La plupart des hommes de ce temps, ne veulent ni ne peuvent délibérer avant d'agir. Prisonniers du principe de plaisir dans lequel les ont enfermés les médias, la publicité, les hommes politiques et SURTOUT, le monde de la culture, ils fonctionnent comme des automates. Il suffit d'appuyer sur le bouton plaisir pour qu'ils achètent, consomment ou expriment une opinion prédéfinie. Les esprits libres se réfugient dans les ermitages d'une pensée profonde, qui n'est livrée qu'à de rares fidèles : BERNANOS, THIBON, LEGAUT, LANZA del VASTO. Tous ont choisi l'exil ou la solitude plutôt que le troupeau. Et, en apparence, leur influence se limite à leurs lecteurs ou à leurs disciples. Oui la crise actuelle est d'abord une crise de la pensée. Et la crise de la pensée entraîne une crise morale.
Faute de pouvoir exiger des dirigeants de banque de se comporter de manière morale, la loi doit donc moraliser les comportements bancaires. Je ne peux pas imaginer que les responsables des banques, connaissant la tournure des événements actuels, auraient fait les mêmes choix. S'ils avaient eu la moindre réflexion sur la nature de l'homme, la moindre largeur de pensée, la moindre connaissance philosophique, ils n'auraient pas idolâtré l'argent, en tout cas j'aime à le croire. Ils n'auraient pas fait de leurs établissements des temples au dieu MAMMON.
Soyons plus concrets : la loi doit interdire la titrisation des créances. Que celles-ci restent cessibles et négociables, c'est normal, mais qu'elles le soient de manière individualisée. C'est transparent. Il faut interdire les opérations à découvert, achat ou vente d'actions. Il faut interdire les parachutes dorés, et exiger la rotation périodique des responsables des banques. Il faut exiger des détenteurs d'actions qu'ils les gardent en possession pendant une période minimale de temps, comme l'avaient dit Henri HUDE (on peut imaginer le temps qui sépare deux Assemblées Générales). Il faut enfin que les banques acceptent d'endosser le rôle de propriétaire des biens qu'elles permettent d'acheter avec l'argent de leurs déposants dont elles ne sont que les courtiers. Un propriétaire qui assume les droits mais AUSSI les devoirs du propriétaire. Un propriétaire qui s'efface enfin de la propriété au fur et à mesure des remboursements.
En somme, il faut remettre l'homme au centre des préoccupations politiques, sociales et économiques. La crise actuelle offre une occasion unique de changer de paradigme social. Nos dirigeants, nos responsables politiques, sauront-ils de dégager des enjeux de pouvoir pour réfléchir ENSEMBLE à ce qui est bon pour l'homme ? C'est une autre affaire.
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