lundi 27 avril 2009

Indignation

Monsieur Fabrice BURGAUD a pu maintenir en prison pendant presque trois ans près d'une trentaine d'innocents, provoquer le suicide de l'un d'eux, le divorce d'un autre, ruiner la réputation d'un prêtre exemplaire, et de tant d'autres, monsieur Fabrice BURGAUD a pu faire tout cela, au terme d'une instruction dont la Commission d'Enquête Parlementaire a montré les lacunes, les faiblesses, l'absence de rigueur, de prudence, et de contrôle de la part, notamment, de l'inénarrable Procureur LESIGNE, monsieur BURGAUD n'est que "réprimandé" par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Encore a-t-on l'impression que cette instance s'est contrainte à "sanctionner" l'un des siens pour satisfaire l'opinion publique sans avoir à renier la solidarité de clan qui lie les magistrats les uns aux autres. On voit à quel point l'élite française est la proie d'une incroyable corruption morale. Je vois bien le raisonnement. Monsieur BURGAUD s'est trompé, peut-être, mais il a suivi la procédure (ce qui est fort contestable ; car il a instruit à charge, et non point à charge et à décharge, comme le lui demande la loi), il a suivi la lettre ; qu'importe l'esprit. Monsieur BURGAUD aurait dû tout simplement être révoqué. Car au pays des Droits de l'Homme (!!!!), il me paraît impossible que le respect de la loi puisse conduire à tant d'injustice.
Ah ! On peut gloser sur les lettres de cachet de l'Ancien Régime, sur l'arbitraire, que sais-je encore ! Mais si l'on nous enseignait honnêtement l'histoire, on nous apprendrait que les libertés individuelles et publiques étaient infiniment plus grandes de ces temps-là. Je suis en train de relier la collection complète des Mémoires pour servir à l'Histoire de France, publiés dans les années 1837 à 1839 par messieurs MICHAUD et POUJOULAT. Le dernier volume que je viens de travailler comporte la correspondance d'Omer TALON, avocat du Roi au Parlement de Paris. Les remontrances des membres de la Compagnie, au Roi, à la Reine Régente, et à certains grands, enrobées dans la soie des "votre majesté", "monseigneur" et autres gracieusetés, sont d'une autre portée, et les réactions des Souverains et des Princes est empreinte de respect, d'embarras et de protestations d'amitié de toutes sortes vis-à-vis de ces messieurs. On est dans un autre monde, un monde où le respect des codes de politesses (CONFUCIUS appellerait cela le respect des rites) rend les rapports sociaux policés, aimables et infiniment plus vrais que la prétendue égalité des citoyens devant les lois de la République.
Si le verdict du CSM vous indigne, dites-le ici. Nous pourrions le faire savoir à un maximum de gens. Du train où vont les choses, la justice française va susciter la plus légitime des suspicions : celle que les Français jetaient sur ces quelques centaines de nobles, qui désertant leurs propriétés de province, pour faire leur cour au Roi, se soutenaient les uns les autres contre le sens commun, et ont précipité la chute d'un système qui, sous certains rapports, présentaient quelques avantages, y compris pour les plus petits. J'en ai déjà parlé. J'y reviendrai.

1 commentaire:

Dominique a dit…

Je suis totalement en accord avec toi concernant concernant la corruption morale d'une certaine pseudo-élite au pays des "droits de l'homme".
C'est à comparer à l'escroquerie de plus de trente ans de la majorité des politiciens qui ont costamment votés par démagogie un budget en déficit qu'ils mettent à lacharge de nos enfants et petits-enfants.