mardi 29 septembre 2009

Mondialisation et égalitarisme comme facteurs de violence

La mondialisation fait peur ; l'égalisation prévisible à moyen terme des conditions de vie des hommes rebute. Il serait intéressant de trouver les raisons de la résistance que développent les sociétés et les personnes à ces phénomènes bien réels, voulus (mondialisation) ou imaginés (égalisation) par un petit nombre de décideurs, au nombre desquels il faut mettre quelques puissants hommes politiques, quelques dirigeants de multinationales, et des idéologues égarés dans la politique.
Je vois à cela plusieurs raisons. La première est que ces quelques hommes puissants ne nous ont pas consultés avant de décider, et que si nous voyons quelques avantages à cette situation, nous sentons aussi que nos vies sont orientées dans une direction que nous n'avons pas forcément désirée. La seconde, plus subtile sans doute, tient à que le mélange de la mondialisation et de l'égalisation constitue un coktail détonnant propice au déchaînement de toutes les violences. Nos oppositions, conscientes ou non, ont pour objet d'éviter une dédifférenciation des cultures et des hommes, c'est à dire une crise mimétique.
On ne peut désirer en effet que ce que notre semblable désire. Plus les différences culturelles s'estompent, plus les peuples se ressemblent et plus les risques de violence augmentent. Un illustration saisissante du phénomène nous est donné par l'IRAN. Civilisation plurimillénaire, pays qui a vu naître et mourir de puissants empires, l'IRAN n'a pas échappé à l'uniformisation de la culture et du progrès techniques, nés de la mondialisation. Et ce très grand pays, dans tous les sens du terme, veut faire comme les autres : avoir sa bombe atomique, ses missiles, son armée, ses navires, ses avions, etc. Ce qui, j'ai l'audace de le dire, n'est pas tout à fait anormal pour un peuple qui a conscience de sa grandeur. En même temps, pour ne pas perdre tout à fait son âme, il dissimule ce puissant désir mimétique derrière la façade de l'islamisme chiite. C'est un moyen de faire croire qu'il n'entre pas en rivalité avec les plus grands (Etats-Unis, Russie, Europe). De façon analogue, la renaissance du confucianisme dans une Chine contemporaine qui à marche forcée et à capitalisme étatique féroce embrasse avec ferveur la modernité procède du même mouvement.
Ainsi à l'uniformisation desséchante, à la dédifférenciation des peuples et des personnes, viennent s'opposer de puissantes forces de différenciation. Elles naissent souvent à l'initiative de petits groupes. Voici un exemple qui m'a frappé. Les murs du métro parisien s'ornent en ce moment d'affiches qui font la promotion des trois Jonas Brothers. Il s'agit d'un nouveau groupe musical. Vous pourriez croire que ces trois jeunes gens s'habillent de jeans troués aux genoux, portent des gilets de cuir à même la peau, ont le visage ornés de piercings, arborent des dreadlocks longs comme ça, et portent de gros anneaux aux oreilles. Vous n'y êtes pas. Ces jeunes gens ont les cheveux bien peignés, portent avec élégance des chemises à col ouvert et des pantalons dont les plis ne sont point effacés tout à fait, et, sans être tout à fait BCBG, ont un air convenable, un air de fils de bonne famille. C'est que depuis longtemps, les groupes musicaux ont dû, pour se faire remarquer, se différencier par leur loock (!) de leurs prédécesseurs, mais pas trop tout de même pour se faire accepter des jeunes. On a atteint aujourd'hui les limites des fantaisies vestimentaires envisageables, et à moins de se produire tout nu sur une scène, il faut trouver autre chose que la provocation des formes et des couleurs, il faut se différencier des grands ancêtres. Alors on en revient à ce qui nous paraît à nous, les anciens, des vieilles formules, mais qui en réalité sont tout à fait nouvelle pour nos jeunes. C'est bien un effort de différenciation que nous voyons s'exprimer sur ces affiches.
Vous aurez reconnu, j'en suis certain, les quelques thèmes qui me sont si chers : la rivalité mimétique et René GIRARD, l'uniformisation insupportable voulue et programmée par les puissants enivrés de leur puissance, la consommation, les jeunes et le jeunisme. Je me borne à constater, même si j'ai mon idée sur les remèdes à de telles maladies. Mais ceci est une autre affaire.

6 commentaires:

olibrius a dit…

puis-je me permettre de dire que si on loock on va presque s'enfermer, le look serait mieux.
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Mais, surtout, au lieu de vitupérer contre les politicards (qui sont réalité), pourquoi ne pas lancer ( ou relancer, ou rerelancer.. car ce fut toujours une faillite) un parti chrétien. On n'est pas sortis de l'auberge... regardez le syndicvat qui porte le nom de chrétien, la CFTC, c'est pas trés beau. Pourtant bcp de personnes attendent un renouveau fut-ce autrement que charismatique... encore que!

Philippe POINDRON a dit…

Oui, cher Olibrius, emporté par mon élan, j'ai fait une grosse faute d'aurthaugrafe, mais comme ce n'est pas ma langue maternelle, j'ai des excuses !
Oui, je suis bien d'accord avec vous. Il faudrait relancer un mouvement qui puisse livrer un message chrétien dans l'espace public. J'ai commencé petit avec mon Blog (très petit même). Amicalement.

olibrius a dit…

mais le Patron (avec un grand P quand même a dit:; laissez venir à moi les petits enfants.... et si vous n'êtes pas comme ces petits...

Cher PP vous êtes décidément en train de grandir

NORMAN a dit…

Pour Olibrius, voila une bonne idée un parti chrétien. Mais qui en ferait parti ou en serait exclu? les Protestants de gauche Rocard et Jospin et la catho de droite Christine Boutin, le catho de gauche Jacques Delors, l'ineffable Bayrou ? Mais cher olibrius ce parti existe et il porte le non de Parti Républicain Chrétien Français. De vous a moi il aurait rapidement des ennuis. Affaire à suivre.

olibrius a dit…

en tant qu'ancien élu de la nation , nous pourrions faire un parti qui ne porte pas le nom de chrétien, encore que si nous regardons nos frères teutons.

Philippe POINDRON a dit…

Vous êtes à vous tout seul, cher Olibrius, ce que les biologistes appelent un facteur de croissance.
Amitiés.