lundi 27 octobre 2008

Economie du bonheur

Lu ce matin, dans Métro, le journal gratuit, un petit entrefilet qui laisse rêveur. Des chercheurs de l'Université du Michigan ont montré que "sur une longue période, le sentiment du bonheur reste stable alors que le pouvoir d'achat augmente". Des économistes ont défini les facteurs qui doit être pris en compte pour parvenir à ce sentiment lequel va engendrer, selon eux, l'émergence d'un nouveau modèle : "la santé, la satisfaction au travail, les enfants, le sentiment de liberté, l'adhésion à des valeurs". L'entrefilet ajoute que les Français sont les derniers dans l'Union Européenne sur "tous ces indicateurs de bien-être". Philippe MOATI commente ainsi ces résultats : "Ils [les Français] sur la question du pouvoir d'achat, des angoisses existentielles. Certains veulent consommer pour remplir un vide".
Il me semble que ces modestes données devraient être prises très sérieusement en considération. Nous vivons une crise des valeurs et une valeur, disait mon cher LANZA del VASTO, est une quantité de qualité. Or nos hommes politiques, de droite comme de gauche, font dans la quantité, dans les chiffres, dans les statistiques. Ce que veulent nos contemporains, obscurément mais fortement, ce n'est pas avoir plus, mais être plus, c'est-à-dire trouver du sens à leur vie. Si l'on se souvient que le sens est un acte qui tend à apaiser une tension intérieure, en en dévoilant une autre en même temps, une autre qui n'est pas quelconque, alors on comprend que l'acte apaisant ne peut être quelconque, et que la succession d'actes ne l'est pas non plus. Je renvoie le "travailler plus pour gagner plus" de la droite au "et le pouvoir d'achat ?" de la gauche au magasin des illusions, du penser faux, d'une anthropologie croupion. L'homme a autant besoin de relations que de pain. Et être en relation n'est pas être en communication. La relation suppose l'existence de deux sujets symétriques. A creuser si l'on cherche à développer l'économie du bonheur. Mais il y faut du courage. Sans doute la course à l'abîme continuera-t-elle jusqu'à ce que s'impose l'évidence de la fraternité ontologique des hommes, de tous les hommes, sur un pied de symétrie, et non de dépendance, qu'elle soit revendicatrice ou de domination.

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