jeudi 16 octobre 2008

Il y a des limites à ne pas franchir

Il y a des limites à ne pas franchir. Quand des spectateurs majoritairement français, mais d'origine étrangère, sifflent lorsque l'on joue notre hymne national, il y a là quelque chose de profondément choquant. Ce fut le cas lors des matchs de football joués entre les équipes d'Algérie, du Maroc, et il y a peu, de Tunisie et l'équipe de France. Ces pays ont suffisamment critiqué la colonisation, ses agents et ses méfaits, pour que nous retrouvions la liberté de leur dire que nous n'acceptons pas une colonisation à rebours, sous forme d'agression verbale, de lazzi ou d'arrogance. On peut imaginer que s'ils ont choisi la France, ces personnes récemment naturalisées, n'ont pas trouvé qu'elle était si mauvaise mère. Mais quand on a dit cela, on en reste au constat, pas aux explications.
Alors pourquoi ?
Pourquoi ces manifestations de ce qu'il faut bien appeler la haine ? Il convient d'aller au-delà des simples apparences. On peut y voir d'abord l'expression d'un ressentiment, au sens nietzschéen : ces siffleurs vivent dans l'humiliation, celle de n'être pas COMME ceux qu'ils feignent de mépriser. Il peut y avoir aussi l'emballement mimétique des foules. Et puis il y a l'expression d'une opinion politique, le dépit de n'être pas intégrés à la société d'un pays qu'ils ont choisi.
A force d'accepter tout, à force de relativiser les vertus civiques, le politiquement correct arrive à susciter ces manifestations chez ceux de nos concitoyens qui ne se sentent pas reçus à la fois comme différents des (ipséité) et comme analogues (mêmeté) aux autres citoyens. Nous ne pouvons ni tolérer l'offense à un symbole aussi puissant que l'hymne national ni ignorer ces signes de rébellions. Le premier des remèdes est un changement du regard et un comportement respectueux (ainsi dans les formes de politesse : monsieur, madame, vous ; on tient la porte du métro ; on cède sa place assise à une maman qui porte un bébé, etc.). Nous avons du pain sur la planche. Il n'est que temps, grand temps de travailler à unir plutôt qu'à creuser les fossés. Fermeté sur les principes qui unissent ; fraternité dans les relations avec nos concitoyens d'origine étrangère. Quant aux étrangers qui se risquent sur notre sol à bafouer notre pays, ils n'ont rien à faire chez nous. Leur pays d'origine les accueillera les bras ouverts, à n'en pas douter.

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