Une fois encore, madame ROYAL a frappé. Où qu'elle aille, elle gaffe, elle dit des contre-vérités, elle humilie injustement sa patrie. Elle reprend, en le tronquant, le discours du Président SARKOZY qu'elle appelle "quelqu'un". Je cite ses paroles :
Quelqu’un est venu ici vous dire que "l’Homme africain n’est pas entré dans l’Histoire". Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes et qui n’auraient jamais dû être prononcées et -je vous le dis en confidence- qui n’engagent ni la France, ni les Français.
N'en déplaise à madame ROYAL, monsieur SARKOZY a raison ; dans son discours, il incitait les Africains à jouer pleinement, aujourd'hui, leur partition dans le concert des nations. Si madame ROYAl avait un peu de culture - et comme elle sort de l'ENA, on aurait pu penser qu'elle en avait - elle aurait su que l'histoire des hommes et des sociétés commence avec l'écriture. La seule transmission orale ne suffit pas, et s'il est possible de décrire avec assez de détails l'histoire de MARI, d'UGARIT, d'ASSUR, de BABYLONE, de MEMPHIS ou de THEBES grâce aux tablettes inscrites en caractères cunéiformes ou aux papyrus écrits en hiéroglyphes, il n'est pas possible d'écrire une histoire du SÉNÉGAL avant l'introduction de l'écriture dans ce pays. Cette introduction est tardive. C'est bien évidemment regrettable, mais c'est ainsi, et je mets au défi madame ROYAL d'écrire quoi que ce soit d'historique sur un pays de l'Afrique dite noire qui ait été élaboré par des Africains avant l'introduction de l'écriture. Les Portugais ont décrit, autant qu'il m'en souvienne, la cour d'un Roi du CONGO au XVIe siècle, et sans doute d'autres voyageurs pour d'autres royaumes africains. Nombre de récits historiques sont écrits par des Européens. Bien entendu, il ne s'ensuit pas que les peuples africains n'ont pas de passé et qu'ils ne deviennent dignes d'intérêt que lorsque ils commencent à écrire. Simplement ce passé nous est difficilement connaissable.
Quant à demander pardon pour le passé esclavagiste, je dirai que nous l'avons déjà fait, et c'est tout à fait normal, quoique je ne me sente pas solidaire des décisions napoléoniennes, destinées à rétablir une habitude affreuse qui avait été abolie. Il serait à ce propos judicieux de rappeler que si des esclaves ont été honteusement vendus à des Européens, ils l'ont été par des marchands arabo-musulmans ou par des chefs tribaux africains.
Nous ne pouvons pas passer notre temps à prendre à notre compte des actes dans lesquels nous n'avons aucune responsabilité. Nous devons reconnaître les exactions que notre pays a pu commettre, évaluer à une juste valeur les effets bénéfiques et maléfiques de la colonisation, et nous demander où en serait l'Afrique si elle n'avait pas rencontré l'Europe. Je n'ai pas d'insinuations à faire ni de réponses à apporter. Simplement une question.
Madame ROYAL a commis une erreur scientifique, une offense à la vérité, a inutilement humilié son pays, au seul bénéfice de sa personne, de sa camarilla et de ses ambitions politiques. Idéologie, quand tu nous tiens..
3 commentaires:
Cher auteur,
un petit commentaire sur la phrase "L'homme africain n'est pas entré dans l'Histoire" : je vous cite le mot d'Olavo de Carvalho : "La déesse Histoire, cette vieille prostituée qui change de clients à chaque nouvelle génération, et qui se vend au plus offrant". Je ne plains pas les Africains. Cf. aussi votre billet "Un exercice d'observation".
Bien cordialement,
E. D.
Merci pour cette belle citation, on ne peut plus juste du reste. Je vais en faire un commentaire, car elle me semble vraiment très profonde.
Je suis touché de votre fidélité dans la lecture de ces billets. Je l'ai déjà dit mille fois, et je le redis : toute opinion argumentée, fondé en raison, est recevable. le mensonge m'est insupportable. Quant à l'erreur, elle est hélas notre lot commun.
Bien amicalement.
- J'ajoute cette précision : la phrase complète - à ce que j'ai entendu - ajoutait cette nuance qui n'est pas sans importance:"l'homme africain n'est presque pas entré dans l'Histoire".
- Ma réaction devant les paroles de Mme Royal : je m'arrête à la présentation ostentatoire de sa démarche. Je dis simplement ma stupéfaction devant son ignorance du sens du pardon.
En effet, c'est la personne qui est à l'origine d'une parole ou d'un acte qui lui paraît ensuite en conscience répréhensible pour différents motifs qui - seule - peut l'assumer et demander pardon à l'interlocuteur concerné.
Le " je vous demande pardon " est un acte qui relève de la responsabilité personnelle.
Dans ce cas-ci, seul le Président peut le poser.
Je n'ose imaginer ce que je ferai si j'apprenais que quelqu'un d'autre se permettait de demander pardon à une autre personne à ma place. C'est abberrant.
De quel droit quelqu'un peut-il s'arroger un pouvoir qui ne lui appartient pas ?
Mme R. outrepasse littéralement ses droits.
Sa parole n'a alors aucun sens et signifie au-delà d’une outrecuidance rare, plutôt une ignorance exceptionnelle.
En plus,une réponse est attendue de la part du destinataire : ou bien " je vous pardonne " ou "non".
Mais on se situe de part et d'autre. Alors un nouveau départ peut se mettre en place. Sinon on continue à patauger.
C'est ça la morale qu'on met actuellement à toutes les sauces.
Enregistrer un commentaire