mardi 29 septembre 2009

Ca suffit !

Les parents ont le droit naturel et imprescriptible d'éduquer leurs enfants comme ils l'entendent, et surtout celui de leur transmettre les traditions, les valeurs, et la foi qui leur semblent pouvoir au mieux assurer leur bonheur. Il est intéressant de remarquer que les premières mesures concernant la jeunesse prises par les régimes totalitaires consistent à embrigader les enfants et les adolescents (surtout) dans des mouvements de jeunesse politisés : jeunesse hitlérienne ou pionniers staliniens sont d'excellents exemples de cette main mise des dictateurs de la pensée sur les jeunes. Cet encadrement vise à couper les enfants de leur famille, réduite au simple rôle de système nourricier, et surtout de leurs parents, simples géniteurs de futurs citoyens mis au service du régime.
C'est la raison pour laquelle les partis de gauche fulminent contre les mesures votées par le Sénat le 10 décembre 2008 et récemment entériné par les députés. Que prévoit ce texte ? Il précise un texte plus vague, voté 13 août 2004, relatives aux libertés et responsabilités locales. Il est intéressant de noter que la mesure adoptée est celle d'un amendement introduit par le sénateur socialiste Michel CHARASSE, amendement qui instaure l’obligation pour la commune de résidence de prendre en charge les frais de scolarité d’un enfant étudiant dans une école privée sous contrat d’une autre commune. Plusieurs conseils municipaux avaient refusé de s'acquitter de ce forfait en raison des imprécisions du premier texte, d'où les nombreux recours contentieux devant le Tribunal Administratif. Le texte adopté est assez restrictif ; jugez-en : il oblige les mairies à financer les écoles privées d’autres communes si leurs résidents ont choisi d’y scolariser leurs enfants... Mais seulement dans quatre cas : (a) lorsque les parents peuvent prouver que la capacité d’accueil de la commune de résidence est insuffisante, (b) pour des raisons médicales, (c) en cas "d’obligations professionnelles" des parents, et (d) si la commune "n’assure pas directement ou indirectement la restauration et la garde des enfants" lorsqu’un frère ou une soeur de l’enfant est déjà scolarisé hors de la commune.
Les députés des groupes UMP et du Nouveau Centre (NC) ont voté pour. Les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) ont voté contre. La gauche a crié, vociféré, tempêté, rappelé les grands principes (vous connaissez la chanson "en vertu des grands principes"). On se serait cru revenu aux temps du nain sectaire, monsieur André LAIGNEL, dont les rodomontades et les provocations ont abouti à la démission du très honnête, quoique idéologue, Alain SAVARY. "Ce texte porte atteinte au principe républicain de la laïcité", disent entre autre les députés radicaux de gauche.
A cela plusieurs remarques.
(a) Le texte est très restrictif (quatre cas de financement autorisés), ce qui est déjà condamnable.
(b) "Toute propagande d'Etat commence par l'école. Elle doit former des citoyens et, pour bien remplir sa mission, prendre complètement les enfants en charge, les "formater" dirions-nous aujourd'hui, en faire des hommes mal à l'aise, honteux dès qu'ils auraient l'idée de PENSER par eux-mêmes, et de remettre en cause quoi que ce soit. Cette école s'est définie laïque on ne voit pas pourquoi puisque, dès les premiers temps, elle devait servir et imposer une idéologie." (Jacques HEERS, ouvrage souvent cité dans mes billets, dans le chapitre intitulé : Jules Ferry à l'oeuvre : tricher, intoxiquer). Il est du reste très intéressant de constater que depuis 1932, l'école ne dépend pas d'un "Ministère de l'Instruction Publique" mais d'un "Ministère de l'Education Nationale". Le système ne vise donc pas à instruire, mais à éduquer. On voit l'excellent résultats de cette éducation ! La raison exacte des cris effarouchés des éléphants, éléphanteaux et éléphanticules est très claire. En permettant à des parents de mettre leurs enfants dans des écoles libres (appelées "privées" par ces messieurs), on s'oppose à l'endoctrinement par des enseignants qui à 75 % sont affiliée à des syndicats de gauche : FEN, SGEN-CFDT, et tutti quanti.
L'Union des familles laïques a dénoncé, tenez-vous bien les côtes "la remise en question de la libre administration des communes". Pour ce motif, l’opposition a décidé de saisir le Conseil constitutionnel. Voilà qui est tout à fait plaisant de la part de partis qui ont contraint les communes de plus de 3000 (ou 3500 habitants, je ne sais plus) à construire 25 % de logements sociaux, et de payer de fortes amendes en cas de non respect du quota. Comme libre administration des Communes, vous avouerez qu'on fait mieux (ce qui ne veut pas dire que la mesure soit entièrement condamnable ; il faut analyser et repenser la manière dont elle doit s'appliquer et se souvenir que la mixité sociale donne la possibilité d'offrir aux humbles et aux couches sociales les moins aisées ou les moins éduquées, des modèles de vie que ne peuvent offrir les banlieues et les cités ; ce peut être un vrai facteur d'intégration).
Le SNUipp a critiqué pour sa part la "parité de financement entre les écoles publiques et privées" créée par le texte. Mais ses représentants syndicaux n'ont à la bouche que le mot de justice et d'égalité (mais surtout pas de parité pour l'école des curés). Il y a, messieurs, oui, figurez-vous, il y a des familles aux revenus modestes qui désirent, pour des raisons de convictions personnelles, inscrire leurs enfants dans des écoles libres, souvent catholiques. C'est leur droit élémentaire. Mais pour que ce droit ne reste pas formel, il faut bien qu'on donne à ces familles les moyens de compenser quelque peu les dépenses engagées pour l'écolage (souvent très modique pour elles, grâce à l'instauration d'une péréquation avec les familles aisées, comme par exemple au Collège Saint-Etienne de Strasbourg) et les transports, d'autant qu'elles payent quelquefois la taxe foncière (si elles sont propriétaires) et toujours la taxe d'habitation à leur commune. Il n'y a aucune raison qu'elles payent deux fois. En se drapant derrière le principe de laïcité, qui est une croyance parmi les autres, les tenants d'un système d'enseignement à visée totalitaire, cherchent en réalité à contraindre les familles les moins riches à faire contre mauvaise fortune bon coeur et à inscrire leurs enfants à l'école publique dont on connaît le naufrage absolu en matière d'éducation, mais le succès total en matière d'idéologie collective. Encore une fois, il ne s'agit pas de critiquer les enseignants pris dans leur individualité - ils souvent admirables de dévouement -, il s'agit mais de montrer combien le système - car c'en est un et des plus idiot - est injuste, inefficace, dévoreur de crédits, et malfaisant pour notre pays.
Il est temps de dire à ces braillards, au nom de la justice et au nom du droit des parents : ça suffit ! Proposez des solutions équitables, respectueuses des choix des pères et mères de famille. Ne nous cassez plus les pieds avec votre école laïque en péril ; elle n'est pas laïque, votre école, elle est anticléricale, antireligieuse, et surtout anticatholique. Punkt. Allez, la messe est dite.

9 commentaires:

NORMAN a dit…

Chers Amis, c'était excellent ce billet.Et de rappeler ce n'est la coutume que MICHEL CHARASSE vieux socialo a de temps à autre une lueur de bon sens. Autre belle remarque le Ministère de l'instruction Publique, qui devient Ministère de l'Education Nationale. Instruire c'était ringard ! maintenant on éduque! ah bon,j'ai rien vu ! et vous ?

olibrius a dit…

bah oui c''st vertainement vrai, mais je pense un peu trop enfoncé! Je répète je ne suis pas de goooche, mais de moins en moins de droite, parce que là aussi il y a à redire; donc j'essaye de voir ce qu'il y a de bon d'un coté et de l'autre.
MAIS, cher PP, que dites-vous quand il y a dans les écoles privées, disons catholiques, des enseignants qui ne sont pas croyants, encore moins un peu pratiquants, et qui n'assistent jamais à des réunions où il y aurait - horreur quel danger- des problèmes pastoraux évoqués. Ne devrait-on pas balayer devant nos propres portes?

Philippe POINDRON a dit…

Certes, vous avez raison, cher Olibrius. Mais je ne parle pas des enseignants, je parle du droit des parents à mettre les enfants dans l'établissement d'enseignement de leur choix, sans être pénalisés par des problèmes financiers.
Qu'il y ait à balayer devant notre porte, mon Dieu, c'est bien juste ! Et s'il y a des incroyants qui enseignent dans des établissements catholiques : (a)je le déplore et (b) c'est quand même un choix de leur part, un choix qui les pénalise, car ils sont loin d'avoir la carrière de leurs homologues de l'école dite "publique".
Enfoncé ? Mais qui brandit l'étendard ridicule de la laïcité ? Qui ? La prudence m'interdit ici de faire allusion à des mouvements de pensée très puissamment ancrés dans le laïcisme et l'esprit positif naphtalineux d'Auguste COMTE. Je vous laisse deviner. Ils sont très influents et très puissants. Respectables, c'est évident. Mais équitables, c'est une autre affaire.
Amicalement.

Dominique S de P a dit…

Cher Philippe,
Pourquoi, au lieu de concocter des lois compliquées donnant lieu à des interprétations de tout ordre, ne donnerait-on pas un chèque du montant du prix nécessité par un enseignement donné, à chaque famille ayant des enfants en âge scolaire, qu'elle remettrait à l'école de son choix?
Norman a totalement raison concernant Mr Charasse.

Hors sujet: concernant le livre de Mr Vaclav Klaus "Planète bleue en péril vert", les librairies "politiquement correctes" prétendent que soit le livre est épuisé soit elles ne travaillent pas avec l'éditeur.
Amicalement.

Philippe POINDRON a dit…

Cher D de S.,
je vous suggère de consulter le site www.irefeurope.org, le site de l'Institut d'Etudes économiques et fiscales qui a édité le livre de Vaclav KLAUS en français. Il n'est pas étonnant que l'on prétende ne pas pouvoir le trouver au motif qu'il serait épuisé...
Sinon, je m'arrangerai pour vous faire connaître ce livre d'une autre manière.
Par ailleurs j'ai écrit un billet il y a quelques mois dans lequel je détaille les mesures de l'allocation d'éducation que vous évoquez dans votre commentaire.
Amicalement.

PS : j'utilise le vouvoiement pour respecter l'anonymat de mes correspondants.

Geneviève CRIDLIG a dit…

30 septembre 7h15

Dernières nouvelles de la Palombie : Proposition d’un nouveau projet de l’extension du RSA
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Deux dépêches viennent de tomber que Fourmi, dans son zèle infatigable et *increvable*, a ramassées de grand matin, a mises sur son dos pour les apporter le plus tôt possible au bureau.

1ère info : PALOMBIE :
La faune tropicale de Palombie est celle de l'Amazonie: jaguars, perroquets et aras, piranhas mais cette forêt abrite aussi un étrange mammifère : le Marsupilami.

2ème info : selon l’AFP – Il y a 16 heures :
PARIS — Benoît Hamon (PS) a confirmé mardi le chiffre de 64.000 adhérents socialistes à jour de cotisation cité par Libération, sur les 200.000 formant le corps électoral de la consultation militante de jeudi, relevant que lui-même n'était "pas à jour".
"Il y a 64.000 adhérents à jour de leurs cotisation au PS. Moi, je ne suis pas à jour de mes cotisations. Je ne suis pas dans les 64.000", a déclaré le porte-parole, interrogé, en marge d'un point de presse à Solférino, sur la révélation de ce chiffre par Libération.
"Je serai mis à jour quand j'irai voter" jeudi soir, lors de la consultation militante sur la rénovation, a ajouté Benoît Hamon. "Le jour où on va voter, le trésorier de section vous dit +Faut que tu payes tes cotisations depuis le début de l'année+. Il y a plus d'adhérents qui vont voter qui ne sont pas à jour que d'adhérents à jour", a expliqué le responsable.
...
Alors qu'il n'est plus eurodéputé depuis juin, M. Hamon a indiqué qu'il n'était "plus à jour depuis juillet", qu'il allait "l'être jeudi". Du temps de son mandat européen, il avait un prélèvement de "150 euros mensuels".
Le Ps va démarrer une grande campagne d'adhésions après le scrutin interne, a-t-il annoncé également.


>>> Je propose donc, pour permettre aux sympathisants de ce parti immense, en particulier à son porte-parole, d’être à même de payer leur cotisation, une mesure absolument vitale pour tout le monde : que l’excédent du RSA non consommé cette année soit - aussi-distribué le plus vite possible à ces « nouveaux » pauvres, les marsupilamis -- et dès demain pour leur porte-parole.
Titre de la campagne : S.O.M. (Save Our Marsupilamis).

Avec quelle hâte joyeuse Fourmi attend-elle son nouveau prélèvement du Trésor Public ! Dans sa générosité coutumière, elle est déjà ravie de pouvoir participer au bien - être de tout un chacun : petit âge - moyen âge - grand âge.
Imaginez son sourire radieux à la perspective d’aider au financement de l’existence de 200 000 marsupilamis - appelés également dans d’autres contrées éléphants ou éléphanticules ou... éléphantilles.
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NB. Merci pour l’information botanique.

Philippe POINDRON a dit…

Chère Fourmi, votre commentaire est absolument superbe, et conforme à votre caractère à la fois malicieux et plein d'humour.
Très amicalement.

Geneviève CRIDLIG a dit…

30 sept 20h15
Commentaire du billet 'Ca suffit' :

Ayant quasiment vécu toute ma vie - depuis l'âge de 3 ans - sur les bancs de l'école, d'un côté ou de l'autre, j'aurais évidemment beaucoup de choses à dire sur ce lieu - qui a toujours fait couler beaucoup d'encre...
Dire qu'elle aussi est déjà passée à la trappe...

Cependant je voudrais simplement vous communiquer un livre que je juge très éclairant. Sans doute le connaissez-vous déjà. Notre auteur dirait : quittez tout pour le lire de ce pas.

Il s’agit de ‘Historiquement correct’ de Jean Sévillia Ed Perrin 2006 (10 €)
Présentation : ... ‘Ce livre entend remettre les pendules à l’heure en rappelant des faits oubliés ou dissimulés... ( les guerres de religion - les années 1900 - la France des années 40 ou de la guerre d'Algérie).
La première édition en 2003 a suscité des débats passionnés.’

En particulier suite à la remarque b) je vous livre ce passage :
" Après l’enseignement secondaire, l’offensive se porte vers l’enseignement primaire. ‘Qui tient les écoles de France, tient la France ', répète Jean Macé, instituteur qui, en 1886, a fondé la Ligue de l’enseignement. Derrière son apparente philanthropie, ce mouvement se donne pour but de ‘libérer les consciences de l’emprise de l’Eglise’. "

Plus loin : "Il faut admettre, écrit Jacqueline Lalouette ‘(La République anticléricale, Seuil, 2002), que l’anticléricalisme a connu des dérives qui lui ont parfois conféré une dimension haineuse et irrationnelle."
C’est un euphémisme... »

Et l’on voit entre autres l’exactitude historique des principes de l’école laïque, gratuite et obligatoire qui constitue un mythe fondateur de la IIIe République.

Une lecture qui décape.

Philippe POINDRON a dit…

Chère Fourmi, ce livre est un livre de chevet pour moi. Jean SEVILLIA a dit des choses absolument épatantes dans ce livre qu'il faut absolument avoir lu.
Amicalement.