vendredi 8 février 2019

Vendredi 08 février. L'année du Porc commence !


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A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de vous parler du livre à tous égards admirable de LIU Xiaobo, Prix Nobel de la Paix, défenseur des libertés et de la démocratie et mort en prison d’un cancer, en Chine, en 2017.  Le livre s’intitule
La philosophie du porc et autres essais.
Traduit du chinois. Textes choisis et présentés par Philippe BÉJA. Préface de Václav HAVEL. ("Bleu de Chine", Collection dirigée par Geneviève IMBOT-BICHET.)
Gallimard, Paris, 2011.
Nous sommes rentrés dans l’Année du Cochon de Terre, et, en Chine, les fêtes du Nouvel An battent leur plein. C’est la raison pour laquelle, lors de son dernier cours de l’année au Collège, le Pr Anne CHENG a conclu sur cette constatation tirée du livre susnommé.

"La philosophie du porc : comment faire en sorte que les porcs ne fassent que manger et dormir, dormir et manger"

 :样让饱了就睡,睡醒了就吃

Bien entendu LIU Xiaobo vise la politique des dirigeants chinois. Mais le constat pourrait s’appliquer aussi et surtout à tous les régimes politiques et aux gouvernants qui, disent-t-ils, ne songent qu’au bonheur du peuple, et pensent qu’il suffit à celui-ci de manger à sa fin et de pouvoir poser sa tête sur un oreiller. En somme, et la chose est particulièrement visible en France, tout ce qui a trait à l’esprit, à la pensée, à la liberté, bref, tout ce qui n’est pas matériel, ne rentre en aucun cas dans les projets des hommes politiques. Oh ! Ils vous diront qu’ils promeuvent la Culture ! Ce qui signifie qu’ils subventionnent à tour de bras des troupes calamiteuses, des peintres approximatifs, des saltimbanques de rencontre. Ils s’arrangent pour que les médias clouent le bec à toute opinion un peu dérangeante : ONFRAY, ZEMMOUR, BELLAMY, GUILLUY, MICHÉA par exemple, sont du reste systématiquement critiqués par des nullités qui souvent se sont contentées de lire en diagonale les textes qu’ils censurent du haut de leur chaire médiatique quand il les ont lus, ce qui est parfois très problématique (j'y reviendrai avec des exemples !).
En vérité, et pour répondre en un timide mais puissant écho de LIU Xiaobo, je me permettrai de dire deux choses : (a) la crise des Gilets jaunes est une crise du sens de la vie, telle qu’il est reflété par le monde politique, c’est-à-dire une perte du contact avec le réel ; (b) l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Quand je vois tous les jours des jeunes gens et des jeunes filles à la messe du soir, quand je vois tous les jeudis cette cinquantaine de lycéens et lycéennes prier le chapelet à Saint-Jean de Passy, je suis émerveillé et je vois, à ma petite, très petite mesure, le blé germer, la graine de moutarde devenir un bel arbre à l’ombre duquel les oiseaux feront leurs nids, et le levain enfoui dans la pâte, la transformer en un pain spirituel savoureux. Tout le reste est superficiel. 


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