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Au lieu d’un château
fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée
dans le ciel !
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Marie
est volontaire, comme je vous l’ai déjà dit, dans un centre pour enfants de
milieux pauvres, tenu par les jésuites, dans la ville péruvienne de TACNA. Elle
nous livre ses impressions dans des lettres mensuelles, dont je vous donne fidèlement
quelques extraits.
"Avril fut à la
fois un mois de découverte et un mois d’habitudes calmes et tranquilles. Ma vie
de mission au centre suit son cours. Ma relation avec mon responsable au
programme des adolescents (PDEI) mûrit et grandit en confiance.
Entre le
franc-parler des adolescents et la spontanéité de leurs responsables, le politiquement
correct reste derrière la porte. Dehors. Nous gagnons également la confiance
des adolescents oscillant entre l’égocentrisme naissant et un reste d’innocence.
C’est surtout par le rire, à la fois tendre et tranchant, qu’Hermilio crève
leurs abcès narcissiques. Mes matinées appartiennent donc au temps cyclique de
la routine, mais d’une belle routine, comme le printemps qui chasse l’hiver.
[…].
C’est incroyable
de voir à quel point les enfants captent la tranquillité ou l’inquiétude de l’éducatrice.
Patricia dégage un calme qui apaise toute la casita. En faisant
commencer les enfants par une prière et des exercices de respiration, elle
capte leur attention et favorise leur concentration. Nous divisons ensuite les enfants
entre petits et grands et adaptons les activités selon les groupes d’âge. C’est
un vrai bonheur de connaître tous les prénoms, de reconnaître les frères et sœurs,
de deviner qui sont les mamans en fonction des visages de leurs petits, c’est
un vrai bonheur car la toile de la confiance continue de se tisser doucement.
Dans l’autre casita, celle qui n’est pas encore ouverte et qui va naître
dans un autre centre Cristo Rey dans les banlieues de Tacna, nous sommes en
plein travaux artistiques.
Après avoir
pensé à chaque dessin que nous allions faire sur les murs afin de donner vie à
cette nouvelle petite maison pour les enfants, nous nous sommes mises à la
peinture aujourd’hui. Vous verrez les photos le mois prochain. Au-dessous de la
phrase, qui a marqué mon enfance, « La parole est d’argent mais le silence
est d’or », le hibou, de ses ailes de couleurs, attend qu’on lui peigne
ses aigrettes et ses serres. Nous espérons qu’il apportera sagesse et réflexion
aux enfants que nous nous apprêtons à aider à faire leurs devoirs.
[…]."
Ainsi, pendant
que quelques gosses de riches se paient le luxe d’une pseudo-révolution en
bloquant les facultés, il y a des jeunes Français qui donnent un an de leur vie
pour les autres, sans autre récompense que celle de savoir qu’ils font la
volonté de Dieu.
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