vendredi 28 août 2009

Des primaires à gauche comme à droite, pourquoi pas ?

L'idée d'organiser des primaires "à gauche" (j'ai écouté Fourmi) est-elle idiote ? Rien n'est moins sûr. Mais alors il faudrait aussi en organiser "à droite", et ne proposer aux suffrages des Français que deux candidats lors des élections présidentielles.


J'ai déjà eu l'occasion, au moins à deux reprises depuis que j'ai ouvert ce Blog, de faire référence à CONDORCET qui a démontré mathématiquement l'impossibilité d'organiser un vote reflétant l'opinion majoritaire du peuple si on lui offre plus de deux choix. La difficulté des primaires ouvertes vient de l'éparpillement des opinions et théories politiques à droite comme à gauche. Il rend très difficile l'élaboration d'un programme sur lequel tous s'accordent (ce fut du reste le génie de François MITTERRAND que ce Programme Commun). Il y a à gauche, en gros, deux courants idéologiques ; celui qui se réclame du marxisme (O. BESANCENOT, M.G. BUFFET, J.-L. MELANCHON hors PS, B. HAMON, M.-N. LIENNEMAN, etc.) et celui qui se réclame de la social-démocratie (en gros, tous les autres). La localisation des écologistes "à gauche" (merci Fourmi) est une imposture intellectuelle, si l'on veut se donner la peine de réfléchir à leurs propositions. Ils sont résolument contre une économie productiviste, et ceci implique la promotion d'une agriculture extensive, des produits biologiques, des petites unités de production, d'une modération de l'intrusion de la technique dans la vie quotidienne, le choix de la bicyclette et des transports en commun plutôt que celui de la voiture particulière (par quoi ils se rapprochent effectivement des socialistes). Le socialistes se réclamant du marxisme, s'ils sont fidèles à MARX, sont au contraire pour la libération des forces de production, c'est-à-dire le développement des techniques, la production agricole intensive, etc. tout le contraire de ce que veulent les écologistes. Quant aux tenants de la sociale-démocratie, ils se retrouvent un peu dans les propositions du MODEM, et une partie de leurs idées a été reprise par l'actuel gouvernement. Tel est, pour moi, le dilemme idéologique de "la gauche" (ça me démange d'écrire..., non, je ne le ferai pas)


La droite est-elle plus unie ? Certes pas davantage. Entre la droite "libérale" qui pense que la liberté des hommes exige la liberté du marché, et qui par conséquent exacerbe la concurrence, promeut la mondialisation, n'est pas très chaude pour tempérer les folies des marchés financiers, une droite plus traditionnelle - qu'on appelle bêtement conservatrice, comme si la règle absolue qui gouverne les organismes vivants n'était pas justement la conservation des espèces, comme si nous ne devions rien à nos ancêtres, comme si nous ne cessions de nous auto-construire à partir de rien, et enfin une droite de sensibilité plus sociale-démocrate, il est sans doute difficile de trouver des accords de programme, préalables à toute élection.


Il en résulte que ce paraît souhaitable et désirable, est sans doute impossible à réaliser, à moins de l'obliger par la constitution. Mais alors, difficulté supplémentaire, il serait très difficile à un nouveau courant de pensée de prendre sa place, toute sa place, dans l'espace public.


J'avoue ne pas bien voir clair dans tout ça. Mais j'ai entendu madame AUBRY, à qui l'on fait dire n'importe quoi, affirmer qu'avant de choisir un candidat, il serait bon de se mettre d'accord sur des objectifs politiques. C'est le bon sens même.


Affaire à suivre.

1 commentaire:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Merci d’avoir prêté attention au sentiment d’une petite fourmi.