Il est sinon judicieux, du moins normal et heureux que les États sauvent ou tentent de sauver les économies menacées de ruines, dans leurs pays respectifs. Néanmoins, passer par simples pertes et profits la catastrophe financière actuelle et en faire supporter le poids aux victimes, les épargnants, est, d'un simple point de vue de la justice, inacceptable. Les dirigeants des banques faillies doivent rendre des comptes. Et puisqu'ils justifiaient leurs traitements démentiels par l'ampleur du risque qu'ils prenaient, alors qu'ils assument le risque jusqu'au bout, en reversant à leur établissement la totalité des indemnités qu'ils ont perçues. La confiance ne peut revenir sans cet acte de vertu élémentaire. Comme la noblesse de cour a ruiné la totalité de son ordre en ne vivant que de ses privilèges indus, et a plongé la noblesse provinciale (qui exploitaient honnêtement ses terres et jouissaient d'une autorité morale incontestée) dans la tourmente révolutionnaire, les grossiums de la finance déconsidèrent tous les responsables d'agences bancaires, régionales ou locales, en exhibant au grand jour leurs prétentions financières. Ils doivent rendre des comptes.
J'ai eu déjà l'occasion dans un billet précédent de vous donner quelques exemples chiffrés des indemnités données à des responsables d'entreprise après qu'ils avaient été remerciés par leur conseil d'administration. Du moins ces dirigeants avaient-ils respecté l'outil de travail. Mais les banquiers qui ont conduit leur établissement à la faillite, non !
Je propose ici à mes lecteurs de donner leur avis sur le projet qui consisterait à demander aux banquiers incapables, de restituer à leur établissement ou au liquidateur judiciaire, la totalité de leurs indemnités de départ, de leur interdire à tout jamais l'exercice d'une profession de la finance. Il me semble en effet que nous avons le droit de crier en coeur : Messieurs, remboursez !
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