François
OZON a donc fait un film sur l’affaire de l’abbé Bernard PREYNAT, responsable de
prédations sexuelles commises au détriment d’adolescents, sur le silence de l’Église
en général et celui de l’Église de LYON en particulier dans cette affaire et
dans les affaires analogues, notamment sur les responsabilités réelles ou
supposées du cardinal Philippe BARBARIN. Comme ZORRO, François OZON est arrivé ! Et il a eu raison.
Je
n’ai pas vu ce film, accueilli avec des hourras au festival du film de Berlin,
et par une vaste campagne de publicité orchestrée par les médias, France 3 en
tête. D’après ce que j’ai lu des critiques, il semble que le réalisateur ait
interrogé trois victimes de faits commis il y a plusieurs décennies pour faire son film. Je ne sais pas s’il a pu discuter avec le cardinal, ni avec Régine
MAIRE qu’il met en cause dans cette affaire
Il
me paraît essentiel de faire le crédit de la bonne foi à François OZON. Il est
nécessaire de faire le ménage et l’Église s’y emploie, ce qui n’est pas
toujours le cas dans les sphères de l’Éducation nationale (voir plus bas). Je voudrais
cependant faire diverses remarques.
(a) Ces
faits abominables ont été commis il y a une trentaine d’années. Il ne fait
aucun doute dans mon esprit que le témoignage actuel des victimes doit être
entendu. La blessure est encore fraîche et il n’y a donc aucune raison de
révoquer la parole libérée.
(b) On
peut se demander pourquoi l’attaque contre le cardinal BARBARIN, connu pour son
opposition à la loi TAUBIRA, a été conduite par Pierre-Emmanuel BRANDET,
proche collaborateur de l’ancien ministre de l’intérieur Bernard CAZENEUVE.
Lui-même a été victime de l’abbé PREYNAT. Pourquoi a-t-il attendu si longtemps
pour faire connaître l’existence de cette association des victimes qui aujourd’hui
mène un très compréhensible combat ? Certes, on peut admettre que des
jeunes gens restent longtemps sidérés par les faits dont ils ont été les
victimes dans leur adolescence, mais maintenant, il ne s’agit plus d’adolescents ou de jeunes gens, il
s’agit d’hommes faits qui auraient pu et auraient dû parler plus tôt.
(c) Ma
troisième remarque est d’un tout autre ordre. Le plus ancien des Évangiles,
selon les exégètes, est celui de Marc qui l’a rédigé, très vraisemblablement,
une trentaine d’années après la mort de Jésus (et sa résurrection). Nombre de
rationalistes, de critiques matérialistes, de psychanalystes, ont affirmé que les
faits rapportés par Marc sont altérés, inventés, déformés, en raison du temps
qui s’est écoulé entre les faits et leur narration. Pourquoi est-ce qu’une
telle critique n’est pas faite contre les témoins invoqués par OZON ?
Pourquoi est-ce qui est accepté pour les uns ne sauraient s’appliquer pour l’autre ? Eh bien je crois à la véracité des témoignages DANS LES DEUX CAS.
(d) Il
me semble aussi que le talentueux François OZON, par probité intellectuelle et
souci de faire connaître la vérité, pourrait consacrer un film au père HAMEL,
ou à Mère Térésa, ou encore à sœur Emmanuelle. De la sorte serait mis sur la
place publique un ensemble de témoignages qui permettraient d’avoir une vue plus
juste de la vie des chrétiens.
Mais
le bien ne fait pas de bruit contrairement au mal qui en fait, lui, énormément.
Je ne doute pas un seule instant que ce film aura un grand succès, récoltera
beaucoup de récompenses, et, malgré les intentions de son auteur, passera à
côté de son but : car aller dans le sens du vent, c’est avoir une ambition
de feuilles mortes, disait Gustave THIBON, et, sans le savoir, ou en toute
connaissance de cause, je ne sais, OZON va bien dans le sens du vent, celui qui
souffle depuis les salles de rédaction du Monde, de Libération, et
des grandes chaînes publiques de télévision.
Il
ne reste plus aux chrétiens que la sainteté. Je pense qu’une certaine forme d’Église
est en train de disparaître, et qu’il n’en restera bientôt plus qu’un petit
reste, voué au martyre, à la persécution ou à la clandestinité. Ainsi se
réaliseront les prophéties antiques sur le fin des temps.
Mais
François OZON peut tout de même mettre son talent au service de la vérité, et
monter qu’à côté d’une affreuse et diabolique corruption, règnent la charité et
la justice d’un grand nombre de silencieux.
Allez
tout de même voir cet article, et dites-moi si certains cercles de pensée ne
cherchent pas à corrompre l’enfance, des cercles qui ne sont pas des piliers de
sacristie
Ce manga a bien été recommandé par l'éducation nationale !
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