dimanche 13 mai 2007

Education et famille : la vraie liberté

Un père et/ou une mère, que ce soit dans une famille classique, monoparentale ou recomposée sont responsables de l'éducation de leurs enfants. Ils le sont devant leur conscience et devant la société. Celle-ci, d'alleurs le leur rappelle par la loi. On accordera sans difficulté que, pour s'exercer, la responsabilité exige la liberté effective et non pas formelle (et la liberté n'est pas l'indépendance). On conviendra aussi qu'il ne peut y avoir d'éducation sans transmission et que l'on ne transmet que ce que l'on a reçu. Comme le disait Paul de Tarse : "Je vous transmets, frères, ce que j'ai reçu de la Tradition etc."
Les conditions de l'exercice d'une liberté effective dans ce domaine ne sont pas remplies dans notre pays. Dx exemples
Si des parents n'ont que de faibles ressources, ils ne peuvent pas inscrire leurs enfants dans une école privée dont ils sont sûrs (encore qu'aujourd'hui, le système de péréquation de l'écolage qui se pratique dans les écoles privées catholiques permet à pratiquement tout le monde d'inscrire son enfant ; reste la question des frais de repas et de transport).
Si des parents ne veulent pas que leurs enfants soient exposés à la pornographie ou à l'érotisme exacerbé de la société, ils n'ont aucun moyen d'action sur les publicitaires et les médias, notamment Internet. Ils sont seuls et démunis devant cette violence, ce qui ne serait pas le cas si les associations familiales avaient un pouvoir politique effectif comme représentantes de la société naturelle qu'est la famille. Bref, et l'on y revient aucun corps intermédiaire ne s'interpose entre les individus (qui hélas ne sont pas considérés comme des personnes) et l'Etat ou les puissances d'argent.
Parlons de la transmission. Posons comme principe de départ qu'avant toute discussion de fond, l'athéisme comme la foi en un Dieu personnel et transcendant sont des croyances. Etre athée, c'est croire que Dieu n'existe pas. Avoir la foi, c'est croire qu'il existe. Sur le plan strictement philosophique, ces deux opinions se valent. Force est de constater que la promotion du laïcisme (qui n'est pas la laïcité) dans nos écoles d'Etat et dans l'espace public où se déploie l'action politique, a tout simplement promu l'athéisme et par conséquent l'idéalisme (théorie philosophique qui veut que l'intelligible soit une création de l'esprit ou de la pensée, et non pas la connaissance de ce qui est) au rang de dogme (ce qui est assez paradoxal). La question du sens de la vie a donc été évacuée, comme l'a été toutes considérations sur ce qu'est l'homme. (Le sens et l'homme, dans cette perspective, sont ce que les Maîtres à penser disent, élucubrent, proposent, supputent, hypothétisent ou pressentent.) Il ne peut y avoir de transmission et d'éducation sans réponses à ces questions du sens et de la nature de l'homme. Il y en a plusieurs, et c'est bien. Mais la vaie laïcité voudrait que toutes les réponses possibles soient effectivement proposées à nos enfants. Il reviendrait aux parents de les aider à choisir parmi ces réponses, par l'exemple, par la discussion, et par l'argumentation.
Concrètement ? Premièrement, il faut donner aux parents la liberté effective (et non formelle) de choisir pour leurs enfants l'école qu'ils jugent la plus convenable. La chose est assez simple a réaliser. Il suffit de donner à chaque famille et pour chaque enfant un chèque éducation (qui ne pourrait être utilisé QUE pour l'écolage et les frais afférents : demi-pension, transports scolaires). L'argument des braillards qui veut que l'argent public aille à l'école publique est une imposture : je paye des impôts, je n'ai aucune raison de payer deux fois l'école. En vérité, si les braillards ne veulent pas de cette solution, c'est précisément parce qu'elle leur ôterait le monopole de la transmission des valeurs du laïcisme et de l'anticléricalisme. Voltaire pas mort qui voulait "écraser l'infâme" ! On voit aujourd'hui le résultat.
Le rôle de l'Etat consisterait (a) à garder le monopole de la collation des grades ; (b) à s'assurer que les enseignants des établissements primaires, secondaires et supérieurs ont le niveau de compétences requis ; (c) à s'assurer que les conditions matérielles de l'enseignement sont convenables (surfaces, sécurité, matériels, services divers comme cellules d'orientation, services médicaux et sportifs, services culturels) ; (d) à vérifier que les objectifs pédagogiques et éducatifs sont en conformité avec la loi . Chaque établissement serait libre de recruter ses enseignants. Le traitement des enseignants et des personnels associés à cette fonction resterait à la charge de l'état. Enfin, chaque projet éducatif devrait obligatoirement offrir, surtout dans le secondaire, une réflexion sur les questions que j'ai évoquées plus haut. Voyez-vous, il me semble que ce dispositif modifierait considérablement le paysage de l'éducation nationale. Qui aura le courage d'entreprendre cette réforme ?

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