., s'ils savaient". Eh bien, nous savons. Il n'y a pas lieu d'être lâche.
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