vendredi 8 février 2019

Jeudi 07 février. La chasse au vide est ouverte...


-
La chasse au vide est ouverte…
Voici comment Philippe MURAY (plus utile que jamais en cette période glauque, incertaine, pleine d’obscurités et pourtant illuminée d’une belle espérance grâce à une jeunesse absolument époustouflante !) parle du vide juridique. Je m'efforcerai de commenter en utilisant le même ton ironique et distancié.
-
PHILIPPE MURAY ET LE VIDE JURIDIQUE.
-
"De cette légifération galopante, de cette peste justicière qui investit à tout allure l’époque, comment se fait-il que personne ne s’effare ? Comment se fait-il que nul ne s’inquiète de ce désir de loi qui monte sans cesse ? Ah ! la Loi ! La marche implacable de nos sociétés au pas de Loi ! Nul vivant de cette fin du siècle [nous sommes ici à la fin des années 90] n’est plus censé l’ignorer. Rien de ce qui législatif ne doit nous être étranger. « Il y a un vide juridique ! » Ce n’est qu’un cri sur les plateaux. De la bouillie de tous les débats n’émerge qu’une seule voix, qu’une clameur : « Il faut combler le vide juridique ! » Soixante millions d’hypnotisés tombent tous les soirs en extase. La nature humaine contemporaine a horreur du vide juridique, c’est-à-dire des zones de flous ou risquerait de s’infiltrer un peu de vie, donc d’inorganisation. Un tour d’écrou de plus chaque jour ! Projets ! Commissions ! Mise à l’étude ! Propositions ! Décisions ! Élaboration de décrets dans les cabinets. Il faut combler le vide juridique ! Tout ce que la France compte d’associations de familles applaudit de ses pinces de crabes. Comblons ! Comblons encore ! Prenons des mesures ! Légiférons !
Saintes Lois, priez pour nous ! enseignez-nous la salutaire terreur du vide juridique et l’envie perpétuelle de le colmater ! Retenez-nous, ligotez-nous au bord du précipice de l’inconnu ! Le moindre espace que vous ne contrôlez pas au nom de la néoliberté judiciairement garantie est devenu pour nous un trou noir invivable. Notre monde est à la merci d’une lacune dans le Code ! Nos plus sourdes pensées, nos moindres gestes sont en danger de ne pas   avoir été prévus quelque part dans un alinéa, protégés par un appendice, surveillé par une jurisprudence. « Il faut combler le vide juridique ! » C’est le nouveau cri de guerre du vieux monde rajeuni par le transfert intégral de ses éléments dans la poubelle-média définitive."
In
Philippe MURAY.
Rejet de greffe. Exorcismes spirituels I. Essais. Quatrième tirage.
Les Belles Lettres, Paris, 2010. (Chapitre L’envie du pénal, pages 382-383.)
-
COMMENTAIRES PERSONNELS ET UN TANTINET AUDACIEUX.
-
Un imbécile patenté qui répond au nom d’Yves COCHET avance qu’il serait nécessaire que les Français limitassent les naissances pour faire de la place aux immigrés. Il y a là un énorme vide juridique qu’il convient de combler pour répondre à la sollicitation limitative de ce monsieur. Voici ma proposition :
"Une caméra 360° sera installée dans toutes les pièces des appartements, y compris la cuisine (on ne sait jamais). Les couples, mariés ou non, auront le droit de faire l’amour les jours pairs s’ils habitent du côté pair de la rue, les jours impairs, s’ils habitent du côté impair. Toute violation de cet impératif sera sanctionnée par une amende de 500 euros, dont le fruit sera reversé aux ONG qui s’occupent de faire traverser la Méditerranée à l’immigration asiatique et/ou africaine.
Ceux ou celles qui auraient envie de s’envoyer en l’air dans des lupanars, des clubs échangistes, disons le mot, des hôtels de passe, devront montrer au tenancier un jeton ou un permis, attestant de leur adresse. Et hop : côté pair, jour pair, on rentre. Côté impair, jour impair on rentre. Ainsi se trouve comblé un vide juridique dont le comblement devrait remplir d’aise monsieur COCHET. Il est évident que seraient exemptés de ce dispositif tous les étrangers qui pourraient ainsi peupler notre patrie. Reste le cas épineux et particulier des SDF, pour lequel il conviendra de créer une commission ad hoc, chargée de faire des propositions utiles, combleuses, et hygiénistes.
La nature a horreur du vide. Monsieur COCHET aussi. C’est pourquoi il entend le combler à sa manière.


Aucun commentaire: