Jean-Jacques ROUSSEAU a fait à notre patrie plus de torts que le phylloxera, la peste, et la canicule réunis. Voici un petit texte qui vous démontrera la pertinence de ce jugement qui pourrait paraître partial.
"L'appel rousseauiste à la conscience reste vain, s'il n'est pas nourri d'une juste connaissance de l'animal rationnel. Le grand tort de Jean-Jacques ROUSSEAU n'aura-t-il pas été d'ailleurs de nier imperfection native et de vanter notre originelle solitude, éloignée de tous les artifices de la société ? Mais si, sans éducation et sans langage, nous aurions [...] été adéquats à notre essence, pourquoi chercherions-nous ailleurs qu'en nos pulsions animales la solution du problème et la fin de nos tourments d'être dénaturés ? Qu'il suffise de protéger notre progéniture des atteintes néfastes de la société et nous verrons s'épanouir, dans la société des hommes, les vertus naturelles voulues par la divine nature. Ce soupçon nourri contre la civilisation sera repris par FREUD dans son essai Malaise dans la civilisation, (même si par ailleurs Sigmund FREUD ne partage pas le même goût pour la vie sauvage puisque dans le même ouvrage, il affirme que l'homme sauvage est un monstre sadique) ; la société, en réprimant nos légitimes aspirations, trouverait dans notre frustration l'énergie de sa propre réalisation, et ne nous laisserait pour seule consolation que la religion, cette grande sublimation névrotique. Nous avons donc là, bien évidemment, une inversion complète du point de vue traditionnel, puisque le "sauvage" devient, chez Jean-Jacques ROUSSEAU, le modèle d'une harmonie perdue dans la perversion sociale : la civilisation serait donc l'humus originaire et nourricier de la barbarie. [...] Plus l'Etat, intimidé par intellectuels , répugne à user de son pouvoir répressif à l'encontre des méchants, plus leur nombre et leurs vices se renforcent. Mais les utopies sont des illusions difficiles à vaincre; et le secret de leur force, comme dirait FREUD, est la force des désirs qui les animent." (Référence en note [a].)
Voilà pourquoi après les incidents de la gare du Nord, il s'est trouvé tout un escadron de bobos branchés pour plaindre un resquilleur, en situation irrégulière dans notre pays, et condamné déjà pour une dizaine de délits ; ils ont accusé monsieur SARKOZY d'être responsable des incidents. Voilà pourquoi, il y a quelques jours des passagers, en partance pour le Mali, pris d'une sainte indignation, se sont opposés à l'expulsion d'un malien en situation irrégulière, lors d'un vol vers Bamako. Que ne lui ont-ils proposé un travail et un hébergement pérenne en métropole ?
On n'en finirait pas d'égrener la litanie des rébellions boboïques qui transforment les transgresseurs, les fauteurs de trouble, les resquilleurs, les profiteurs de tous poils, en VICTIMES DE LA SOCIETE. Je dis que le respect que l'on doit à tout être humain exige qu'on lui reconnaisse du libre arbitre et qu'on lui laisse la responsabilité de ses actes. Tout le reste n'est que littérature et violent mépris.
Autre chose, qui n'a rien voir. Mesdames Isabelle MANDREAU (Le Monde), Ilana MORYOUSSEF (France Info) et Françoise DEGOIS (France Inter) font à Daniel CARTON un procès, ainsi qu'à son éditeur, Albin Michel. Elles ne sont pas gentilles pour madame ROYAL, puisque la raison de leur plainte est que monsieur CARTON les décrit dans son livre "comme des groupies" de l'ex-candidate. Est-ce donc si infâmant que cela ? A moins que ce ne soit pour échapper à la critique du public, à laquelle mesdames SCHOENBERG, épouse de monsieur BORLOO, et DRUCKER, compagne de monsieur BAROIN, ainsi que monsieur Alain DUHAMEL n'ont pas été exposés, puisqu'ayant fait connaître leur choix, ou le laissant supposer, les unes et l'autre ont suspendu leur participation aux émissions télévisées ou radiophoniques le temps de la campagne. Comme quoi l'élégance du comportement n'est pas là où le politiquement correct essaye de nous le faire croire. Tout bien pesé, je crois que les plaignantes sont des groupies honteuses.
Je suis obligé de suspendre mes billets jusqu'au 8 juin inclus. Mais vous pouvez réagir. Vous le devez même.
Politis-philippe alias philippepoindron@hotmail.fr
[a]
Paul MIRAULT.
Civilisation et barbarie dans une perspective thomiste. (In Barbares et civilisés dans l'antiquité, Ouvrage collectif.) pp 187-214.
Cahiers Kubaba N° VII.
LHarmattan, Paris [,Budapest, Turin,] 2005.
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