samedi 12 mai 2018

Samedi 12 mai. Lettre du Pérou (6)


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel !
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Marie est volontaire, comme je vous l’ai déjà dit, dans un centre pour enfants de milieux pauvres, tenu par les jésuites, dans la ville péruvienne de TACNA. Elle nous livre ses impressions dans des lettres mensuelles, dont je vous donne fidèlement quelques extraits.


"Avril fut à la fois un mois de découverte et un mois d’habitudes calmes et tranquilles. Ma vie de mission au centre suit son cours. Ma relation avec mon responsable au programme des adolescents (PDEI) mûrit et grandit en confiance.
Entre le franc-parler des adolescents et la spontanéité de leurs responsables, le politiquement correct reste derrière la porte. Dehors. Nous gagnons également la confiance des adolescents oscillant entre l’égocentrisme naissant et un reste d’innocence. C’est surtout par le rire, à la fois tendre et tranchant, qu’Hermilio crève leurs abcès narcissiques. Mes matinées appartiennent donc au temps cyclique de la routine, mais d’une belle routine, comme le printemps qui chasse l’hiver.
[…].
C’est incroyable de voir à quel point les enfants captent la tranquillité ou l’inquiétude de l’éducatrice. Patricia dégage un calme qui apaise toute la casita. En faisant commencer les enfants par une prière et des exercices de respiration, elle capte leur attention et favorise leur concentration. Nous divisons ensuite les enfants entre petits et grands et adaptons les activités selon les groupes d’âge. C’est un vrai bonheur de connaître tous les prénoms, de reconnaître les frères et sœurs, de deviner qui sont les mamans en fonction des visages de leurs petits, c’est un vrai bonheur car la toile de la confiance continue de se tisser doucement. Dans l’autre casita, celle qui n’est pas encore ouverte et qui va naître dans un autre centre Cristo Rey dans les banlieues de Tacna, nous sommes en plein travaux artistiques.
Après avoir pensé à chaque dessin que nous allions faire sur les murs afin de donner vie à cette nouvelle petite maison pour les enfants, nous nous sommes mises à la peinture aujourd’hui. Vous verrez les photos le mois prochain. Au-dessous de la phrase, qui a marqué mon enfance, « La parole est d’argent mais le silence est d’or », le hibou, de ses ailes de couleurs, attend qu’on lui peigne ses aigrettes et ses serres. Nous espérons qu’il apportera sagesse et réflexion aux enfants que nous nous apprêtons à aider à faire leurs devoirs.
[…]."

Ainsi, pendant que quelques gosses de riches se paient le luxe d’une pseudo-révolution en bloquant les facultés, il y a des jeunes Français qui donnent un an de leur vie pour les autres, sans autre récompense que celle de savoir qu’ils font la volonté de Dieu.

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