mardi 14 octobre 2008

La crise : rectificatif

J'ai fait tenir à madame ROYAL des propos qui ne sont pas tout à fait exacts. Je n'avais fait que les entendre. Je les ai lus. Je dois à la vérité de les rectifier et de conclure aussi que je les avais écoutés avec prévention. Je les restitue dans leur intégralité : madame ROYAL espère que la crise aura guéri Nicolas SARKOZY de son admiration pour les crédits hypothécaires et pour la retraite par capitalisation.
Je crois que monsieur SARKOZY n'a jamais exprimé de l'admiration pour les dispositifs condamnés péremptoirement par la candidate malheureuse, et qu'elle lui attribue des intentions qu'il n'a jamais manifestées. Mais je devais rectifier ce que j'ai dit hier de son intervention, simplement par honnêteté intellectuelle.
Ceci étant, je me pose des questions. Où les gouvernements européens vont-ils trouver ces sommes extravagantes (1.300 milliards d'euros) ? Les liquidités, il n'y en a plus (c'est le coeur même de la crise) ; les banques les ont asséchées en se figeant dans leur décision de ne plus se prêter entre elles. Qui va prêter ? La Chine, il est vrai, dispose de réserves considérables. Des centaines de milliers de dollars. Mais ses entreprises sont elles-mêmes criblées de dettes qu'elles ne remboursent pas, et les banques d'Etat croulent sous le poids des créances douteuses, que, normalement, elles devraient provisionner. Alors, la planche à billets ? Le monde de la finance est décidément très mystérieux dans ses procédures ; il est transparent dans ses effets : ses maîtres ne risquent pas la cachexie et la sous-nutrition, à la différence de leurs milliers de clients naïfs.
Et s'il n'y avait que les financiers... on comprendrait. Mais il y a les élites politiques. On a prêté assez peu d'attention au non-lieu rendu dans l'affaire des vedettes de Taïwan. Il est patent que des commissions versées à des intermédiaires taïwanais (13 officiers, 15 marchands d'arme sont impliqués) ont fait l'objet de rétro-commissions à des influentes personnalités politiques et économiques ainsi qu'à des partis. Il aurait suffi aux juges de pouvoir accéder à des documents classés secret défense pour faire toute la lumière sur ce scandale. La Commission consultative du secret de la défense nationale ne les y a jamais autorisés. Les corrompus ont de beaux jours devant eux.
Même réaction dans le cas de l'Angolagate. Un trafic d'armes avec l'Angola dans lequel apparaissent les noms de diverses personnalités de tous bords, dont Charles PASQUA, Pierre FALCON, un fils MITTERRAND, Jacques ATTALI. Bien entendu, nul ne sait si ces personnes ont trempé ou non dans ce trafic, et nous le saurons jamais pour des raisons identiques.
Ainsi, pour toutes les personnalités impliquées dans ces affaires louches, la crise tombe à pic. Cela s'appelle de la manipulation.
Le journal La Croix auquel j'emprunte ici diverses données factuelles conclut, devant la reculade des pouvoirs publics : on comprend qu'un tel procès peut éclabousser à nouveau la classe dirigeante de ce pays. Ce qui, en dépit de tous les discours, ajoutera à la défiance de l'opinion. Et peut-être la mènera à l'exaspération.

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