La revue Familles chrétiennes vient de publier dans un numéro spécial l'interview d'un philosophe du nom de Fabrice HADJADJ. Il n'est pas dit qu'il est chrétien, et ce point doit être souligné. (Fabrice HADJADJ a publié un livre intitulé "La profondeur des sexes. Pour une mystique de la chair", aux éditions du Seuil, en 2008.) Il parle magnifiquement de l'union charnelle de l'homme et de la femme. Voici, entre autre ce qu'il dit dans l'interview que j'évoquais plus haut :
"[...] Si nous avons une chair, c'est que nous sommes nés d'une union sexuelle. Les anges n'en ont pas. Ils n'ont d'autres parents que Dieu. Ensuite, il y a dans le désir de l'autre sexe comme l'intuition que son corps est capable de rayonner de béatitude, de porter je ne sais quelle gloire. Les formes d'une femme contiennent la promesse d'une joie lumineuse que l'étreinte charnelle ne parvient pas à tenir. Alors on se dit soit que c'est un appât pour pousser l'homme raisonnable à faire la bête à deux dos, soit que c'est l'avant-goût de quelque chose de bien réel, mais de très mystérieux, un autre état du corps, splendide, spirituel, à l'abri de la bassesse et de la mort, ressuscité quoi !"
Texte admirable, selon moi, et qui élève au-dessus des bassesses pornographiques et des vénérations érotiques offertes à nos regards dans les kiosques à journaux. Oh, certes, ce n'est pas très vendeur de prétendre que l'exercice de la sexualité vécue comme une promesse d'éternité est une porte ouverte sur la vie intérieure, et sur la résurrection. Mais il me semble que c'est d'une rare justesse, et que c'est le chemin à la fois de la maîtrise consentie de son corps et de l'exultation bénie qui descend sur l'union charnelle de deux êtres qui s'aiment.
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