vendredi 11 mai 2018

Jeudi 10 mai 2018. Nouvelles du pari bénédictin : origine n'est pas commencement !


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Au lieu d’un château-fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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1. ORIGINE ET COMMENCEMENT.
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"Il faut distinguer soigneusement la question du commencement ― commencement de l’homme, commencement de la vie, commencement de la terre et du système solaire, commencement de notre Galaxie, commencement de l’ensemble des galaxies, c’est-à-dire de l’Univers ― et la question de l’origine.
"Distinguons ces deux notions de la manière suivante. La question du commencement relève de l’histoire naturelle. Par exemple, la question du commencement de l’Homme sur la terre relève de la paléontologie. La question du commencement de telle espèce vivante relève de la paléontologie, de la zoologie. La question du commencement de notre système solaire relève de la physique cosmique. La question du commencement de l’Univers relève aussi de la physique cosmique, de l’astrophysique. 
"La question de l’origine est toute différente. C’est une question philosophique, et même proprement métaphysique, que nous allons aborder maintenant, et qui requiert une technique spéciale d’analyse, comme nous allons le voir."
In
Claude TRESMONTANT.
Sciences de l’univers et problèmes métaphysiques.
Éditions du Seuil, Paris, 1976. (Pages 22 et 23)

"Le reproche que je fais à M. Lowes DICKINSON et aux tenants de l’idéal païen est dès lors le suivant : je les accuse d’ignorer des découvertes humaines très précises dans le domaine de la morale, découvertes aussi précises, quoique moins matérielles, que celle de la circulation du sang. Nous ne pouvons revenir à un idéal de raison et de bon sens. Car l’humanité a découvert que la raison ne mène pas au bon sens. Nous ne pouvons pas revenir à un idéal d’orgueil et de jouissance. Car l’humanité a découvert que l’orgueil ne mène pas à la jouissance. J’ignore par quel prodigieux phénomène mental des écrivains contemporains associent si fréquemment l’idée de progrès à celle de libre pensée. Car par la pensée libre ou individualiste, tout homme commence par le commencement et va, selon toute probabilité, juste aussi loin que son père avant lui. Mais s’il existe réellement quelque chose qui relève du progrès, cela doit avant tout supposer l’étude sérieuse et l’assimilation du passé tout entier. J’accuse M. Lowes DICKINSON et son école de réaction au vrai sens du terme. Qu’il ignore, s’il le désire, ces grands mystères historiques que sont le mystère de la charité, le mystère de la chevalerie et le mystère de la foi. Qu’il ignore, s’il le désire, la charrue ou la presse typographique. Mais si nous ressuscitons et poursuivons pour de bon l’idéal païen d’un épanouissement simple et rationnel du moi, nous finirons où le paganisme a fini. Je ne veux pas dire que nous finirons par la destruction. Je veux dire que nous finirons par le christianisme."
In
Gilbert Keith CHESTERTON.
Hérétiques. Traduction de l’anglais, notice et notes par Lucien d’AZAY.
Climats/Flammarion, Paris, 2010.Page 152
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2. EN ECHO RAPPROCHÉ : BERTRAND VERGELY.
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"Les Lumières ont pensé qu’il était possible de se débarrasser de la notion d’origine en remplaçant celle-ci par l’Homme, le jugement, le Droit et le contrat. Ainsi, sommes-nous hommes, a-t-il été dit, non pas parce que nous venons d’une vie qui nous est donnée, mais parce que nous avons un moi que nous faisons reconnaître et qui est reconnu en retour grâce au cadre donné par le Droit. Bouleversement radical. Reste toutefois un problème épineux : comment faire pour se débarrasser de l’origine quand on a affaire à la morale ?"
In
Bertrand VERGELY.
Obscures Lumières. La révolution interdite.
Éditions du Cerf, Paris, 2018. (Page 92.)
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3. COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Je prie mes lecteurs d’excuser la réutilisation du passage de TRESMONTANT. Je l’ai déjà donné, mais en ces moments où se jouent les lois relatives à la bioéthique, il est important de rappeler que nous avons une origine qu’il convient de ne pas confondre avec le commencement. C'est tout le principe du pari bénédictin ! Nous avons une origine et cet origine est en Dieu.
Que les Lumières aient marqué le commencement d’une conception nouvelle de l’homme, un homme sans racine, sans tradition, sans religion, sans contrainte, sans obligation morale, ne nous dispensent pas en effet de rappeler la question de cette origine.
C’est bien cela que monsieur Vincent PEILLON, qui se drapait dans la toge de l’agrégé de philosophie (que semble-t-il il n’est pas), oui c’est bien cela que monsieur Vincent PEILLON éphémère et désastreux ministre de l’Éducation Nationale a voulu faire passer dans sa conception de l’école : pas d’origine, mais un commencement pour chacun des élèves, collégiens, lycéens, étudiants, un commencement perpétuel qui serait la véritable révolution.
Je dois dire que ma propre expérience auprès des lycéens et étudiants me donne à penser que c’est CHESTERTON qui a raison : ce paganisme républicain va bientôt finir comme le paganisme antique et finira alors comme lui, par le christianisme.
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4. LIENS UTILES.
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Une illustration de la notion de Révolution politique !


ERDOGAN ne se sent plus !


Réconfortante nouvelle.


Le principe de la famille n’est pas négociable.


Voilà qui n’est pas nouveau : les élites ont toujours trahi !




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