mardi 5 octobre 2010

La beauté du compromis

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"La beauté du compromis, disait LANZA del VASTO, que je cite ici de mémoire, est que quelque chose soit fait." L'entêtement des leaders syndicaux à refuser ce qu'ils appellent "la" réforme des retraites, est en réalité le refus de toutes réformes. Et je crains aussi que l'entêtement du gouvernement à ne point entendre quelques revendications légitimes en ce domaine ne pousse les jusqu'aux-boutistes aux dernières extrémités.
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Etait-il donc si compliqué de dire ceci, qui paraît simple et répond à toutes les questions : il sera possible de prendre sa retraite à taux plein dès que l'on aura cotisé pendant 42 années ? Ainsi ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans auraient pu partir à 56 ans, et ceux qui, en raison d'études longues, ne l'ont fait qu'à 25, auraient dû partir à 67 ans. Ce report du départ en retraite à taux plein me semble être juste compensation aux efforts que la communauté nationale fait pour offrir une formation supérieure gratuite à tous les jeunes qui le désirent. Et qu'on ne vienne pas me mettre sous le nez l'histoire des écoles supérieures privées qui coûtent fort cher aux familles : nul n'est obligé de s'y inscrire. L'enseignement public offre des formations tout aussi prestigieuses. Il se trouve de plus que les métiers les plus pénibles sont souvent ceux qui requièrent une formation légère, et dans lesquels on rentre assez tôt (16 à 18 ans). Ainsi, une réponse juste est trouvée à un vrai problème.
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Il serait déjà juste que toutes les parties en présence reconnussent la nécessité d'une réforme. Les propositions socialistes sont ineptes. Elles consistent à trouver par l'impôt une somme de 40 milliards d'euros tous les ans. Cette augmentation frapperait essentiellement les cadres moyens et supérieurs. (Il faut tout de même savoir qu'en France, 16 % des ménages imposables payent 80 % des impôts sur le revenu.) Pour tuer l'économie et freiner l'ardeur au travail, la solution est merveilleusement adaptée. Ils veulent aussi frapper le capital. Il se peut que sur ce point, il y ait de vrais progrès à faire. Le pourcentage des dividendes reversés aux actionnaires a plus que doublé en 20-30 ans. Impôts payés, il a été distribué cette année 100 milliards d'euros. Il ne serait pas anormal qu'un pourcentage non négligeable de ces dividendes soient reversés à une caisse de compensation des retraites, étant entendu alors que ces versements doivent être comptés comme des annuités (pour les salariés de l'entreprise distribuant des dividendes dans le cas d'investisseurs institutionnels, pour la personne physique dans le cas des petits porteurs).
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Oui, la beauté du compromis, c'est que quelque chose soit fait. On en est loin. Et quand on part avec une retraite à taux plein à 55 ans (suivez mon regard...), on ne manque pas d'air à manifester son opposition à des modifications qui ne concernent pas le protestataire. Cette opposition-là est de nature purement politique et fait partie intégrante de la grande manipulation médiatique et politique de l'opinion, conduite par la gauche.
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8 commentaires:

potomac a dit…

Parles des syndicats est du même ordre que le monstre du Loch Ness. Cf les syndicats allemands qui ont une intelligence des affaires.Il est vrai qu'ils ont en face d'eux des patrons ou l'état qui ne les prends pas pour des idiots. Cf notre gauche et... notre droite.
Compte tenu de votre commentaire vous n'avez toujours pas lu Bernard (je vous l'avais indiqué disponible chez Amazon). Vous n'avez pas raison par rapport à votre raisonnement. La vraie question est: a-t-on assez d'argent pour payer les retraites d'aujourd'hui? Et dans 20 ou 30 ans?

Philippe POINDRON a dit…

J'ai commandé ce livre non point sur Amazone (que je n'aime guère) mais dans une autre librairie. Je vous prmets d'en parler. Je reviendrai dans un autre billet sur la nature fondamentalement égoïste de la réaction syndicale, mais aussi sur l'aveuglement du gouvernement, en quelques points sans doute marginaux mais d'une très grande portée symbolique. Or en politique, le symbolique (et l'émotionnel) jouent un très grand rôle. Je suis également atterré de voir les courtes vues des opposants à toute réforme.

tippel a dit…

Sur les retraites des uns et des autres !!! Montant moyen des pensions:
Pour le régime général des salariés du secteur PRIVE : 10 697 euros par an.
SNCF : 20 772 ( soit + 94 % sur la moyenne du régime général)
RATP : 23 640 (+ 120 %)
Âge effectif moyen de départ à la retraite
Régime général : 61,6 ans
SNCF : 52,5 (soit 9,1 ans plus tôt)
RATP : 54,8 (soit 6,8 ans plus tôt)
La réforme des retraites ne change rien avant 2017 aux retraites de la SNCF et de la RATP, alors qu’elle augmente de deux ans d’ici 2018 l’âge légal de départ à la retraite des salariés du régime général.
Elle accroit donc les privilèges des salariés de la SNCF et de la RATP sur les salariés du privé.
Et qui fait grève ? Les PRIVILEGIES.
Le livre de B Frio sera édité pour Cuba, Fidel en aurait commander pour son peuple bien heureux, avec une préface signé par le commissaire du peuple Daniel Mermet.

potomac a dit…

C'est vrai que Bernard swemble "copain" avec Mermet, mais pourquoi juger sans lire son livre avant de condamner. Ce livre n'est pas trés tendre avec la droiiiiiite! Est-ce pour cela. J'ai pensé que des esprits éclairés pouvaient partager le bon et le mauvais qui est écrit.

Mr poindron qu'avez-vous contre Amazon?

Philippe POINDRON a dit…

Je lirai ce livre, et je dirai ce que j'en pense. Mais je me méfie de toutes les tentatives qui consistent à faire rentrer des faits dans une théorie. Je préfère examiner les faits avant d'en tirer les conclusions.

tippel a dit…

Félicitation cher Olibrius, faire dépenser l'argent du président Philippe Poindron pour la gôôôche ça c'est une performance qu'il faut saluer! PS: que pensez vous du livre "le poing et la rose" de mitterand, une prochaine lecture a proposer? Ou comment débarasser durablement la république des riches!
Autre affaire sur votre texte sur les syndicats Allemands: une énorme difference, ces syndicats ne sont pas des courroies de transmissions du parti communiste. Il était interdit en allemagne d'occuper un poste dans l'administration si on se déclarer communiste.En France on est très trés loin des lois allemandes.le patronat allemands ne trouvait pas devant lui un syndicat qui recevait avant toutes choses ses consignes politiques de Moscou.

Philippe POINDRON a dit…

Chers lecteurs, ce n'est pas avec de la véhémence que l'on traitera l'épineux problème des retraites, mais avec des compromis... des compromis à somme nulle où il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus. Je lirai le livre de Bernard FRIOT. Car je tiens pour certitude philosophique que parler c'est toujours dire une certaine "vérité".

tippel a dit…

Sur le problème des retraites,cher auteur vous écrivez "faire des compromis... des compromis à somme nulle où il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus" mais cette réforme est une réformette. Une vraie, une grande réforme s'imposait elle n'a pas était faite. Je prends le pari aujourd'hui, que quelque soit la fausse droite ou la gauche caviar qui se prépare au pouvoir, nous reparlerons de "réforme de retraite" d'ici peu de temps. Aujourd'hui il n'y a RIEN à négocier. Cette république jacobine et sectaire a entraîné une France vers la faillite et dans la ruine économique. Marseille et sa région avec les dérives politiques, son immigration massive africaine et l'exemple de ce que devient notre pays, voir le laboratoire de la France de demain. J'invite vos lecteurs à lire les affaires en cours, Ryanair qui veut quitter la région, les grèves sans fin des dockers et ses conséquence sur l'économie régionale et même nationale, la corruption à grande échelle avec entre autre la socialiste Sylvie Andrieu, pour ne citer que celle-ci, la liste est longue. Et pour finir des enfants instrumentalisés par le SNES pour devenir des supplétifs des partis de gauche. Demain ils leurs fournirons des fusils.