mardi 22 mai 2018

Mardi 22 mai. Nouvelles du pari bénédictin. Le siècle des Lumières est le siècle de la bourgeoisie triomphante !

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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel !
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1. LA VRAIE NATURE DES LUMIÈRES DÉVOILÉE PAR BERTRAND : L’AVÈNEMENT DE LA BOURGEOISIE.
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"Avec les Lumières l’origine change, a-t-il été dit. Le Droit, et avec lui, la loi humaine remplacent la loi divine. Métaphysiquement, cela se traduit par l’avènement du bourgeois, à savoir l’homme qui a décidé de vivre non plus pour l’autre monde mais pour celui-ci, en ne s’adaptant plus à la religion mais en adaptant le religion à lui, la nouvelle religion étant sociale et non mystique avec en son centre l’homme qui se fait lui-même et qui fait le monde. Ce qui n’est pas sans aller avec un certain contentement de soi, une suffisance, voire de l’arrogance. Dans L’existentialisme est un humanisme ― en citant HEGEL qui dit que l’homme est ce qu’il fait ― lorsqu’il fait l’apologie de l’homme qui, niant toute transcendance, part de lui-même pour s’inventer, SARTRE pense ne pas être un bourgeois. Lourde erreur. Il n’y a pas plus bourgeois, ce dernier étant, comme le rappelle Bernard GROETHUYSEN, celui qui, par définition entend inventer l’homme par l’homme."
In
Bertrand VERGELY.
Obscures lumières. La révolution interdite.
Les Éditions du Cerf, Paris, 2018. (Page 59)
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2. PREMIER CONTREPOINT REMARQUABLE DE GEORGES.
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"Si les imbéciles avaient pu savoir, aux environs de 1770, la véritable nature de l’étincelle qu’Otto de GUÉRICKE venait de réussir à tirer d’une ridicule mécanique à globe de soufre, ils n’auraient pas manqué de dire qu’ils avaient « domestiqué » la foudre. Ce mot « domestiqué » est d’ailleurs à retenir, il éclaire très bien la psychologie des imbéciles. La science est, pour l’imbécile, une espèce de bonne à tout faire de laquelle il prétend exiger toujours plus de travail pour un salaire de moins en moins élevé. Voilà longtemps que sa bonne est devenue sa maîtresse, je veux dire que pour le même prix, elle doit satisfaire aux besoins et aux plaisirs, selon la vieille formule de l’hédonisme bourgeois. L’imbécile se frotte les mains. Il n’avait jamais cru aux miracles, et voilà qu’il a ceux de la science à portée de la main, autant dire le bon Dieu à domicile ― « et pour deux fois rien, vous vous rendez compte ? » Il estime peu sa bonne à tout faire, c’est entendu, mais il ne pourrait plus maintenant se passer d’elle ; il voudrait lui faire un enfant qui s’appellerait Progrès et qui, d’ailleurs, tarde bien à naître. Le spectacle du bonhomme en savates s’efforçant de grimper sur le grand Ange Noir de la Connaissance qu’il prend pour sa servante, c’est bien là un spectacle à faire éclater de rire l’enfer."

"J’ai fait la guerre de 1914 (engagé volontaire) comme simple caporal, c’est-à-dire dans une familiarité et une fraternité quotidienne avec mes camarades ouvriers et paysans. Ils ont achevé de me dégoûter pour toujours de l’esprit bourgeois. Ce n’est pas la misère ou l’ignorance du peuple qui m’attire, c’est sa noblesse. L’élite ouvrière est la seule aristocratie qui  nous reste, la seule que la bourgeoisie du XIXe et du XXe siècle n’ait pas réussi à avilir."
In
Georges BERNANOS.
Français, si vous saviez… (Collection Folio, série Essais N°325.) Édition établie et préfacée par Pierre GILLE.
Gallimard, Paris, 2017 (date du dépôt légal de cette édition.) (Page 70, page 319.)
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3. SECOND CONTREPOINT ADMIRABLE DE NOTRE CHER LEON.
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"Autrefois, lorsque l’abolition du sens des mots n’avait pas encore été promulguée, l’honneur d’une famille consistait à donner des saints ou des Héros, tout au moins d’utiles serviteurs de la chose publique. Cela, qu’on fût riche ou pauvre, qu’on eût des ancêtres illustres ou qu’on n’en eût pas. Dans ce dernier cas, on montait simplement et naturellement dans l’aristocratie, par la seule nature des choses.
"Aujourd’hui, l’honneur des familles consiste uniquement, exclusivement, à échapper aux gendarmes.
"Les bourgeois éclairés accordent quelquefois, après avoir demandé à réfléchir, que la pauvreté peut, dans un très petit nombre de cas qu’ils se gardent bien de spécifier, n’être pas déshonorante, mais rien n’effacerait la honte d’une condamnation judiciaire, surtout en province.
"Les Martyrs ont beau avoir leurs ossements sur les autels depuis des siècles, l’Église a beau carillonner leurs fêtes et les inonder de gloire, le Bourgeois plein de défiance voit en eux des maladroits qui se sont laissé pincer et qui ont un casier judiciaire. Une nièce de saint Laurent ne trouverait pas à se marier et un arrière-petit-cousin du bon larron n’obtiendrait jamais une place de douze cents francs dans une administration.
"La répugnance du Bourgeois pour le Christianisme tient en grande partie à ses sentiments d’honneur ― on ne l’a pas assez dit. Il n’arrive pas à s’arranger d’une religion dont le « fondateur », après avoir subi une peine infamante, est ressuscité le troisième jour, pour aggraver éternellement le déshonneur de sa famille." [Texte intégral.]
In
Léon BLOY.
Exégèse des Lieux Communs. Rivages poche/Petite Bibliothèque. N°501.
Payot et Rivages, Paris, 2015. (Page 85.)
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4. LIENS UTILES.
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Des écoles dans l’esprit du pari bénédictin.





Qu’on se le dise !


Une belle vidéo sur les habitants de nos campagnes.


Monsieur MACRON va-t-il protester ?

Vous voyez bien que l’anglomanie est l’ultime triomphe de la bourgeoisie. CHESTERTON a écrit là-dessus des choses admirables sur lesquelles nous reviendrons.


Coucou mon cher robot, comment allez-vous ?


Vous voyez, chers lecteurs, que toutes les 30 heures, j’ai ce pic de lecture. Curieux, non ?


Graphique représentant les consultations des pages Blogger 

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