mardi 22 septembre 2009

Quand on déclare que la victime est un bourreau

Il se développe dans les médias une curieuse campagne, tendant à faire accroire que la plainte contre X (et non contre monsieur de VILLEPIN) déposée par le Président de la République pour faire la lumière sur la ténébreuse affaire CLEARSTREAM est illégitime. Les deux dernières offensives viennent du journal Le Monde et du site MSN/hotmail.
Dans un éditorial, non signé, publié par le Monde samedi 19 septembre, le journaliste s'interroge, avec le ton onctueux et chattemitique propre à ce journal qui dit sans dire tout en disant, sur la légitimité de l'action de monsieur SARKOZY, au motif qu'il est Président de la République et qu'il peut faire pression sur les magistrats pour obtenir gain de cause. On voit comment ce journaliste juge les magistrats ; il pense que ,pour des motifs d'intérêt personnel, ils ne sont pas capables d'avoir en cette affaire une attitude libre, probe, indépendante. Le corps des magistrats réagit souvent de manière corporatiste, j'ai déjà eu l'occasion de le dire ; les magistrats, pris individuellement, sont en général très jaloux de leur indépendance, et il y en a qui sont prêts à sacrifier leur carrière pour défendre ce qu'ils pensent être la vérité. En terminant son article, le journaliste cite cette belle phrase : De minimis non curat praetor ; le chef n'a pas souci des petites choses. Est-ce donc une petite chose que de voir son honneur mis en cause par d'infâmes insinuations ? Est-ce une petite chose que d'avoir été dénoncé calomnieusement ? Comment le grand citateur des classiques latins aurait-il réagi si c'était lui qui avait été mis en cause ?
Si j'ai une suggestion à faire à notre Président, c'est de ne tenir aucun compte de cet éditorial, tout inspiré par la haine que distille son auteur pour monsieur SARKOZY, par ses présupposés idéologiques, et par le désir d'attaquer la personne et non la politique du Président, de façon à ternir son image dans l'opinion publique et d'obtenir ainsi des avantages pour le Parti de son coeur. Ne tenez pas compte de cet article, monsieur le Président : De minimis non curat praetor.
La deuxième attaque en règle, encore plus perfide, est celle que lance le site MSN à l'aide d'un sondage. Il pose à ses "connectés" une question (je cite de mémoire) : Trouvez-vous normal que le Président de la République puisse porter plainte ? Comme on peut s'y attendre, sur les 30 et quelques mille personnes qui ont répondu à la question, 55 % déclarent que non. Moi j'ai envie de poser une question à nos sondés : Trouvez-vous normal qu'un site pose une telle question ?
Si l'on prenait soin de s'informer, on verrait que la plainte n'a pas été déposée par le Président de la République, mais par monsieur Nicolas SARKOZY, alors ministre d'Etat, bien avant son élection à la magistrature suprême. On verrait aussi qu'il avait de bonnes raisons de le faire, en apprenant que le monsieur de VILLEPIN ne l'avait pas mis au courant de ces accusations, et que contrairement à ses dires, il a rencontré non pas une fois, mais au cinq fois le Général RONDOT, un fameux spécialiste du renseignement. His fecit cui prodest ! L'a fait celui à qui ça profite ! J'ignore bien entendu s'il y a eu complot ou non pour ruiner la carrière politique de monsieur SARKOZY. Je constate simplement que les faits tels qu'on les connaît donnent une certaine consistance à l'hypothèse. Le procès nous en dira plus.

8 commentaires:

NORMAN a dit…

Bien vu et bien dit !

Philippe POINDRON a dit…

Cher Norman

merci pour votre commentaire élogieux. Toute l'information aujourdh'ui repose sur du vent, des idées, des opinions, des croyances. Rien n'est vraiment pensé. Il s'agit de faire de l'effet. Les journalistes, - je ne dis pas qu'ils en sont conscients, mais c'est ainsi - donc, les journalistes jouissent intensément du pouvoir qu'ils sont sur l'opinion publique. Il ne s'agit pas de convaincre par l'argumentation. Il s'agit de persuader, d'entraîner la conviction émotionnelle à leur propre système de valeurs. Ils ne disent que rarement d'où ils parlent, et c'est pourtant une règle élémentaire d'honnêteté dans la communication. Ils font semblant d'être les juges suprêmes de la vérité, alors qu'ils ne cessent de la distordre par des raccourcis, des omissions, des insinuations. Le seul journal qui ne tombe pas dans ce travers est La Croix. J'ai pu, à de nombreuses reprises, vérifier la qualité de leur information et de leur reportage, pour avoir été le témoin direct des événements rapportés. Cela n'a jamais été le cas pour Le Monde : les noms, les lieux, les dates, les propos sont très souvent approximatifs ou erronés. Je me souviens notamment de l'article qu'il a consacé à une réunion universitaire qui a eu lieu à TOURS après mai 1968. J'y étais, les journalistes du Monde sans doute pas, car leur reportage était un tissu d'erreurs.

Amicalement.

olibrius a dit…

pas bien vu et pas bien dit!
je m'étonne que des intelligences comme les votres se fassent "blouser" par les médias. Bien sur qu'il y a des manipulations; bien sur qu'il y a des non-dit (peut-être m^me trop de sous entendus)aussi bien chez sarko que chez villepin.
L'important dans cette histoire c'est de montrer que la politique peut être affreuse et dénuée de bon sens.Malheureusement!
Vos interventions prouvent qu'il n'y a pas que les médias qui jugent les choses avant la justice.
Laissons donc faire et attendons.0

Philippe POINDRON a dit…

Si, je maintiens que cet éditorial est inadmissible. Tout citoyen a le droit de porter plainte. Ce que conteste ce journaliste anonyme, c'est le droit de monsieur SARKOZY à porter plainte contre X pour dénonciation calomnieuse. Il insinue qu'il pourrait, de par sa fonction, influencer les juges. Et ça, c'est une opinion téméraire, cauteleuse, dépourvue de tout fondement objectif. Moi, je ne juge rien. Je dis que monsieur SARKOZY a été faussement accusé de détenir frauduleusement des comptes au LUXEMBOURG, que cette accusation aurait pu ruiner sa carrière politique, et qu'il y a bien quelqu'un derrière tout cela. Qui ? Je ne le sais pas. Je crains, cher Olibrius, que vous n'ayez pas lu en détail ce que j'ai écrit. Je n'en sais pas plus que vous sur cette affaire. J'en sais, comme vous du reste, ce que les médias en disent : des dates, des éléments avérés, pour ne parler que des faits incontestés par aucune des parties (le listing, sa falsification).
Je dis et redis, hélas, que Le Monde est un des journaux les plus "dégueulasses" d'Europe. Le plus "contestable" (mot faible) de ses journalistes - il n'est plus employé par ce quotidien - a été monsieur Edwy PLESNEL, dont les scoops ont abouti à l'arrestation des faux époux TURRENGE, lors de l'affaire du Rainbow Warrior (évidemment inacceptable ; croyez-bien que je n'approuve pas ces méthodes), et surtout au suicide de Pierre BEREGOVOY.
Bref, je ne sais si c'est bien dit, mais je sais que c'est (tant pis pour ma modestie) bien vu.
Amicalement.

NORMAN a dit…

Pour Olibrius,Pas bien vu,pas bien dit, voyons donc!
1: blouser par les médias, sûrement pas, puisqu'on démonte leurs arguments,ou leurs manipulations qui viennent parfois des politiques. 2: Pour la politique affreuse,et dénuée de bon sens, cela dépend du camp ou l'on se trouve. 3: je ne juge pas les les prévenus,mais les médias qui sont très heureux de faire le procès de celui qu'ils ont combattu pour qu'il ne soit pas Président, Villepin qu'ils n'aiment d'ailleurs pas, et une aubaine et une bonne occasion !

olibrius a dit…

j'entends vos arguments, mais je persiste à dire qu'il me semble que vous e^tes trés braqués contre la gooooche et ses sbires.(il y a aussi des sbires à droite).
En tant qu'ancien élu de la nation (eh oui même un olibrius) j'ai appris à entendre, essayer de comprendre et d'ingurgiter pour prendre ma décision en fonction de ma conscience.
Ce qui se passe dans ce procès, qui peut dire quoi que ce soit? Les journalistes, de tous bords, sont des relevrurs de nouvelles à sensation dont il faut se méfier; cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas de "bons" (même à gooooche).
Et puis dans cette affaire, quel étonnement pour moi quand j'ai entendu Sarkozy - dans son intervieaw de mercredi - dire que Villepin était coupable!!!!!
Et soyez surs que je ne suis pas de goooche!

Philippe POINDRON a dit…

Monsieur SARKOZY a bien évidemment eu tort de parler de coupables. Mais en réalité, il a été très habile. Il ne dit pas qui est coupable et ne vise donc personne en particulier. Il n'a jamais désigné Monsieur de VILLEPIN dont l'implication, au moins passive, dans cette affaire est avérée par les faits. Il souhaite simplement que si la culpabilité de tous ou certains accusés est établie, elle soit punie. Son propos est donc savamment ambigu. Je ne l'appouve pas. Mais aucun tribunal ne le condamnera pour cela.
Bien entendu, à droite il y a aussi des sbires. Ne croyez pas que j'encense toutes les décisions du pouvoir. A plusieurs reprises je crois l'avoir dit. Simplement quand j'entends la gauche critiquer tout, absolument tout, sans aucune autre proposition que celle de faire payer les riches, je trouve ça un peu court. Voilà.
En fait, je suis contre toutes les idéologies. J'aime JAURES pour son honneteté intellectuelle et sa compassion, mais j'aime aussi et beaucoup BERNANOS, THIBON, Joseph de MAISTRE (un très fin politique, un bon analyste des moeurs françaises il ne l'était pas, lui ; il était sujet du Roi de Piémont-Savoie). Amicalement.

NORMAN a dit…

Voyez vous Cher Olibrius toutes nos discussions et nos différents proviennent de cette presse écrite, et radio, télé, qui sont presque tous sur la même longueur d'onde, la pensée unique ou cette caractéristique uniquement
Française le "politiquement correct" un journaliste qui ne serait pas dans cette pensée ne trouverait que très difficilement du travail. Eric Zemour qui fait preuve de beaucoup de courage journalistique ne trouverait pas de travail en dehors du Figaro; Jean Michel Apathie qui avait essayer de sortir du P Correct à ses débuts sur RTL a vite compris qu'il devait choisir ou disparaître. La presse britannique ou Américaine et même Allemande vendent une quantité de journaux et sans subvention,incroyable. C'est un fait, les français ne font pas confiance à leurs médias. Y a t'il une presse libre dans un pays, avec une vrai démocratie qui accepte de faire un pacte avec le Président pour cacher la fille pendant tant d'années. Il nous faut donc décoder, fouiner, vérifier et avoir des discussions sans fin avec nos contemporains sur la VERITE. C'est pour cela que je me trouve en cohérence sur bien des sujets avec P P car nous avons en commun de toujours rechercher l'autre vérité.