samedi 5 septembre 2009

Drôle de mausolée

A-t-on idée de s'appeler SEC quand on habite une ville d'eau, AIX en l'occurrence ? Le Joseph SEC qui a fait ériger un monument à son nom, rue Pasteur, à cent mètres de l'enceinte nord de la vieille ville, n'a sans doute pas été sensible à l'ironie du contraste. Passons. Le monument qui porte la date du 26 février 1792 (la République n'était pas encore proclamée) est l'un des rares qui aient été érigés pendant la Révolution, plus soucieuse de détruire les édifices religieux, que d'ériger des monuments utiles aux citoyens. Il est fait de cette pierre blonde, (probablement de la "Pierre de la Couronne", ô ironie) légèrement poreuse d'aspect, et pourtant assez résistante, et il est beau. Il illustre à lui tout seul la naïveté pathétique, enflée, et emphatique de la période. A gauche de la plaque dédiant le monument à ville d'AIX, "observatrice des lois", surmonté d'une sorte de stèle, monsieur SEC, en effet, a fait graver le quatrain que voici :
Sorti d'un cruel esclavage,
Je n'ai d'autre maître que moi,
Mais de ma liberté je ne veux faire usage,
Que pour obéir à la Loi.
Quand on connaît l'art avec lequel les habitants de la Provence arrivent à contourner la Loi le plus légalement du monde, on se pose quelques questions quant aux répercussions qu'a eu cette belle profession de foi sur les habitants de la cité aixoise ! Passons encore. Il n'y a là aucune critique des Provençaux que je chéris particulièrement pour leur humour et leur légèreté.
Et poursuivons. A droite de la plaque, un autre quatrain qui laisse rêveur :
Fidèle observateur de ces lois admirables
Qu'un Dieu lui-même a daigné nous dicter,
Chaque jour à mes yeux, elles sont plus admirables,
Et je mourrais plutôt que de m'en écarter.
Je m'interroges sur la métrique du troisièmes vers. Il me semble qu'amuïr le "e" du pronom "elles" n'est pas conforme à ce que disaient et BOILEAU et VAUGELAS sur le dénombrement des pieds. Mais enfin, passons encore. Je ne vois pas comment il est possible de quitter un cruel esclavage dont la nature ne nous est pas précisée, pour tomber dans un esclavage plus cruel encore, qui nous ferait préférer la mort à l'inobservation de règles tombées du ciel. Tout cela est faux, ampoulé, ridicule. L'histoire ne nous dit pas si, après avoir commis ce monument, monsieur SEC a été proscrit, banni, guillotiné peut-être, pour avoir invoqué le patronage d'un tyran plus honni encore que le roi.
Un de mes proches, homme d'esprit, disait, au moment où monsieur MITTERRAND parlait du "Coup d'Etat permanent" qu'aurait perpétré contre la République l'un des derniers Grands Français, le Général de GAULLE : "Je préfère un grand con que cent petits". On pardonnera, je l'espère, la trivialité relative de l'expression, mais elle dit bien ce qu'elle veut dire. Dommage que monsieur SEC ne l'ait point connu.

4 commentaires:

olibrius a dit…

et dire que monsieur SEC n'a pas connu non plus le poëte qui nous rapportait la cambrure des aixois et aixoises. Allez donc une fois, comme diraient les belges, buvons un pastis à sa santé, notre gorge ne restera pas à SEC.

Philippe POINDRON a dit…

En effet, il manque quelque chose à monsieur SEC. Mais du balcon du ciel où il nous observe, il aimera que nous portions un toast à sa naïveté.

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE I

1. Mausolée
Définition : « - un mausolée est un monument funéraire de grande dimension. Il doit son nom au roi Mausole qui au IVe siècle av. J.-C. s'était fait construire un tombeau monumental : le mausolée d'Halicarnasse.
- mausolée, monument funéraire de grandes dimensions, composé d’une chambre dans laquelle sont déposés des urnes ou des cercueils. »

2. Où veux-je en venir ?
Pas seulement au fait que le monument érigé par M. Sec ne contienne certainement pas de cercueil. Ou bien ?
Cela n’est pas très important.
Ce qui importe dans le cas des mausolées divers qui parsèment les pays, c’est la démarche : garder un souvenir indestructible gravé dans la pierre, un matériau qui en principe ne se volatilise pas et n’est pas soumis aux fluctuations boursières.

3.Où veux-je en venir ?
A son opposé : un anti-mausolée.

Certes, j’ai entendu cette semaine à la télé le souhait que la place du Wacken où se situe la Maison de la Région Alsace porte le nom d’Adrien Zeller : c’est beau mais un peu pierreux.

Mon « Pourquoi pas ? », lui, fait son chemin.
Marcher à grandes enjambées était une marque de fabrique d’Adrien Zeller sur terre. Pourquoi n’avancerait-il pas sur la route de la sainteté – également à grandes enjambées, - sans ‘ poireauter’ des siècles dans des antichambres vaticanes pleines de cartons remplis de dossiers et autres témoignages en faveur de sa béatification.

→ Spécifiquement à Philippe Poindron : question béatification, je ne « vais pas vite en besogne » : simplement je lance une bouteille à la mer… qui peut en rejoindre d’autres … ou couler.

→ → Info : c’est pas pour dire, mais il m’est arrivé ces jours-ci de croiser rapidement les pas d’un évêque émérite qui m’était inconnu jusqu’alors : évidemment en trois phrases (= une concision qui, pour moi, relève déjà du miracle…), je lui ai fait part de mon « pourquoi pas ? » et de mes démarches faites dans ce sens par mail auprès de deux autorités religieuses.

Sa réaction ? : « Vous avez bien fait ! … Un tel homme en politique ! C’est sûr ! On peut aussi par exemple canoniser un instituteur… »


→ → → Donc Cause à suivre…
Rendez-vous sur ce sujet dans 30 ans si tout va vite sinon dans 300 ans …
Je ne vous ‘bassinerai’ plus - en principe - sur ce sujet d’ici-là.

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4. Où veux-je en venir encore ?

Plus proche de nous et également un exemple fort d’une vie qui s’est épanouie aux dimensions de l’Europe : la Cause de Robert Schuman avance - un comité continue patiemment de la soutenir à Scy-Chazelles en Moselle. Mort en 1963, un 4 septembre, son procès en béatification a été ouvert en 91 et en 2004 les docs ont été envoyés au Vatican. Il a déjà gravi une étape.

Cf. plus loin je me permets de vous donner la présentation de la Fondation qui porte son nom et le lien du site.
Qqs noms du Comité scientifique : Alain Lancelot – Bernard Volker – et pour ceux qui regardent ‘C dans l’air’ : Michel Godet.


☼ Un autre anti-mausolée : à mon avis, proposer et manager une « Fondation Adrien Zeller » serait également une initiative féconde et efficace. Pas un mausolée avec ou sans cercueil, pas une pierre inerte, mais une pierre vivante appelée à s’ajuster constamment aux besoins et aux appels de notre société et pas seulement occidentale.

Conclusion 1. « إِن شَاء اللّٰه » « inch Allah ! » ☼

Conclusion 2. Ce serait deux initiatives qui le ‘rejoindraient ’ entièrement et sans réserves.

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE II Annexe :

La Fondation Robert Schuman au cœur de l'Europe

Créée en 1991, après la chute du mur de Berlin et reconnue d'utilité publique en 1992, la Fondation Robert Schuman œuvre en faveur de la construction européenne sur le plan des idées comme sur le terrain, au plus près des citoyens. Centre de recherche reconnu sur l'Union européenne, la Fondation s'est donnée pour principale mission de garder vivants l'esprit et l'inspiration d'un des "Pères de l'Europe", Robert Schuman et de promouvoir les valeurs et les idéaux européens à l'intérieur comme hors des frontières de l'Union.

La Fondation Robert Schuman poursuit trois objectifs principaux :

1. Contribuer aux débats et aux avancées de l'Union européenne
La Fondation s'appuie sur un réseau de chercheurs et de correspondants et s'adjoint, de manière régulière, les services de personnalités, d'experts et de spécialistes de l'Union européenne. Les études et analyses de la Fondation ont pour objectif d'apporter aux décideurs européens des informations, des arguments ainsi que des éléments de réflexion de qualité sur l'Union. Ces études constituent une source d'informations précieuse pour tous ceux qui veulent comprendre les questions et les enjeux européens.

2. Accompagner les nouveaux Etats membres dans leur intégration à l'Union européenne et nouer des liens avec les voisins de l'Union
La Fondation Schuman multiplie les initiatives sur le terrain pour faire avancer la démocratie en Europe. Elle intervient dans tous les nouveaux Etats membres de l'Union, chez les candidats à l'adhésion et les nouveaux voisins de l'Union afin de nouer avec eux des liens privilégiés, de les accompagner dans leurs relations avec l'Europe et de contribuer à l'établissement d'un état de droit conforme aux standards européens.

3. Encourager la recherche et les jeunes chercheurs européens
La Fondation est l'un des centres de recherches qui publie le plus sur l'Union européenne et ses politiques. Elle donne, notamment, l'occasion à de jeunes chercheurs de publier leurs travaux. Elle attribue également des bourses de recherche à des étudiants de doctorat ou de post-doctorat travaillant sur des sujets européens.
FIN