-
Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de
devenir vrai, c’est la lâcheté !
-
1. LES CITATIONS DU JOUR.
-
"Mieux vaudrait pour moi me trouver en
désaccord avec tout le monde que de l’être avec moi-même tout seul."
(PLATON, Gorgias, 482c.)
"Mais exigez-vous donc qu’une
connaissance qui intéresse tous les hommes soit au-dessus du sens commun et ne
nous soit révélée que par les philosophes ? […] la nature, dans ce qui
intéresse tous les hommes sans distinction, ne peut être accusée de distribuer
partialement ses dons, et […] par rapport aux fins essentielles de la nature
humaine, la plus haute philosophie ne peut pas conduire plus loin que ne le
fait la direction qu’elle a confiée au sens commun." (KANT. Critique de la
raison pure.)
Lettre de KANT (21 février 1772) à Marcus HERZ
à propos de l’impartialité : "[Les activités propres à l’animer et
les distractions doivent conserver les forces de l’esprit dans leur souplesse
et leur mobilité] et ce faisant, l’on se trouve placé en l’état pour apercevoir
l’objet toujours sous d’autres côtés et élargir son horizon depuis une
observation microscopique jusqu’à une vue générale, afin d’adopter tous les
points de vue concevables, de telle sorte que d’une manière réciproque se vérifie à un point de vue le jugement
porté dans la perspective d’un autre."
-
2. COMMENTAIRES.
-
Je n’ai pas lu le livre de
messieurs Albertini et Doucet qu’ils intitulent avec une grâce exquise : "La
fachosphère. Comment l’extrême-droite a remporté la bataille du net". (Je
vais me procurer cet ouvrage et j'en rendrai compte.) Il paraît que nos deux hommes se désolent du peu de
crédit que l’opinion accorde aux journalistes et aux élites. Curieusement, ils
ne se demandent pas si leurs productions médiatiques ne sont pas responsables
de l’éloignement, que dis-je, de la répulsion que la bien-pensance de gauche
suscite dans l’esprit de nombre de concitoyens.
Il paraît que ces messieurs sont « objectifs »
(si, si). À ne lire que le titre, on se gratte le menton devant une telle
affirmation. Tous ceux qui ne pensent pas comme ces appréciateurs de l’objectivité
sont donc des fachos. Nous retrouvons là une des composante de l’évolution
totalitaire de l’Occident, dont parle si bien Marc Weinstein dans le livre qui
porte ce titre, à savoir la négation de toute subjectivité chez les êtres
humains, la toute-puissance de la parole d’État, sans parler de l’omniprésence
de la technoscience qui, pour une fois, a réussi en partie à échapper à la
coagulation totalitaire de l’économie, de l’état et du tout technique. Pourquoi,
de plus, parler de bataille ? Je ne me sens nullement ennemi de messieurs
Albertini et Doucet, seulement adversaire, adversaire de leur pensée,
adversaire de leurs opinions fausses, adversaire de leur idolâtrie du progrès,
du multiculturalisme et du mondialisme à la sauce française. Mais ils sont mes
concitoyens, et si je me sens libre (encore, mais pour combien de temps ?)
de les critiquer, je leur reconnais le droit d’exprimer leurs propres idées
(qui séduisent de moins en moins). Pour crédibiliser leurs dires, cependant, ils
jugent et classent, horresco referens,
dans la même catégorie honnie, un ensemble de sites, de mouvements, de blogs, à
l’extrême-droite. Ce faisant, ils rejettent dans les ténèbres extérieures de la
citoyenneté près d’un tiers des électeurs, puisqu’il est entendu de toute
éternité que c’est très laid d’être à l’extrême-droite, comme si cette
topographie avait un sens autre que celui que l’idéologie lui a donné.
Messieurs Albertini et Doucet
devraient déjà méditer sur le Gorgias de Platon ; la citation souligne le
rôle de l’accord de soi-même avec les exigences de sa conscience. Il se trouve,
grâce au ciel, qu’un nombre croissant de nos concitoyens, rentrant en
eux-mêmes, examinent ce que leur dit leur conscience et se moquent allègrement
de ne pas penser comme les bien-pensants. Et c’est précisément la multiplication
de ces réflexions individuelles qui fait pulluler des sites déclarés « fachos »
(non pas par nos auteurs, mais par les "médias" et par un ensemble de journalistes, d’hommes
politiques, de « philosophes » à la BHL.
La deuxième citation, celle de
KANT, devrait ramener nos deux hommes à un peu plus d’humilité, et à accorder
au sens commun un peu plus de crédit. Apparemment, ce n’est pas le cas.
Enfin, la dernière citation,
toujours de KANT, souligne que considérer la matière sous l’angle de l’idéologie
et non pas sous des angles divers (ce qui eût exigé d’adjoindre à la rédaction
de cet ouvrage, des contradicteurs supposés appartenir à la « fachosphère »)
est contraire à l’exigence absolue de l’objectivité et de l’impartialité.
Je n’aime pas, que dis-je ? je
vomis la xénophobie et le racisme. Encore faut-il s’entendre sur ce que ces
mots signifient. Quand on se réclame des philosophes des Lumières, on va un peu
fouiller ce qu’ils ont dit, et on fouille non point dans les manuels scolaires
de l’Éducation Nationale, mais dans la correspondance d’un Voltaire, ou d’un
Diderot. Ce n’est pas la fachospère qui préconise de croiser des singes avec
des Hottentotes pour engendrer une race de domestiques qui ne coûteraient pas
cher. Ce sont ces philosophes qu’ils admirent, à mon avis, à grand tort.
Je suppose que mon modeste Blog
est classé par ces messieurs comme agglutinable à la fachosphère. Je m’en moque
complètement ; je les accuse de vouloir faire la police de la pensée contre l’opinion
du peuple français. Les fachos ce sont eux. Quant à leur objectivité ? Je me marre !
-
3. INFORMATIONS DIVERSES.
-
Sur la « fachosphère »
de messieurs Albertini et Doucet.
Voici le début de l’article du Causeur.
"Les deux auteurs de cette “enquête”
sur la Fachosphère sont Dominique
Albertini journaliste à Libération,
et David Doucet, plume des Inrockuptibles.
Ils prétendent avoir effectué une enquête objective et dépassionné sur ce que l’on
appelle la « fachosphère ». on peut légitimement avoir envie de rire
à gorge déployée rien qu’en relisant la première phrase du paragraphe qui
contient un oxymore de bonne taille : journaliste à Libé ou aux Inrocks « objectif ».
Pour les deux auteurs, leur parole est forcément objective. Néanmoins,
reconnaissons qu’ils ont malgré tout fait l’effort d’aller rencontrer les
auteurs des blogs et sites estampillés « fachos » et d’essayer de
comprendre leur parcours intellectuel et politique, la construction de leurs
convictions.
[…]."
Je vous invite à lire la suite de
l’article, grâce au lien que je donne plus haut.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire