Le rectorat de l'Académie de Paris signale que la mixité sociale a progressé dans les lycées parisiens à la rentrée de l'année académique 2009-2010. Il l'impute "au nouveau mode d'affectation informatisé", ce qui est une explication secondaire et superficielle du phénomène. Jamais des lycées réputés, comme les lycées Sophie-Germain, Racine, Henri-IV, etc. n'ont accueilli autant de boursiers en seconde.
Un esprit non prévenu s'interrogerait davantage et avec un peu plus d'esprit critique sur l'origine de ce phénomène. Mais demander cet effort à des fonctionnaires de l'éducation nationale, englués dans l'idéologie de l'égalité, viscéralement opposés à l'actuel gouvernement, c'est trop.
Il me semble, moi, que c'est la désectorisation qui est responsable de cette augmentation de la mixité sociale dans les bons lycées. Depuis que les élèves peuvent demander de s'inscrire dans l'établissement de leur choix, il est plus facile à ceux qui le désirent, et en ont l'ambition et les moyens intellectuels, d'aspirer au meilleur. Les proviseurs ont plus de latitude pour déceler les talents, apprécier les motivations des candidats, et les choisir en fonction des critères qui caractérisent leur établissement. Il faut en effet cesser de raconter que tous les lycées se valent ; nous savons bien que c'est faux. Henry IV, Saint-Louis, Louis le Grand, sont bien meilleurs que les nombreux lycées Pablo Picasso, Prévert, et autres éponymes de gauche, qui émaillent les banlieues des grandes villes. On peut le déplorer, on ne peut pas décréter leur équivalence absolue avec les grands lycées parisiens.
Il est évident que les enseignants de ces lycées ne sont pas responsables de cet état de fait ; celui-ci est en partie dû à la nature du recrutement. Donner sa chance à un jeune talentueux qui vient des banlieues (comme l'a fait le Directeur de Science Po à Paris), me semble être la meilleure façon de lutter contre les inégalités.
L'idéologie de gauche, en imposant la sectorisation, a fait la fortune de l'enseignement privé. Les parents, et non les éléphants, éléphanteaux et éléphanticules, sont les seuls et premiers responsables de l'éducation des enfants. C'est leur droit naturel, absolu, et imprescriptible. Ils veulent pour eux le meilleur, et quand ils voient les désordres, les violences, l'absence de sanctions et de discipline dans nombre d'établissements, ils n'ont pas envie de voir leurs enfants confrontés à ces dysfonctionnements. En vérité, plutôt que de proclamer en sautant sur son fauteuil : "égalité, égalité, égalité", "enseignement de riches", etc., il serait bien préférable de chercher concrètement comment rétablir l'ordre, assurer la transmission des savoirs, former des citoyens dans ces établissements difficiles, dans le respect des élèves. A mon humble avis, il faudrait déjà en diminuer la taille, y avoir des classes moins surchargées, y mettre les meilleurs enseignants - à condition qu'ils soient volontaires, chevronnés, et évalués quant à leurs aptitudes psychologiques, qu'ils aient un traitement nettement supérieur, et un nombre d'heures de cours inférieur à ceux de leurs collègues enseignant dans des lycées plus faciles. Tout cela requiert un esprit concret, des recherches pratiques sur les contenus et les méthodes des enseignements, du dévouement, de l'opiniâtreté. Le système napoléonien qui est encore le nôtre n 'est certes pas à la hauteur des défis.
En vérité, charger l'état d'organiser l'enseignement public, est une aberration politique et sociale. J'ai déjà expliqué, il y a de très nombreux billets, que la responsabilité de l'état devrait se borner à la collation des grades, à la définition très souple des programmes, à la vérification préalable de la qualification des enseignants, et à l'attribution à chaque famille d'une allocation d'enseignement destiné à payer l'écolage dans les établissements choisis par les parents. Tout le reste devrait être organisé privément. Que voulez-vous, pour moi c'est cela liberté. Et là-dessus je pourrais raconter comment mon professeur de philosophie, marxiste notoire et patenté, a tenté de nous endoctriner pendant un an. Je dois vous dire - c'est ainsi - qu'avec moi, il est tombé sur un bec !
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