-
Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
-
1. LA CITATION DU JOUR.
-
"Selon
l’étymologie latine, telle que la comprend le Larousse du XIXe siècle, l’imposteur est celui qui veut,
en langage familier, nous mettre dedans.
L’imposture, au sens le plus général, est une espèce particulière de mensonge qui se caractérise par la
volonté de tromper dans le but d’être imposant,
d’en imposer. L’imposteur par
excellence est donc celui qui, accaparant une identité étrangère, fait de son
existence un mensonge afin d’acquérir un pouvoir sur autrui. La politique ―
tous les exemples d’imposteurs célèbres cités par LAROUSSE en témoignent ― est
son champ d’exercice idéal : l’imposteur est un usurpateur qui tente
d’exercer illégitimement le pouvoir. Quand la société est suffisamment bien
constituée pour qu’une telle visée soit impossible, il doit se contenter d’un
champ plus restreint et prendre, comme nous avons vu TARTUFFE le faire, le
pouvoir au sein d’une famille. Mais quel que soit son objet, l’imposture ne
peut s’identifier à une simple escroquerie où la falsification d’identité n’est
qu’un moyen d’acquérir des biens matériels, elle est un mensonge qui concerne l’être. La problématique morale se
révèle alors dans sa profondeur métapsychologique : la visée de
l’imposteur est nécessairement narcissique."
In
Fabrice WILHELM.
L’envie, une passion démocratique
du XIXe siècle.
Presse de l’Université
Paris-Sorbonne, Paris, 2013, p. 252.
-
2. COMMENTAIRES.
-
Béni soit Fabrice WILHELM, et son
livre sur l’Envie, un livre qui est une source inépuisable de réflexions, de
citations et d’analyses profondes. Le passage cité est tiré du chapitre
consacré à une étude du sentiment de l’envie dans le Ruy BLAS, mais il ne vise pas
particulièrement ce personnage, pas plus que celui de Don SALLUSTE ; il se
trouve revêtu d’une portée générale. Il décrit, en fait, ce qu’est l’imposture
et l’imposteur et il a le mérite de montrer que le champ politique est un lieu
idéal pour le déploiement de ce vice.
Il faut bien se demander si les
hommes politiques en général et le premier d’entre eux en particulier, surtout
le premier d’entre eux, ne sont pas précisément des imposteurs. Le livre
consacré aux entretiens qu’ont eu deux journalistes du monde avec monsieur
HOLLANDE – je ne l’ai pas lu – de l’avis de nombre de critique reflète le côté profondément
narcissique des confidences qu’il leur a faites si imprudemment.
Il me semble que le bon sens
populaire a percé l’imposture de l’actuel locataire de l’Élysée, ainsi du reste
que celle de nombreux autres candidats potentiels ou déclarés à la magistrature
suprême. J’affirme donc qu’il est impossible de conduire une politique au
service du bien commun, si la morale n’est pas le fondement suprême de
l’action. Par morale, j’entends la réponse à la question : que dois-je
faire pour avoir la vie bonne ? Par immorales, je qualifie toutes les
décisions qui privent les citoyens d’un bien qui leur est dû. Est immorale la
politique qui vise à soustraire les enfants à l’autorité des parents ; est
immorale une politique qui prive l’être humain de sa dignité d’homme ou de
femme ; est immorale une politique qui légitime la location de ventres
pour porter l’enfant d’autrui. Mais il n’est pas immoral de demander une plus
grande contribution fiscale à ceux de nous qui avons des revenus plus élevés
que la moyenne, à la condition que l’effort soit justement réparti et que le
prélèvement ne devienne pas confiscatoire.
Il y a une étroite corrélation
entre l’action revêtue de moralité et la reconnaissance d’un droit,
c’est-à-dire la reconnaissance de ce qui est dû. Le mariage n’est pas dû aux
homosexuels, la GPA ne l’est pas davantage, et il y a bien d’autres domaines où
l’on pourrait appliquer cette règle essentielle du discernement (ainsi
l’accueil inconditionnel n’est pas dû à tous les migrants ; ce qui est dû
c’est l’accueil de l’étranger persécuté dans son pays, ou dont la vie familiale
est menacée par la guerre. Le migrant économique n’a pas ce droit. Nous avons
la licence ou la possibilité de l’accueillir, à condition que ce ne soit pas au
détriment de nos propres compatriotes).
-
3. INFORMATIONS DIVERSES.
-
A
propos de l’imposture, une belle illustration de la citation de Fabrice WILHELM
(site du Salon beige).
"De son côté, dans sa chronique "Vu de ma fenêtre",
le journaliste et essayiste Denis Tillinac énonce, sous l’intitulé L’imposture des valeurs "républicaines", ces quelques vérités
incontournables :
« Depuis les attentats du mois dernier à Paris,
l’invocation aux "valeurs républicaines" tourne au moulin à prières.
Gauche et droite s’en gargarisent pour légitimer leur mise au rebut du FN, mais
Marine Le Pen ne s’en réclame pas moins. (…) Or, n’en déplaise à la gens
prédicatrice, les "valeurs
républicaines", ça n’existe pas. On confond indûment valeur et
principe. L’honneur, la liberté, le courage, la probité, la pudeur, l’équité,
le respect de soi et d’autrui, la bonté, le discernement, la générosité, sont
des valeurs, et il serait opportun qu’on les inculquât à l’école. Universelles
(…) elles ne sauraient être l’apanage d’un régime politique déterminé. Elles
sont aussi enracinées dans les monarchies européennes que dans notre
République. Les sujets de Sa Majesté la reine d’Angleterre jouissent de la même
liberté que les citoyens français. Ceux des républiques d’Iran, du Soudan, du
Pakistan ou de l’ancien empire soviétique en sont privés. Bref, le mot "république" ne recèle en soi aucune
valeur et en conséquence il n’a pas la moindre vertu morale. »"
-
Il est légitime de réguler l’immigration (publié par le
site du Salon beige).
-
Honneur aux Bellifontains !
-
In memoriam
Il y a 224 ans jour pour jour, on assassinait la reine Marie-Antoinette. Il n'y a pas de quoi en être fier ! Ses derniers jours furent d'une dignité royale, et les pantins qui la jugèrent font bien pâle figure à côté de cette femme qui, sans les mépriser, révéla par ses réponses son sens politique, sa sensibilité exceptionnelle, et sa courtoisie (jusques et y compris sur l'échafaud où, heurtant le pied du bourreau, elle lui présenta ses excuses, et les renvoya à leurs propres ténèbres !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire