vendredi 1 août 2014

1er août 2014. Nouvelles de la Résistance : décisions curieuses mais prévisibles de nos "élites"

-
Juste avant de partir en vacances pour quelques jours, je vous rappelle la devise qui doit unir tous les amoureux du bien, du beau et du vrai.

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
-
1. Les citations du jour.
-
Autant vous le dire tout de suite, je déteste Jean-Jacques ROUSSEAU, l'inventeur d'une "Volonté générale" qui ne satisfait aucun de ceux qui sont censés avoir participé à son élaboration. Mais il dit parfois des choses dont il faut bien convenir qu'elles sont justes, dont celles-ci, par exemple :

"La voix de la conscience [synonyme de la morale pour ROUSSEAU] ne peut pas plus être étouffée dans le cœur humain que celle de la raison dans l’entendement, et l’insensibilité morale est tout aussi peu naturelle que la folie." 

"Il n’y a jamais dans ces corps collectifs nul amour désintéressé pour la justice : la nature ne l’a gravé que dans le cœur des individus." 

In
Jean-Jacques ROUSSEAU, VOLUME 11. Rousseau, juge de Jean-Jacques. Dialogues. Collection complète des oeuvres, Genève, 1780-1789, vol. 11, in-4°.
Edition en ligne www.rousseauonline.ch, version du 7 octobre 2012.
-
2. Commentaires.
-
Il ne sert à rien de se lamenter sur la perte du sens civique et la dissolution du lien social. Un Marcel GAUCHET a parfaitement décrit dans son Désenchantement du monde le processus qui nous conduit là où nous en sommes, et qui est étroitement lié au développement de ce que les faux-nez de la tyrannie appelle "démocratie". GAUCHET montre que la "démocratie" conduit d'une part au développement du pouvoir d'un état fondamentalement anonyme et tyrannique, et d'autre part, à un nécessaire individualisme, puisque le vivre ensemble n'est plus réglé sur l'occupation du monde par les dieux et pas davantage par le vrai Dieu, dont la passion, l'abaissement et le retrait - avant la montée glorifiante vers le Père - nous laisse totalement libre de nos actes.
ROUSSEAU, que je viens de vous citer, illustre bien ce processus. C'est la voix de la conscience personnelle qui aujourd'hui nous conduit au bien, ce n'est plus la loi ; la société est ce gros animal social, un animal incapable de faire quoi que ce soit par amour de la justice, et il revient à l'Etat d'en huiler les articulations. ROUSSEAU a contribué à l'avènement de cette société, déjà dénoncée il y a des siècles par PLATON ! 
Il en résulte que si, par voie démocratique, nous élisons des gouvernants immoraux, nous n'avons d'autres moyens d'agir dans le champ politique que la pratique de la vertu personnelle, l'union de ceux qui partagent la même vision de l'homme, la résistance des personnes ou des groupes, la désobéissance civile, voire la violence, quand ces mauvais élus offensent la justice et le droit.
Nous vivons de tels moments. Le CSA a tancé la chaîne de télévision qui a eu le courage de montrer la joie des parents d'enfants trisomiques, au motif que le sujet n'était pas d'intérêt général. Le Conseil constitutionnel a rejeté le recours d'environ 80 parlementaires qui voulaient qu'on maintînt la notion de "détresse" dans l'accès à l'avortement. Ce n'est pas la première fois que ce Conseil donne des avis de ce genre : rappelez-vous : le Mariage pour tous ou le rejet du recours des Maires contre la loi qui l'autorise. Cette instance ne représente plus rien d'autre qu'une chambre d'enregistrement. Il se pourrait toutefois qu'elle fît l'objet prochain de quelques bouleversements, dans l'histoire du rejet de la Pétition citoyenne et le coup de théâtre spectaculaire qui intime au CESE l'ordre de l'examiner.
Nous sommes entrés dans une décadence morale que l'actuelle majorité précipite. Parviendrons-nous à l'enrayer ? Cela ne dépend que de nous.
-
3. Informations diverses.
-
Communiqué du CSA après la diffusion de l'émission sur les petits trisomiques.

"Dans le cadre de ses missions, le Conseil ne cesse de soutenir toute initiative de lutte contre la stigmatisation des personnes handicapées et en faveur de leur insertion dans la société. A ce titre, il encourage l’ensemble des médias audiovisuels à donner une image profondément respectueuse de leur vie personnelle et sociale.
Concernant le message « Chère future maman » qui met l’accent sur les possibilités offertes grâce à leur entourage aux enfants trisomiques, le Conseil n’a nullement entendu gêner sa diffusion à la télévision. En effet, il a constaté que ce message présente un point de vue positif sur la vie des jeunes trisomiques et encourage la société à œuvrer à leur insertion et à leur épanouissement. 
Cependant, le Conseil a observé au vu de plaintes que, pour autant, ce message était susceptible de troubler en conscience des femmes qui, dans le respect de la loi, avaient fait des choix de vie personnelle différents. Il s’est borné à en tirer la conséquence que son insertion au sein d’écrans publicitaires était inappropriée."
Bref, le CSA respecte les personnes trisomiques, mais il ne faut pas pousser, si on peut continuer à les exterminer avant leur naissance, sans se poser trop de question...
-
Publicités du Métro parisien (via le Salon beige).



Elle est pas belle la France ?
C'est-y-pas beau la démocratie du fric ?
-
Décision du Conseil constitutionnel.

"Le Conseil constitutionnel a relevé que les dispositions existantes réservent à la femme enceinte le soin d'apprécier seule si elle se trouve dans une situation de détresse. La modification de leur rédaction pour prévoir que la femme enceinte qui ne veut pas poursuivre une grossesse peut en demander l'interruption à un médecin ne méconnaît aucune exigence constitutionnelle. L'article 24 de la loi déférée est conforme à la Constitution."


Aucun commentaire: