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Il
paraît que le racisme est une offense faite à la République. J’aurais eu
tendance à penser qu’il est une injure faite à l’humanité, et je voudrais ici
vous rappeler quelques belles envolées des républicains les plus purs, les plus
engagés, les moins suspects quant à leur attachement à cette forme politique qui montrent l'extrême labilité de l'opinion républicaine en matière de racisme.
J’ai
déjà fait un billet sur cette belle envolée de Jules FERRY faite à la Chambre
des députés le 28 juillet 1885 (sous les protestations de la gauche, PELLETAN
et CLÉMENCEAU et de la droite royaliste, de GUILLOUTET, en tête ; j’ai déjà
fait un billet sur le sujet) : « Il faut parler plus haut et plus
vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis
des races inférieures ».
JAURÈS
n’est pas en reste sur ce sujet ; le 20 novembre 1903, à cette même Chambre
des députés, il n’hésite pas : « La civilisation qu’elle représente en
Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état présent du
régime marocain ».
Puis
c’est au tour de Léon BLUM, l'un des grands penseurs de la gauche, de dire dans
cette même Chambre des députés, le 9 juillet 1995 : « Nous avons trop
l’amour de notre pays pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation
française. […]. Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures
d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et
de les appeler au progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie ».
Il
est vrai que Léon BLUM est un homme d’une extraordinaire lucidité. Ne disait-il
pas le 8 novembre 1932, peu avant que
HINDENBURG ne désigne HITLER comme chancelier de l’Empire, dans le journal "le
Populaire : « HITLER a
perdu le pouvoir, il a perdu jusqu’à l’espérance du pouvoir »".
Voyez-vous,
dans un système politique "axiologiquement neutre" ou qui se proclame tel, il n’y a jamais
rien de définitif. C’est pourquoi le racisme n’est pas une négation des valeurs
de la République, mais un refus d’obéir à l’injonction christique qui nous est
faite d’aimer tous les êtres humains comme soi-même. Ce qui était bon en 1885, ou en 1903,
serait aujourd’hui condamné par les Tribunaux. Alors que les belles
consciences aient enfin recours à des arguments de vérité morale et
philosophique, sans parler des vérités théologiques, et qu’ils ne viennent pas
nous les briser menu en brandissant la République comme étendard : elle n’en
demande pas tant, la pauvrette.
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