samedi 26 septembre 2009

Un nouveau slogan : travailler moins pour gagner plus

Tempête au parti socialiste. Comment !? On fiscalise les indemnités versées en cas d'accident du travail ? C'est une insulte aux pauvres disent les Verts ! (Comme si les accidents du travail ne frappaient que les pauvres.) C'est scandaleux ! C'est honteux ! C'est ignoble ! hurlent-ils. Déjà, ils gagnent moins et on va encore leur en enlever ?
Il faut remettre les choses à leur place. (a) Grâce au système de redistribution français, si généreux avec l'argent des autres, nombre de foyers ne payent pas d'impôt sur le revenus. Cette mesure ne les concerne donc pas. Elle intéresse ceux des salariés qui sont assujettis à cet impôt. Il est donc assez malhonnête de prétendre que l'imposition de ces prestations frappe les pauvres. (b) La fiscalisation ne porte que sur les revenus des 28 premiers jours consécutifs à l'accident du travail, ces revenus étant équivalents à 80 % du salaire ordinaire. Ainsi, les contribuables payant l'impôt sur le revenu voient en réalité leur prélèvement fiscal diminuer puisqu'ils auront eu moins de revenus que s'ils avaient travaillé. (c) Au-delà des 28 jours, l'indemnité est de 100 % et elle n'est pas fiscalisée. (d) Le trou de la sécurité sociale est abyssal. Il faut bien essayer de le combler. On ne voit pas bien comment.
En vérité, avec la loi sur les 35 heures, les remarques acerbes sur le pouvoir d'achat, les critiques sur la réorganisation des retraites, et maintenant les cris d'orfraie sur la fiscalisation des indemnités d'accident du travail, l'opposition brandit un slogan silencieux, celui du "travailler moins pour gagner plus".
Je ne comprends pas que les responsables de la majorité ne se soient pas saisis de ce slogan pour brocarder des hommes politiques incapables de proposer quoique ce soit de positif comme contre-mesures, sauf à taxer les riches. Ces opposants n'ont strictement rien compris à l'importance du travail comme élément structurant de l'homme social. C'est une erreur anthropologique de première grandeur. Ils n'y font allusion que pour plaindre les chômeurs, et l'allusion est toujours relative à l'argent, jamais à l'importance du travail pour l'équilibre de la vie. Encore une fois, je trouve tout à fait normal de partager, je considère que les biens de la terre ont une destination universelle ; il y a des cupidités, des avarices, des fortunes insolentes chez des riches (je ne dis pas "les"), tout cela est bien vrai. Mais empêtrés dans leur marxisme et leur stratégie "de classe", les socialistes et apparentés, et maintenant les Verts excommunient une partie non négligeable de leurs concitoyens, et cette partie n'est pas la plus inutile à notre patrie. C'est tout simplement à désespérer de leur intelligence politique. Un tel entêtement, une telle stupidité ne fleurissent que chez nous.
Nous étions au bord du gouffre ; grâce au socialisme, nous avons fait un grand pas en avant ! Allons ! Travaillons moins pour gagner plus.

3 commentaires:

olibrius a dit…

techniquement ce n'est pas tout à fait cela. Quand vous êtes en activité (eh oui pas les retraités comme PP)et que vous êtes malade vous recevez une indemnisation journalière correspondant à un certain % de vos revenus. Ce montant est déclaré au fisc et vous êtes imposés dessus. Il me semble normal que les indemnités pour accident de travail destinées à compenser le travail non effectué soit également fiscalisé. Quelle est la différence? Bien entendu, s'il y a indemnité extra-légale pour indemniser (bis repetita...)des séquelles ou des douleurs ce montant là n'est pas fiscalisé. Même chose que pour le loto (étonnante comparaison, n'est-il-pas?) Tout cela étant valable pour le privé, il me semble que les fonctionnaires continuent assez largement à continuer leurs salaires (ah ça va bouger!!!)mais je dois dire qu'en tant que care, il m'est arrivé de toucher mon sallaire complet même malade et les indemnités de la ss étaient engrangées par mon entreprise.
Bonne santé.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Olibrius, j'ai écouté à la télévision ce qu'il en était de cette fiscalisation. Et j'ai bien entendu que les revenus des 28 premiers jours qui suivent l'accident,l'indemnité était plafonnée à 80 % du traitement, et que que passé ce delai, elle était de 100 %. Si ces indemnités sont déjà fiscalisées, je ne vois pas où est le problème. Mais j'ai compris qu'elles ne l'étaient pas. Et cela ne me paraît pas normal. Je ne saurais pas vous dire si les fonctionnaires continuent de toucher leur salaire en cas d'accident du travail ou de maladie. Je n'ai eu en tout et pour tout que deux jours consécutifs d'absence pour maladie, en presque 40 ans de travail, et je n'ai donc pas pu vérifier la chose par expérience. Que des indemnités versées par les assurances de l'entreprise pour compenser un handicap ne soient pas fiscalisées ne me heurtent pas, dans la mesure où, par le biais de la consommation et des impôts indirects (TVA), il y a un retour au fisc, ou bien, dans le cas où l'argent est placé, il y a impôt sur le revenu et CSG. Même remarque pour les gains du loto, qui par leur usage ou leur placement font retour. En outre, ces sommes ne viennent pas des fonds de la Sécurité Sociale. Ce que voulais pointer est cette démagogie invraisemblable qui consiste à réclamer toujours plus en travaillant moins, et se déchargeant du fardeau sur la Collectivité. Cela ne me paraît pas très cohérent dans un contexte de mondialisation voulue et assumée par messieurs MITTERRAND (accords de MAASTRICHT) et BALLADUR (Uruguay round). Et je voulais aussi indiquer que la mesure contestée ne s'applique qu'à des contribuables payant déjà un impôt sur le revenu. Or un grand nombre de foyers n'en payent pas, et ils ne sont pas touchés par le problème. Amicalement.

NORMAN a dit…

C'est un fait 3 personnes sur 4 ne paient pas l'impot direct. En Allemagne c'est 4 sur 9, soit 45%.