Le patron de la communication gouvernementale, Thierry Saussez, a indiqué lundi qu’il "réfléchissait à une émission gouvernementale à la télévision". Ce projet est "à l’étude", a-t-il indiqué en précisant qu’il aimerait que l’émission soit diffusée "dans l’idéal sur le service public". "Mais c’est ouvert", a-t-il ajouté.
Comme des vierges effarouchées, les journalistes de l'audiovisuel protestent.
La Société des Journalistes de France 2 proclame :
"Nous avons des mauvaises fées qui se penchent sur notre avenir. Après Frédéric Lefevre (un des porte-parole de l’UMP) qui estime que le départ de salariés de France Télévisions est évidemment nécessaire, la garde rapprochée du chef de l’État anticipe les futurs programmes avant même que le parlement ait statué".
Carole Petit, déléguée SNJ de France Télévisions, se dit"sidérée", et elle ajoute : "ce genre de proposition est très grave. C’est de la communication officielle et c’est comme si les journalistes ne faisaient pas leur métier d’explication".
"Quand on voit déjà la pression qui existe dans la loi sur l’audiovisuel avec la désignation-révocation du président de France Télévisions par l’exécutif, on n’est pas surpris par ce genre de proposition".
Ces journalistes-là nous prennent pour des pommes. S'ils faisaient correctement leur métier, ils ne connoteraient pas leur discours par des adjectifs et des verbes qui insinuent, suggèrent, jugent, et dénaturent les positions d'un gouvernement qu'ils exècrent, en faisant mine d'être impartiaux. Qui sont-ils donc ces gens qui prétendent que leur commentaires sont des plus objectifs ? J'ai donné dans mes billets de nombreux exemples de commentaires biaisés, pour ne pas dire mensongers. Et pourquoi faudrait-il que les journalistes soient au-dessus des critiques ?
Une information impartiale, et il arrive qu'elle le soit avec certains journalistes des chaînes publiques comme privées, consiste (a) à citer ses sources ; (b) à laisser le pouvoir exprimer ses propositions et les expliquer ; (c) immédiatement après la présentation de la position du gouvernement, à laisser la parole pour des temps égaux et successivement, aux représentants de la majorité et de l'opposition, sans débats ni discussion.
Le pire des mensonges a été la présentation du paquet fiscal par ces soi-disants juges autoproclamés de la justice. J'ai déjà dit que la mesure concernant le bouclier fiscal n'était pas des plus judicieuses sur le plan symbolique et pratique. Mais il aurait été juste et conforme à la vérité de souligner que la majeure partie des dispositions du paquet fiscal concernait les emprunts et les droits de succession, et qu'elles intéressaient les ménages aux revenus moyens, et non pas les riches et les grossiums. En outre, il faudrait s'interroger sur la portée économique et budgétaire réelle de ces allègements fiscaux. Il me paraît nettement plus anormal que 7.000 grosses fortunes ne paient aucun impôt au motif que leurs possesseurs se font construire des villas dans les DOM-TOM ou y ancrent des yachts. Et si l'on instaure un plafond, il serait bon aussi qu'il y ait un plancher.
Quand l'idéologie se mêle de la vérité et se moque des faits, elle ravage l'opinion. L'envie est très mauvaise conseillère ; l'exemple silencieux est certainement plus efficace. Moins de "paroles verbales", plus de partages réels et silencieux, plus de mesures, d'analyse, et de réflexion. Voilà ce que l'on est en droit d'attendre d'un journaliste qui fait bien son métier.
Alors, impartiaux, les journalistes des chaînes de télévision ? Mon oeil !
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