mercredi 16 mai 2007

L'heure des comptes

Si l'opposition socialiste continue sur son actuelle lancée, je crains fort qu'elle ne fasse naufrage. Et ce naufrage sera le bienvenu. Nous avons besoin d'une vraie opposition, pas d'une collection d'idéologues incapables de se mettre d'accord sur les sujets les plus importants pour notre patrie, leurs opinions variant en fonction des chances qu'ils estiment avoir d'arriver au pouvoir en captant les voix de la majorité des électeurs.
Voici deux exemples de leurs erreurs :
Après les incidents de la Bastille qui ont suivi l'élection de Nicolas SARKOZY, les élus non inscrits, chevènementistes, socialistes et radicaux de gauche de Paris ont cru habile de "demander des comptes" à monsieur Pierre MUTZ, préfet de police de Paris, comme si ledit préfet était responsable des désordres qu'il a dû faire contenir par les polices.
Monsieur MUTZ, avec un semblant de goguenardise, les a rendus, ces comptes : 415 personnes, dont 334 majeurs et 81 mineurs ont été interpellées ; 329 ont fait l'objet d'une vérification ; 17 d'une audition libre et 66 d'une mesure de garde à vue. Sur ces gardés à vue, 32 étaient déjà connus (défavorablement) des services de police pour des dégradations. Ces mesures ont entraîné 45 jugements (31 concernant des majeurs, et 14 des mineurs). Parmi ces personnes condamnées, certaines ont fait l'objet d'une comparution immédiate.
Cent dix commerces ont été détérioriés dans Paris, 97 véhicules (deux-roues et quatre-roues) ont été incendiés. Dix sept devantures on été vandalisées dans le XIe arrondissement, rue du Chemin Vert.
Avec l'hypocrisie qui caractérise ces caciques, il a été déclaré que ce sont les provocation de la police qui ont déclenché ces troubles. Je prétends, moi, que s'il n'y avait pas eu de police, l'ampleur des dégâts eût été beaucoup plus importante. Je prétends encore que c'est bien la crainte du gendarme et la présence des radars qui ont réussi à obtenir une baisse du nombre des accidents de la route. Du reste, l'argumentation de ces messieurs est assez contradictoire ; c'est comme s'ils disaient que ce sont les services de contrôle fiscaux qui incitent à la fraude. Tiens ? Pour l'argent, ils les acceptent ces gendarmes du fisc ? Curieux, non ?
Tant qu'ils n'auront pas compris que les victimes attendent de la part des violents qu'ils réparent les effets de leur violence, c'est à dire qu'ils soient sanctionnés (et non pas punis, car c'est à la société qu'il revient de le faire), ils ont des cheveux à se faire. Voilà le fruit de l'idéologie "ce système de valeurs dont les hommes se servent pour accéder au pouvoir et s'y maintenir" : une cécité unilatérale, une perte du contact avec la vie réelle. Je leur conseille d'aller discuter avec les commerçants dont les magasins ont été pillés. Et j'espère que les commerçants visités auront alors quelques cageots de tomates dans leur arrière-boutique, les visiteurs présentant à mes yeux un tomatotropisme positif.
Deuxième exemple, l'ouvrage d'un magistrat, monsieur Serge PORTELLI, vice-président du Tribunal de Paris et président de la 12e chambre CORRECTIONNELLE (Nicolas SARKOZY, une république sous haute surveillance, L'Harmattan, Paris, 2007). Monsieur PORTELLI déclare, sans avancer la moindre preuve, que monsieur SARKOZY a mis en place une machine à produire des faux bilans, une machine étatique s'il vous plaît. Monsieur PORTELLI dit que les orientations politiques de la justice étaient prises Place Beauvau, et non au Ministère de la Justice. Je suppose qu'en tant que président d'une chambre correctionnelle, il s'indignait que le ministre de l'intérieur voulût que les magistrats appliquent aux délinquants ordinaires la loi, laquelle en matière de fiscalité ou d'URSSAF est toujours interprêtée avec la plus grande rigueur. Monsieur PORTELLI ajoute que nous sommes dans "un début de naufrage des libertés", rien que ça. Je dis moi, que la première des libertés consiste à pouvoir se promener partout dans l'espace public sans crainte d'être agressé ou de voir ses biens et son outil de travail à la merci de délinquants ordinaires, que la première des libertés est précisément de pouvoir délibérer de la politique dans l'espace public et sur un pied d'égalité entre citoyens, et je dis enfin que toute l'élucubration de monsieur PORTELLI n'est que le fruit d'un fantasme, bien connu depuis Jean-Jacques ROUSSEAU : l'homme naît bon, et c'est la société qui le corrompt et est responsable de tous ses dévoiements. Jean-Jacques auraient mieux fait d'élever ses enfants que d'écrire l'Emile. Il est temps de jeter aux orties toutes ces sornettes qui sont au coeur d'une désastreuse "Exception française".
Politis-philippe
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