Olibrius, dans un commentaire très court de mon dernier billet, se moque gentiment ; à dire vrai, c'est surtout la conclusion qu'il raille, car il ne met pas en doute les faits que je rapporte. Alors, je vais faire un petit exercice. Je vais donner aux professeurs d'histoire qui enseignent à nos adolescents la Révolution française quelques consignes :
Allez leur dire, demanderai-je, qu'en cette fatale journée du 10 aout 1792, on a cloué à la baïonnette un enfant de dix ans sur le cadavre de son père. Allez leur dire que ce même jour on a précipité des adolescents de 15 et 16 ans, des fenêtres des Tuileries sur une populace avinée et haineuse et que ces malheureux sont tombés sur des piques où ils se sont embrochés. Dites leur encore qu'en cette même journée, on a mutilé les cadavres des gardes suisses, on s'est disputé qui un bras, qui une jambe, qui un sexe, de ces maheureux gentilhommes, insuffisamment armés pour se défendre et défendre le Roi. Les consignes de Louis XVI était d'ailleurs, et hélas, très claires. Pas de sang français versé.
Expliquez leur que, pendant les guerres de Vendée, on a brûlé vif des femmes et des enfants dans des fours à pain chauffés à blanc, qu'en une seule journée, les armées de la république ont massacré plus de 500 personnes au Luc-sur-Boulogne, et parmi eux, plus de 100 enfants dont le plus jeunes avait 15 jours. Décrivez leur le supplice de cette jeune fille pendue par les pieds à un arbre et fendue à coup de sabre du sexe à la tête. Dites leur qu'à LYON, le sang putréfié des victimes exhalait une telle odeur qu'il a fallu déplacer la guillotine. Racontez-leur comment les ouvriers parisiens, en grève, ont été réprimés quelques jours avant le 9 thermidor, et comment 36 d'entre eux ont laissé la vie, guillotinés sans procès, pour avoir réclamé du pain.
Ce ne sont là que quelques exemples des hauts faits de ces monstres.
Dites leur aussi que Ronald SECHER, auteur d'un livre remarquable sur les Guerres de Vendée, n'a jamais pu obtenir de poste de professeur à NANTES, en dépit de ses éminentes et évidentes qualités d'historien, et qu'un jour, à Apostrophes, du temps de Bernard PIVOT, il s'est trouvé un Gilles MARTINET, un Jean DANIEL, et un je-ne-sais-qui de gauche, pour matraquer ce jeune chercheur, et nier, contre toutes évidences, y compris celles des textes et proclamations de la Convention, que ces guerres fussent un génocide. Racontez-leur que Jacques HEERS n'a pu trouver d'éditeur parisien pour son livre sur L'histoire assassinée, et qu'il lui a fallu aller le trouver à VERSAILLES. Allez, allez, montrez-leur comment on a refusé à TAINE une chaire d'Histoire de la Révolution, parce qu'il avait décrit en toute impartialité, dans son livre Les origines de la France contemporaine tous ces crimes affreux (références des archives à l'appui), et qu'on l'a donnée à un crétin prétentieux, tombé dans l'oubli, répondant au nom d'AULARD. Et bien entendu, cette attribution a été faite en toute sincérité !
Et puis dites-leur que toutes ces violences étaient nécessaires pour qu'advienne dans notre patrie le règne d'une Liberté toute relative, d'une Égalité problématique et d'une introuvable Fraternité. Concluez, messieurs, comme Georges MARCHAIS à propos du communisme et du stalinisme, en criant très fort, et sans rougir, que le bilan de la Révolution Française est globalement positif. Et puis rappelez à vos élèves que le propre de l'idéologie est d'être indifférent au sort de l'homme concret.
Mais tout de même, si vous avez un brin d'humanité, et un peu de finesse psychologique, regardez bien droit dans les yeux, ces adolescentes et ces adolescents, et y lisez bien l'effroi que leur inspirent ces abominations.
Ah ! dites-vous, ce n'est pas au programme ! Mais pourquoi ce n'est pas au programme ? Ça c'est tout de même bien passé, non ?
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